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Aymen Abdennour trop puissant

Par Antoine Mestres
Aymen Abdennour trop puissant

Excellent avec son TFC, Aymen Abdennour marche sur la Ligue 1 depuis le début de saison. Et confirme ce dont plus personne ne doute aujourd'hui : l'avenir lui appartient.

« Sur le terrain, Zlatan est un méchant. Mais en dehors, il est gentil, hein ! C’était un bon duel avec un joueur solide. » C’est un fait, Aymen Abdennour n’est pas du genre impressionné. Ni par Zlatan Ibrahimović ni par les autres. D’ailleurs, un soir d’août dernier, après une heure et demie de lutte majuscule dans le silence d’un huis clos à Louis-II avec Radamel Falcao, c’est bien le Colombien qui s’était exprimé en des termes élogieux sur son vis-à-vis de la soirée : « Mon duel avec Abdennour ? C’est un très bon joueur, un très bon défenseur. » Preuve que le défenseur tunisien du TFC fait parler de lui en ce début de saison. Depuis le départ de Mamadou Sakho, il surnage d’ailleurs désormais seul dans le casting hexagonal des défenseurs « forts sur l’homme » qui s’épanouissent avec le buste droit et le regard fier dans le marquage à la culotte, les échanges musclés et les retours inespérés réalisés avec le sang-froid de ceux qui ne doutent de rien.

Profil costaud et sauts de concentration

Vous l’aurez donc compris, Aymen Abdennour est d’abord un athlète hors-norme : « Il a des qualités athlétiques, de vitesse, de puissance et de détente exceptionnelles, même si sur les premiers appuis, il tarde encore à se mettre en mouvement » , explique Alain Casanova, sans pour autant tomber dans la caricature du joueur physico-physique : « C’est un joueur qui a beaucoup progressé sur le plan technique et tactique. Avant de signer au TFC, il n’était pas habitué à être aussi important dans la remontée du ballon, or notre jeu demande beaucoup de précision sur la première relance au niveau des défenseurs centraux. Je note d’ailleurs qu’il a aujourd’hui une bien meilleure maîtrise émotionnelle sous pression qu’à son arrivée, ainsi qu’une bien meilleure lecture du travail d’alignement. » Soit, mais qu’est-ce qu’il lui manque alors ? « Il est très perfectible sur le plan de la concentration, il a du mal à enchaîner les séquences, il récupère le ballon et n’enchaîne pas sur la transition qui va suivre, ce sont des petits sauts de concentration qu’il essaie d’améliorer » , ajoute le toujours très bienveillant coach toulousain, avant de contredire la thèse du joueur qui sélectionne ses matchs : « C’est vrai, parfois il peut donner l’image d’un joueur qui se transcende face aux grands attaquants, mais ce n’est pas vrai. C’est un joueur avec une conscience professionnelle remarquable. » Il faut dire que le gaucher n’est jamais aussi fort que lorsqu’il colle aux basques d’un top player.
Comme une envie d’ailleurs
Prolongé à deux reprises par le TFC (jusqu’en 2016, puis en 2017), puisque très vite supervisé de toute part (Arsenal, Barcelone, entre autres, excusez du peu), l’homme se sait désiré. D’autant qu’il côtoie en ce moment la forme de sa vie. « Il a fait une très grosse première saison avec le TFC. Fatalement, sa deuxième année a été un peu plus difficile. Confirmer a été dur puisqu’il avait placé la barre très haut. Là, il redémarre à nouveau très fort, il a parfaitement trouvé sa place à gauche dans la défense à trois de notre 3-5-2 » , explique Alain Casanova. Ce serait presque oublier que celui que son coach décrit comme quelqu’un de pudique et discret au quotidien est avant toute chose un monstre de précocité. À 24 ans tout juste, il a déjà eu le temps d’être le concurrent malheureux de Per Mertesacker pour une expérience râtée et discrète à Brême, de renvoyer la tignasse rousse de l’ex-capitaine Mauro Cetto au rang de lointain souvenir et de facturer plus d’une trentaine de sélections avec son pays, la Tunisie, dont la première a été fêtée la vingtaine à peine passée. Fin août, il dévoilait à ce propos sans détour dans L’Équipe ses envies naissantes : « Mon rêve est de jouer dans un grand club. Mais je suis arrivé il y a deux ans et à Toulouse, le club m’a toujours fait confiance. Je suis heureux ici, très à l’aise. J’ai encore une marge de progression énorme. Aujourd’hui, j’essaie d’être plus régulier. On a déjà discuté avec le coach et le président. S’il y a un très bon club avec une bonne offre pour Toulouse, je pourrais partir. Mais, avant tout, je veux me concentrer sur cette saison et continuer à grandir ici. » Ça tombe bien, son coach est sur la même longueur d’onde : « Toulouse est un club formateur ou un club qui amène des jeunes joueurs vers le très haut niveau. Avec notre modèle économique, on est obligé de vendre quand le président estime que les jeunes joueurs ont fait leur temps et qu’il est temps pour eux qu’ils franchissent un palier. » On parle là d’un joueur qui avait été acheté 450 000 euros à l’Étoile du Sahel…

Par Antoine Mestres

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