Bolivie-Argentine : La Montagne 6 – Dieu 1
L'euphorie n'aura pas duré très longtemps côté argentin. L'Albiceleste vient de prendre une déculottée historique à la Paz face à la Bolivie, avant-dernier du groupe avant cette 12ème journée des éliminatoires. Un truc sans nom : 6-1. Une histoire foireuse de globules rouges.
Forcément celle-ci, pas évident de la voir venir. Seul Boris Cristoff devait l’avoir quelque part dans son chapeau et encore. L’Argentine volait pourtant sur un petit nuage depuis l’arrivée de Diego au poste de sélectionneur.
Trois matchs, autant de victoires, sept buts inscrits, zéro encaissé, bref, un sans faute avec en point d’orgue une belle victoire 4-0 samedi dernier face au Venezuela. Mieux, la presse argentine était unanime depuis le début de semaine : Diego a redonné le goût de la victoire à ses joueurs, qui peuvent de nouveau espérer soulever le plus beau des trophées en Afrique du Sud. Mais la Bolivie est passée par là… L’ogre bolivien, habitué à encaisser en moyenne deux buts par match depuis le début des éliminatoires, a troué à six reprises la défense bleue ciel et blanche.
Dès la 12ème minute, la Bolivie prend l’avantage grâce à un pointu douteux à bout portant de Marcelo Martins. Debout, devant son banc, Diego ne semble pas s’inquiéter et son équipe lui donne très vite raison en égalisant sur une frappe lointaine de Lucho Gonzàlez à la 24ème minute.
A 1-1, on se dit que la machine argentine va se mettre en branle et ramener les joueurs adverses à la réalité. C’est sans compter sur le douzième homme bolivien : l’altitude. Un putain de joueur qui va totalement annihiler l’écart de classe, pourtant indiscutable sur le papier, entre les deux équipes.
L’Albiceleste rate tout ce qu’elle entreprend alors que la Bolivie réalise la partie idéale. Gago, Mascherano, Messi sont au ralenti et regagnent les vestiaires pour la mi-temps avec déjà deux buts de retard, œuvres de Botero (33ème) et Da rosa (45ème).
La seconde mi-temps ne sera qu’une longue traversée du désert pour des Argentins incapables de créer le moindre danger dans le camp adverse. Fait révélateur du malaise, à la 60ème minute de jeu, Léo expédie un coup-franc, pourtant idéalement placé, dans les tribunes du stade.
Botero s’offrira même un triplé (53ème et 65ème) avant que Turrico ne clôture le score (86ème). Heureusement pour Diego, cette défaite ne fait qu’égaler le pire résultat de l’histoire de l’Albiceleste, qui s’était déjà inclinée 1-6 à la Coupe du Monde 58 en Suède face à la Tchécoslovaquie.
Digne, El Pibe de Oro n’a pas évoqué l’altitude lors de la conférence de presse d’après match : « Ils nous ont été supérieurs footballistiquement. Chaque but était comme un poignard en plein cœur » . Rappelons que Diego, avant de devenir sélectionneur, avait apporté son soutien à la Bolivie dans le conflit qui l’oppose à la Fifa.
Cette dernière souhaitait en effet supprimer les matchs à la Paz en prétextant le danger posé par la pratique du sport de haut niveau à 3600 mètres d’altitude.
En attendant les résultats du groupe pour mieux se situer, Maradona et ses petits protégés feraient mieux de se replonger dans les basiques : “Il était une fois la vie”. La respiration, les globules rouges…etc… tout y est.
Par