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C1 : le carnet tactique des quarts de finale retours

Par Maxime Brigand et Matthias Ribeiro

Une semaine après les premiers enseignements, les quarts de finale retours de Ligue des champions ont apporté plusieurs réponses, notamment celle audacieuse de Thomas Tuchel au Manchester City de Pep Guardiola. On a aussi vu le Milan confirmer sa solidité défensive, Francesco Acerbi brouiller des pistes et Federico Valverde jouer avec sa lance.

C1 : le carnet tactique des quarts de finale retours

  Milan, le monstre à tentacules

Ils avaient entendu la menace de Luciano Spalletti, parti il y a une semaine de Milan en affirmant qu’il dégagerait de son banc en cas de nouvelle fronde de ses supporters. Puis ils étaient allés cueillir leurs invités, lundi, en allumant des feux d’artifice et en criant comme des cinglés toute la nuit sous les fenêtres de l’hôtel Vesuvio de Naples. En début de soirée, mardi, ils avaient franchi une ligne rouge en envoyant des cris de singe en direction de Rafael Leão, mais l’histoire est finalement tombée sur la tête des fans du Napoli : ils n’auront rien pu faire face à la bête. La bête ? Quelle bête ? Celle que Stefano Pioli dresse avec patience depuis l’automne 2019, celle qu’il a récupérée dans un drôle d’état et qu’il a retapée patte par patte, celle qu’il a rapidement ramenée sur le podium de son championnat et même jusqu’à sa première couronne nationale depuis plus de dix ans au printemps dernier, celle à qui il voulait faire passer un nouveau cap – européen, cette fois – cette saison. Le Milan n’avait plus vu un quart de finale de Ligue des champions depuis 2012 ? Pas de problème, le voilà de retour dans le dernier carré de la compétition, une première depuis 2007. Venue à Naples début avril pour secouer le cocotier d’un Napoli qu’on pensait intouchable (0-4) et sortie victorieuse de la manche aller (1-0) de ces quarts il y a une semaine grâce à sa science des transitions offensives, à sa chirurgie défensive et à un Maignan tentaculaire, la créature de Pioli a été encore plus impressionnante mardi soir.

Son tour de force a été assez fascinant à suivre : elle aura su empêcher tous les départs de feu durant plus de 90 minutes et marcher sur chaque début d’envolée de l’une des meilleures attaques d’Europe qui avait pourtant récupéré pour l’occasion son principal générateur, Victor Osimhen. Mais comment le piège a-t-il fonctionné ? Tout d’abord, grâce aux instruments habituels de ce Milan, à commencer par la prise presque permanente en individuel des trois poumons napolitains (Ndombele, Lobotka, Zieliński) par le trio formé par Krunić, Tonali et Bennacer, un trio incroyable de discipline et qui a su amener une densité axiale de tous les instants. Enfin, à l’aide de petits ajustements réalisés à la suite du match aller. Au-delà du fait que Sandro Tonali est constamment venu glisser à gauche, le long de la ligne de touche, sur les phases de relance, afin d’attirer une proie à lui et d’exploiter un trou ouvert un étage plus haut (il a, par exemple, touché Brahim Díaz dans le rond central en début de match, Theo Hernandez dans une bonne zone autour de la 12e minute ou placé Rafael Leão en position optimale au quart d’heure), on l’a surtout vu opérer différemment sans le ballon, un cran plus haut, pour anticiper les déplacements d’un Giovanni Di Lorenzo qui avait fait des dégâts à San Siro.

Premier ajustement du soir pour le Milan : cette gestion un peu mieux réglée de Di Lorenzo pour éviter de trop subir le circuit Rrahmani-Ndombele-Di Lorenzo. Cette séquence le met bien en lumière avec Leão qui sort sur Ndombele et Tonali qui anticipe la passe vers le capitaine du Napoli…

… sur qui il va ensuite bien coulisser. Di Lorenzo va jouer long, mais ne va pas, comme à l’aller, pouvoir se balader dans les couloirs intérieurs.

Ce petit réglage n’a évidemment pas empêché de voir le scénario attendu se produire : sans obligation de s’imposer, le Milan a surtout cherché à verrouiller son avantage et a, bien sûr, laissé toute l’initiative aux hommes de Spalletti. Jamais les Rossoneri n’avaient présenté un taux de possession aussi bas cette saison (27%). Naples a alors eu le ballon, bouclé à double tour ses invités dans leur camp en les arrosant de centres (46 au total) et de corners (16), et a dans un premier temps mieux géré les transitions offensives milanaises.

À la 4e minute, on a, par exemple, vu ce bon jaillissement de Di Lorenzo sur Rafael Leão pour l’empêcher de s’appuyer sur Giroud ou Bennacer un cran plus haut et permettre au Napoli de rapidement enclencher un nouveau temps de possession.

Côté Milan, c’est donc surtout plus bas sur le terrain que l’on a récolté les éléments clés du succès : le verrouillage par la paire Kjær-Tomori de la profondeur, où Osimhen pouvait faire d’énormes dégâts ; celui de la surface, où les Milanais ont brillé (45 dégagements, dont 8 pour Kjær, 10 pour Tomori et 10 pour Theo Hernandez) ; et celui de Khvicha Kvaratskhelia, lui aussi toujours pris par deux têtes et quatre jambes et qui, malgré ses 98 ballons touchés, n’a finalement pu s’ouvrir la route du but qu’à deux vraies reprises (46e, 58e). Le Géorgien, tombé sur un Calabria encore une fois solide, a été assez vite enfermé, d’autant plus après la sortie sur blessure d’un Politano ambidextre, qui a amené pendant 30 grosses minutes de la variété dans le petit jeu, dans ses centres et ses tirs (il en a notamment tenté deux en dehors de la surface).

Tout au long de la rencontre, Osimhen s’est retrouvé dans cette situation : peu d’espaces pour respirer, toujours Tomori et Kjær sur les côtes, un marquage très serré…

… sur cette situation, l’impossibilité de le toucher va permettre à Theo Hernandez de revenir récupérer un ballon dans les pieds de Politano.

Autre situation, dix minutes plus tard, et même constat pour Osimhen.

Dans la foulée, une situation va résumer beaucoup de l’approche du Milan : celle qui va amener au but d’Olivier Giroud. Alors qu’Osimhen est contrôlé dans l’axe, Kvaratskhelia s’approche balle au pied. Calabria contrôle sa course, et Brahim Díaz, brillant de discipline, vient l’aider…

… Kvara va alors se retrouver en deux contre un, sans possibilité de prendre de vitesse, ni de s’appuyer sur un partenaire (Olivera est contrôlé à sa gauche, Zieliński est tenu dans l’axe par Krunić et ne propose pas d’appel).

Ainsi, que faire ? Reculer pour tourner vers Politano ? Theo Hernandez a déjà anticipé et ne peut être pris à défaut, Zieliński est désormais pris à deux… Kvara va alors toucher Ndombele, vite chassé par Tonali et qui va perdre le ballon au pire des endroits face au Milan.

Un peu plus tôt, une autre séquence avait parfaitement mis en lumière la défense de surface du Milan : ici, Zieliński se retrouve serré par Bennacer, ne peut aller sur son pied gauche au risque de tomber sur Krunić et Tonali est à l’affût.

Une situation aura quand même offert une piste : alors qu’Olivera est touché côté gauche, toujours tenu par deux Milanais, il va repartir en retrait…

… là, Ndombele va aspirer Krunić et Zieliński pouvoir utiliser la position intérieure de Kvaratskhelia pour pénétrer entre les lignes…

… Di Lorenzo va attaquer l’intérieur et pouvoir être trouvé par son coéquipier polonais…

… Theo Hernandez doit sortir, Lozano est libéré et va être fauché par Leão : pas de penalty sifflé, mais un circuit qu’il aurait fallu répéter.

Le Milan a tenu cette rigueur toute la soirée et n’aura offert l’opportunité à Osimhen de sortir le bout de son nez que sur le dernier centre de la rencontre. À l’inverse, Kvaratskhelia, assez peu aidé par le faible nombre de mouvements autour de lui (Olivera a fait un appel intérieur très rare à la 62e, bien suivi par Bennacer) et qui a quand même réussi à fabriquer cinq occasions, n’a eu que des miettes et a vu jusqu’au bout Calabria être aidé par Díaz et Messias, voire Krunić. Au total, Naples, souvent trop lisible, aura tiré 23 fois et n’aura cadré que quatre fois, dont une fois sur penalty, offrant à Mike Maignan une soirée finalement plus tranquille que celle de Meret qui a dû, en plus d’un penalty, sortir un arrêt monstrueux devant Giroud (28e) après une bonne phase de pressing milanaise. La bande de Spalletti a quand même dû régler la note sur de rares trous défensifs, tous exploités par Rafael Leão, qui a d’abord agacé certains coéquipiers (Giroud, Bennacer) avant d’être élu héros lorsqu’il a su être lucide dans ses cavalcades – celle du but est un slalom henryesque sur plus de 70 mètres avec 11 touches de balle – pour accompagner Giroud, qui s’est arraché dans tous les registres malgré ses douleurs au tendon d’Achille. Ce Milan a sorti un aller-retour de grande maîtrise, a su piquer avec ses atouts maîtres, et Stefano Pioli tient une confirmation : sa créature jouit comme assez peu d’autres dans la souffrance. Cela peut être redoutable dans un tournoi comme la Ligue des champions. MB


  Federico Valverde, pyromane pour les uns, pompier pour les siens

Au Royaume du Real Madrid, le temps passe certainement moins vite que dans d’autres contrées. Dani Carvajal (31 ans),Toni Kroos (33 ans), Karim Benzema (35 ans) et Luka Modrić (37 ans) sont des vieux monuments blancs qui décorent la capitale espagnole depuis au moins une décennie en accrochant des étoiles un peu partout à travers la ville. Toutefois, l’an passé semble avoir été un tournant dans l’ère récente du plus grand club du monde. Avec l’éclosion définitive au plus haut niveau d’Eduardo Camavinga, Rodrygo, Federico Valverde et Éder Militão, les souverains madrilènes ont trouvé en ces jeunes des successeurs capables de faire perdurer un règne européen qui ressemble chaque année un peu plus à une dictature. S’il n’est pas encore l’heure de les laisser seuls au pouvoir, la double confrontation face à Chelsea a encore démontré que les quatre princes semblent fin prêts à devenir rois.

Alors que les quatre lumières blanches, auxquelles on peut aisément ajouter Vinícius Júnior, bien qu’il semble aujourd’hui plus proche du Ballon d’or que du Golden Boy, ont brillé de mille feux sur la pelouse de Stamford Bridge mardi soir, l’une d’entre elles a particulièrement été éblouissante : Federico Valverde. Celui qui possède deux des poumons les plus énormes d’Europe s’est employé à démontrer que ses pieds étaient aussi un atout considérable. Rodrygo ne dira pas le contraire. À l’aller, il avait propulsé le jeune Brésilien sur orbite à la suite d’une superbe ouverture qui avait provoqué le crash de Ben Chilwell et au retour, il n’a cessé de s’activer un peu partout sur le terrain jusqu’à offrir un caviar (80e) pour son cadet. Aussi étonnant que cela puisse être dans une rencontre européenne printanière, l’Uruguayen n’est pas loin d’avoir réussi tout ce qu’il a entrepris : ses quatre dribbles tentés ont été un succès, cinq de ses six longs ballons sont arrivés à destination, son seul centre effectué a trouvé preneur… Une production de tous les instants, à laquelle il ne faut pas oublier d’ajouter ses trois passes-clés ainsi que sa passe décisive, qui reflète parfaitement la zone d’impact très large d’un joueur ultramobile au sein d’une structure mouvante. Parfaitement intégré dans une animation qui voit ses trois milieux régulièrement se désarticuler pour ressortir le ballon, exploiter les déplacements de Benzema ou lancer la fusée Vinícius à l’opposé, Valverde affiche une palette aussi colorée que sa heatmap.

Exemple : à la suite d’un ballon dégagé, Rodrygo joue en retrait sur son meilleur complice, alors placé face au jeu…

… il s’amuse ensuite avec une première lame adverse…

… puis avec une seconde…

… avant de parfaitement lancer Rodrygo dans son couloir.

Autre situation : transition offensive pour le Real, Valverde prend cette fois la forme du dévoreur d’espace. Il élimine la première ligne de pression d’un grand pont…

… puis, 70 mètres plus loin, il sert Karim Benzema d’une passe bien sentie, mais légèrement trop longue pour être parfaitement reprise.

Ici, Toni Kroos utilise le décrochage de Benzema, alors que Valverde ne se fait pas prier et s’engouffre dans son dos…

… avant de resservir son capitaine face au jeu, qui se chargera ensuite d’allumer la dynamite Vinícius Júnior côté gauche.

En fin de match, Valverde a retrouvé sa position d’offensif excentré droit dans le 4-3-3 d’Ancelotti. Il combine alors avec Luka Modrić sur le flanc…

… et sert Vinícius d’un renversement splendide en une touche après un une-deux dynamique avec le milieu croate. Les diagonales vers l’ailier brésilien ont été un thème central de la rencontre.

Calqués sur le milieu du 3-5-2 de Chelsea, les trois horlogers du 4-3-3 du Real (Valverde, Modrić et Kroos) ont particulièrement bien défendu l’intérieur du jeu dans un match que Frank Lampard a voulu orienter sur le côté gauche madrilène avec les projections de Kanté dans le dos d’Eduardo Camavinga. Une animation que l’actuel coach et meilleur buteur de l’histoire des Blues avait plutôt bien sentie, ce qui a offert plusieurs munitions au club anglais, en plus de pousser Carlo Ancelotti à se réajuster au retour des vestiaires : « Je pense que nous avons souffert de la position de Kanté. Camavinga devait sortir au pressing sur Reece James, et nous avions de la difficulté à contrôler Kanté. En deuxième mi-temps, j’ai positionné Valverde côté gauche pour contrôler la zone et nous étions bien meilleurs ici. » Pyromane pour les uns, pompier pour les siens. MR

L’animation défensive du Real au moment de presser : les attaquants gèrent les centraux, tandis que la bataille du milieu s’amorce derrière. Ici, Benzema a prolongé son pressing jusqu’à Kepa en fermant la ligne de passe afin de forcer le portier à écarter…

… alors le bloc madrilène suit. Carvajal est très haut sur Cucurella, Valverde renifle la passe négative qui se profile…

… et rugit dans les pieds de Kovačić.

Aspiré par Kanté très haut axe droit, Camavinga ouvre un espace béant dans son dos dans lequel se trouve Reece James, complètement seul…

… fatalement, Gallagher s’active pour rechercher l’espace investi par deux joueurs des Blues

… mais le coffre et l’impact physique supérieur de Valverde permettent de couvrir le couloir. L’Uruguayen aura commencé la rencontre relayeur droit, avant de passer à gauche, et de finir ailier droit.


  Francesco Acerbi, le rocher d’Inzaghi

Début 2014, Francesco Acerbi, alors âgé de 26 ans, tenait un rythme de vie simple : séance de chimio le matin devant un épisode de Dr House, sieste l’après-midi, virée en boîte la nuit où il enchaînait les verres sans compter. Deux ans plus tôt, lorsqu’il était un employé du Milan, sa vie était déjà la même, les séances de chimio mises à part. Ce qu’il en a dit un jour : « Je n’avais pas le mental d’un professionnel. Je n’avais aucun respect pour moi-même, je n’avais aucun respect pour mon travail, je n’avais aucun respect pour ceux qui me payaient. Souvent, j’arrivais sur le terrain enivré, sans m’être remis de la veille. Cela me convenait bien parce que, physiquement, j’ai toujours été fort. » Acerbi a un jour pensé arrêter le foot, puis le décès de père et un cancer sont passés par là. Le même cancer qui, un an après les soins, a fini par le rattraper et lui secouer la tête. Ainsi, l’ancien joueur de Sassuolo a réfléchi au déroulé de sa vie, celui des excès et des années perdues, et s’est remis la tête à l’endroit à l’aide d’un psy, tout en arrêtant l’alcool et en s’imposant un régime alimentaire strict. Du haut de ses 35 ans, il a désormais remporté la Coupe d’Italie avec la Lazio en 2019, été champion d’Europe l’année suivante avec l’Italie et gratté un beau transfert à l’Inter. Le voilà maintenant dans le dernier carré de la C1.

Impérial à Lisbonne lors du quart de finale aller, Francesco Acerbi a de nouveau été au centre de la manche retour face au Benfica (3-3), mercredi soir, au milieu d’un San Siro qui venait de voir pour la première fois dans l’histoire l’Inter glisser trois fois de suite à domicile sans inscrire le moindre but. Tout n’a pas été parfait pour les hommes d’un Simone Inzaghi toujours brassé par les vagues, mais le fait est que l’actuel 6e de Serie A a très bien géré son aller-retour et aura su se simplifier la tâche en démarrant la seconde manche avec la même maîtrise froide que la première : un but planté par Barella sur le premier tir cadré de la rencontre, une organisation défensive longtemps parfaite jusqu’à un alignement bancal puni par Aursnes et deux autres buts marqués en seconde période dans le pur style intériste pour définitivement tuer une double confrontation qui s’est ensuite bouclée bizarrement. Puisqu’elle n’avait pas besoin de se découvrir, l’Inter a baissé d’un cran son bloc par rapport au match aller, parfois même de deux en seconde période, le tout en étant encore plus redoutable à chaque transition offensive. Plusieurs circuits habituels ont tout de même été vus, et plusieurs têtes (les trois centraux, Dimarco, Barella, Mkhitaryan, Lautaro Martínez) ont marqué de nouveaux points. Avant la demi-finale bouillante face au Milan, qui sera un affrontement entre deux organisations sans ballon ciselées, il est tout de même bon de s’arrêter sur le rôle d’Acerbi, un type porté par le sens du jeu du stoppeur italien à l’ancienne, qui aura fait vivre un enfer à Gonçalo Ramos pendant 180 minutes, qui se plaît dans le vol de ballons avec autorité et la pose de couverture (il s’est quand même planté sur le 1-1) tel un roc riant devant les vagues, mais qui sait aussi prendre d’autres visages lors des phases de relance de l’Inter. Mercredi soir, on l’a de nouveau vu venir brouiller les pistes en sortant de sa zone et faire étalage de toute sa science tactique. MB

Dès le début de la rencontre, on a retrouvé le numéro 15 de l’Inter dans son rôle premier : alors que Darmian et Bastoni ont de nouveau surtout tenu Aursnes et João Mário, Acerbi a, lui, eu la responsabilité de Ramos et de la couverture de la profondeur.

Un rôle où il excelle et où il n’a rien laissé : il n’a perdu aucun duel aérien et a remporté tous ses duels au sol.

Autre situation, même maîtrise, face à Aursnes cette fois…

… avec une bonne couverture…

… et une relance assurée.

Dernière séquence, où il a été vital pour éviter que la rencontre change de momentum : alors que Grimaldo a trouvé une bonne passe vers João Mário, Acerbi va couvrir…

… puis parfaitement intervenir. Il a, au total, récupéré 5 ballons et en a intercepté 3.

Malgré ça, sa responsabilité est réelle sur l’égalisation du Benfica, car s’il a d’abord tenu sa position au départ, au contraire de Darmian…

… il est ensuite sorti sur Gilberto, déjà suivi par Brozović…

… le décalage a été créé, et Dumfries a ensuite été trop court pour rattraper Aursnes.

Néanmoins, c’est dans un autre aspect qu’il a surtout interpellé : son rôle sur les sorties de balle, où il est souvent venu fixer Florentino Luis à l’intérieur. Exemple ici, où après sa passe vers Bastoni, il va dézoner…

… Florentino Luis doit s’ajuster. Un 1-2-2 se forme, et de cette position, Onana va alors pouvoir décaler Bastoni…

… un trou a été ouvert dans le dos des milieux du Benfica : Lautaro Martínez peut être touché.

Cinq minutes plus tard, bis repetita…

… Onana choisit cette fois de sortir avec Mkhitaryan…

… et Acerbi va poursuivre son mouvement jusque dans le camp adverse pour accompagner Džeko.

On va retrouver ce mouvement en seconde période : ici, le déplacement d’Acerbi a aidé l’Inter à sortir le ballon, le milieu de Benfica est fixé…

… résultat, Bastoni va pouvoir tourner le jeu en toute tranquillité vers Dumfries.

Dernière situation en fin de match : Acerbi scanne les mouvements dans son dos…

… alors que Musa est sorti sur Onana, formation du 1-2-2…

… Brozović peut tourner vers Bastoni…

… et Acerbi va être retrouvé ensuite par Gosens. Le pressing du Benfica a été éteint. Malheureusement, derrière, Brozović ratera une relance et donnera une cartouche au Benfica.

En faisant grimper Acerbi d’un cran sur les phases de relance, Inzaghi a ainsi brouillé la pose du pressing de Benfica. Un 1-2-2-4-1-1 s’est formé, et le casse-tête a été assez difficile à résoudre pour un Benfica souvent en infériorité numérique, même si Aursnes est souvent venu équilibrer le milieu.


  Les révisions de Thomas Tuchel

Lessivé 3-0 la semaine passée dans le nord de l’Angleterre, Thomas Tuchel s’est pointé à l’Allianz Arena avec le carnet de notes bien rempli au moment d’entrer sur le ring pour entamer le deuxième round face à Manchester City. Après deux succès sur ses six premiers matchs en Bavière, l’ancien coach du PSG a tenté de faire bouger ses pions sur le plateau afin de réveiller son Bayern et de mettre un grain de sable dans une machine adverse qui, jusqu’ici, tourne sans accroc. Longtemps considéré comme un technicien trop minutieux en Ligue des champions, Pep Guardiola semble avoir retenu la leçon : celle qui dit que la plus grande des compétitions ne se gagne pas sur un coup d’un soir, mais en chérissant la stabilité et l’efficacité. 44% de possession à l’aller, 42% retour, deux tirs cadrés pour un but à Munich… Ce City-là n’est plus un laboratoire, il est le résultat d’années d’expérience.

Seulement battu à quatre reprises sur ses dix matchs de Ligue des champions cette saison, Ederson se balade jusqu’ici à bord du navire le plus solide d’Europe. Bien aidé par une ligne défensive Aké-Dias-Stones-Akanji aussi solide sur le terrain qu’à la salle de muscu, c’est néanmoins plutôt à l’avant du bateau qu’il faut regarder si l’on veut comprendre ce qu’il se passe. Au match aller, le pressing des Anglais avait été une arme létale dans une soirée qui les avait vus battre leur record de récupérations (15) dans le dernier tiers adverse. Au retour, Tuchel a alors forcément cherché à répondre, et pour contourner les assauts de City, l’entraîneur allemand a fait un choix audacieux : les utiliser. Kevin De Bruyne et Erling Haaland étant missionnés pour fermer l’axe et isoler Goretzka et Kimmich, c’est aux ailiers qu’est revenu le devoir de sortir sur les centraux adverses – à l’image du pressing de Grealish sur Upamecano à l’aller. Sur les courses engagées par Jack Grealish et Bernardo Silva, la porte s’est alors régulièrement ouverte pour un Leroy Sané toujours en délicatesse face au but et un Kingsley Coman tonitruant, qui est d’ailleurs reparti avec l’ischio de Nathan Aké dans la poche.

En tout début de match, Jack Grealish sort sur Dayot Upamecano en fermant la ligne de passe vers Pavard. Le Français joue alors plus loin vers Coman qui pourra enfin trouver son compatriote libéré sur la ligne…

… Pavard peut ensuite rendre la pareille à son ailier et l’envoyer dévorer l’espace dans le dos d’Aké.

City tente de contester le Bayern dans un 6 contre 6 très haut sur le terrain. Toutefois, les joueurs de côté laissent beaucoup de latitude aux Bavarois excentrés. Alors, João Cancelo peut être facilement touché…

… il peut alors faire parler sa qualité de pied…

… pour servir un Coman bien libéré par le déplacement de Jamal Musiala qui joue avec le marquage individuel (4 contre 4) de City. Coman peut ensuite se charger de mystifier Akanji sur sa prise de balle et percuter, comme semble l’ordonner Tuchel.

L’animation ambitieuse de Tuchel a toutefois pu compter sur un renfort de poids : Eric Maxim Choupo-Moting. Forfait à l’aller et remplacé par Serge Gnabry, qui dispose d’un profil bien différent, le Camerounais, aussi discret que précieux, a toutefois bien facilité le travail de la seconde partie du plan de Tuchel avec ballon, à savoir la prise de vitesse dans l’espace. Face au pressing haut de City, Sané, Musiala, Choupo-Moting et Coman profitaient d’une égalité numérique face à Akanji, Stones, Dias et Aké, plus efficaces pour défendre à l’épaule qu’à la course. S’il n’est pas un sprinteur aguerri, l’ancien Parisien a trouvé sa place parmi les dragsters pour fixer la défense adverse (100% de duels remportés) et offrir de l’espace à ses proches, face à lui ou dans son dos (10 passes sur 11 réussies).

Nouvelle passe latérale sous pression pour le Bayern. Face au marquage, un Rouge libre : Coman…

… libéré par son attaquant qui n’offre pas la possibilité de sortir haut à la défense adverse pour ne pas déserter la ligne défensive à la médiane, Coman peut être trouvé dans le dos de Grealish par le pied droit de Cancelo.

Quelques minutes plus tard, nouvelle démonstration. À l’image des 45 premières minutes à l’aller, Upamecano trouve une belle passe intérieure…

… qui n’est cette fois pas exploitée par Gnabry face au jeu entre les lignes, mais en remise par Choupo-Moting. Dans son dos, les fusées décollent.

Face à la nouvelle trouvaille printemps-été de Guardiola, Tuchel a aussi voulu réagir. À l’Etihad, John Stones avait une nouvelle fois démontré toute la qualité dont ses pieds et son cerveau disposent pour osciller entre défenseur central et milieu de terrain. Le Bayern et Jamal Musiala avaient ainsi beaucoup souffert au moment de contester la première relance, alors très mouvante et en supériorité numérique. Alors, pour tenter de créer l’exploit en comblant un déficit de trois buts – ce qui n’a été réalisé qu’à quatre reprises en Ligue des champions –, l’entraîneur bavarois a monté le curseur d’un cran. Constamment entre deux sur la première manche, le wonderkid allemand a pu compter sur la position plus haute du très viril Leon Goretzka sur la seconde pour venir l’épauler face à Stones et Rodri. L’Espagnol a ainsi touché vingt ballons de moins qu’à l’aller. MR

L’animation défensive haute du Bayern à l’aller, où Musiala se retrouve constamment face à deux Anglais. Initialement, Goretzka reste planqué derrière pour gérer Kevin De Bruyne, Gündoğan étant suivi par Kimmich.

Au retour, remontada oblige, les vannes sont plus ouvertes, et De Bruyne profite d’une liberté plus conséquente à la suite de la position plus haute de Goretzka sur Stones, tandis que Musiala suit Rodri.

L’Allemand a ensuite pu faire parler ses muscles. Plus efficace pour lutter que pour stopper, il n’a néanmoins remporté qu’un seul duel (sur 8) sur l’ensemble des 90 minutes.

Par Maxime Brigand et Matthias Ribeiro

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