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Bogdan Racovițan : « Je souhaite vivre cet Euro à 100% »
Absente en 2021, la Roumanie est de retour à l’Euro, où elle sera opposée à l’Ukraine, à la Belgique et à la Slovaquie. Et les Tricolori auront en Allemagne un petit accent français, puisque le défenseur Bogdan Racovițan est né à Dijon. Le 29 mai, juste avant le rassemblement de la sélection et avant les deux tristes amicaux face à la Bulgarie (0-0) et le Liechtenstein (0-0), le défenseur de Rakow Czestochowa (Pologne), international depuis mars dernier, s’est exprimé sur tous ces sujets.
Quelles sont vos impressions sur les trois adversaires de la Roumanie au premier tour (Belgique, Ukraine, Slovaquie) dans un groupe où la Belgique fait figure de favori ?
Ce sont trois très bonnes équipes, avec des joueurs de qualité et d’expérience. La Belgique pourrait être considérée comme le favori du groupe en raison de son statut. Cependant, dans le football d’aujourd’hui, il n’y a plus de favoris clairs. En tout cas, on va traiter les trois équipes de la même manière. Ce qui est important au-delà des adversaires, c’est de se concentrer sur nous-mêmes et sur ce que nous devons faire, parce que je pense que nous avons suffisamment de force collective pour obtenir des très bons résultats.
Avez-vous parlé des futures confrontations avec vos coéquipiers à Rakow, le gardien slovaque Dušan Kuciak et le milieu ukrainien Vladyslav Kocherhin ?
Oui, et ils m’ont dit en rigolant que la Roumanie n’avait aucune chance. Chacun défend son pays et c’est normal. On s’est donné rendez-vous après l’Euro pour faire le bilan.
Quelles sont les ambitions de la Roumanie lors de cet Euro 2024 ?
Notre premier objectif est de sortir du groupe. Ensuite, tout sera possible. Mais ce qui va être important, ce sera notre attitude sur le terrain. Si nous nous donnons à fond et que nous n’avons pas de regrets, je pense que nous serons satisfaits. Il est important que nous rendions fiers nos supporters et notre pays.
Beaucoup de joueurs roumains vont disputer leur premier grand tournoi, hormis Denis Alibec et Nicolae Stancu, qui étaient présents en France en 2016. Cette inexpérience est-elle un handicap ?
Je pense que c’est toujours intéressant dans une équipe d’avoir des joueurs d’expérience, qui ont déjà vécu ce genre de moments. Ce manque d’expérience, c’est à nous d’en faire une force. On a construit un groupe très soudé qui est devenu comme une famille. On a eu beaucoup de pression lors des qualifications, et on sait combien ça a été dur d’arriver ici.
La Roumanie n’a encaissé que cinq buts lors des qualifications. Est-ce que cette solidité défensive est la principale qualité des Tricolori ?
L’équipe affiche beaucoup de cohésion sur le terrain. Notre combativité et notre esprit de lutte acharnée nous permettent de ne jamais abandonner. Nous avons aussi des joueurs de qualité qui ont du caractère. Il est évident que l’une de nos principales forces est également le jeu défensif. J’espère y contribuer, et être à la hauteur du niveau affiché par mes coéquipiers lors de la phase de qualification.
En Roumanie, la presse et les supporters parlent-ils beaucoup de la génération de Hagi, Popescu, Raducioiu, Dumitrescu ou Petrescu, qui ont laissé une très belle empreinte dans les années 1990 ?
Notre pays a été marqué par cette « génération en or », comme on l’appelle ici. Les souvenirs ainsi que les performances sont gravés à jamais dans les mémoires. C’est pourquoi les supporters ont des attentes élevées vis-à-vis de la sélection nationale, qui a traversé une période difficile et n’a plus disputé l’Euro depuis 2016. Nous espérons être à la hauteur de leurs attentes.
À titre personnel, qu’attendez-vous de cet Euro ?
Ma première convocation remonte à septembre dernier, pendant les phases de qualification, mais je n’avais pas joué. J’ai fait mes débuts en mars dernier contre l’Irlande du Nord. C’est difficile de décrire ce que j’ai ressenti. Il y avait une joie immense, un rêve d’enfant venait de se réaliser. J’étais fier de moi et je voulais profiter au maximum du moment présent. (Racovițan a connu sa deuxième sélection face au Liechtenstein le 8 juin, NDLR.) Je souhaite vivre cet Euro à 100% afin de ne pas avoir de regrets. C’est aussi un moyen d’engranger de l’expérience dans ma carrière et de continuer à progresser.
Après votre départ de Dijon, votre ville de naissance, en 2021, vous avez évolué une saison dans votre pays d’origine, à Botosani. Quel bilan faites-vous de cette expérience ?
Je parlais couramment roumain, il n’y a pas eu de problèmes à ce niveau-là. Mais j’ai dû m’adapter à un football que je ne connaissais pas. Je suis arrivé avec beaucoup ambitions, mais les débuts n’ont pas été faciles pour moi, car je n’ai joué aucun match lors des six premiers mois. J’ai continué à travailler dur et j’ai gardé la même mentalité. La saison suivante, j’ai réussi à m’imposer. Je garde un très bon souvenir de cette expérience qui m’aura fait grandir en tant que joueur, mais aussi en tant qu’homme. Je suis très reconnaissant envers le président du club de Botosani, Valeriu Iftime et le coach de l’époque, Marius Croitoru, car ils ont eu confiance en moi et m’ont permis de lancer ma carrière.
Vous évoluez à Rakow, en Pologne, depuis plus de deux ans. Vous avez remporté notamment le championnat, êtes devenu international roumain…
Je tire un bilan positif de ces deux dernières années et demie passées à Rakow. Il y a eu des moments difficiles qui m’auront fait grandir, notamment ma blessure à l’épaule qui aura entraîné une opération, mais aussi des moments inoubliables comme remporter le championnat, la coupe ou encore découvrir la Ligue des champions et la Ligue Europa. Je souhaite continuer d’avancer dans ma carrière, poursuivre mes rêves et aller jouer dans les meilleurs championnats d’Europe.
Propos recueillis par Alexis Billebault