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Supporters : interdiction à la française

Par Nicolas Kssis-Martov

Après une belle séquence tricolore en Ligue des champions, la Ligue 1 reprend ses droits, et notamment avec l’une de ses rencontres phares, le choc entre l’OL et l’OM. Dans le même temps, voici également le come-back de l’interdiction de déplacement des supporters. La réalité du terrain est souvent éloignée des plans de com de la LFP.

Supporters : interdiction à la française

Aucun supporter marseillais ne pourra se déplacer, du moins officiellement, ce dimanche soir du côté du Groupama Stadium. L’interdiction était attendue. Les ultras des deux clubs nourrissent une puissante rivalité et souvent une hostilité violente nourrie par des forts antagonismes politiques (comme l’a illustré par exemple un épisode de la série documentaire Kop du site Streetpress). Personne n’a en effet oublié le match annulé le 29 octobre dernier après le caillassage du bus de l’équipe visiteuse à l’entrée du Vélodrome et la grave blessure de Fabien Grosso. Une attaque qui survenait après celle de cars des supporters lyonnais. Quelques mois plus tôt, des fans marseillais avaient été quasiment lynchés devant l’enceinte lyonnaise avec cris racistes à l’appui. L’historique est en effet plutôt bien fourni.

De ce fait, le choix de la préfecture du Rhône, par un arrêté préfectoral du 9 septembre 2024, complété par un arrêté d’interdiction de déplacement publié au Journal officiel par le ministère de l’Intérieur, n’a surpris personne. Une fois encore prévaut le « principe de précaution » afin d’éviter les heurts et de protéger les forces de l’ordre. Ainsi, comme il est possible depuis la loi Loppsi 2 de 2011, une rengaine connue par cœur désormais par toutes les tribunes de l’Hexagone, « la circulation et le stationnement sur la voie publique sont interdits, le dimanche 22 septembre 2024 de 8h à 24h, à toute personne se prévalant de la qualité de supporter de l’Olympique de Marseille, ou se comportant comme tel, c’est-à-dire portant notamment une écharpe, un insigne, un vêtement, un drapeau aux couleurs de ce club, dans le secteur du centre-ville de Lyon. »

Derrière le plan com, un problème récurrent

Il existe de grands risques que ce type de décision se multiplie au cours de la saison, ne serait-ce probablement que lors du derby entre Lyon et Saint-Étienne, une « belle affiche » pourtant annoncée comme salvatrice pour l’attractivité de la L1, une fois validé le retour des Verts dans l’élite. Car se dessine, au-delà de la dimension sécuritaire stricte, un aspect pour le moins problématique pour la LFP qui essaie désespérément de rehausser la cote du championnat domestique. Alors que les JO ont démontré qu’en y injectant les moyens (humains et financiers, sans parler de culture sécuritaire), il était tout à fait possible de garantir la sécurité d’un grand événement sportif (donc a priori dans un stade de foot), la gestion des publics reste le point de noir de notre football national. Vincent Labrune, brillamment réélu par ses amis à la tête de la Ligue et du destin des finances du foot pro, a décidé néanmoins de centrer sa nouvelle stratégie de com sur la valeur ajoutée de nos tribunes.

Ayant apparemment remisé au placard ses rêves de grandeur (et de Big 5), il ne jure plus que par le « make it local ». À l’occasion de la présentation du film promotionnel Football à La française, sans doute génialement conçu par quelques communicants et au coût de production faramineux (plus d’un million d’euros selon RMC), il affirmait sans sourciller : « Le spectacle est hors norme en Ligue des champions, d’un niveau très élevé, mais à un moment donné, nous serons contents aussi le week-end de nous retrouver dans nos villes, nos villages, nos territoires avec nos valeurs propres. »

Il est certes louable de mettre en avant les identités spécifiques de nos écharpes (malgré l’essor de la multipropriété), l’ambiance des gradins (avec des fumis ? Car le virage Auteuil était bien vide pour recevoir Gérone, punition de l’UEFA) et bien sûr la street crédibilité de nos ultras (marseillais en tête), parfois de manière caricaturale (pour les Lillois notamment). Toutefois, pendant ce temps, le « bas peuple » a toujours en travers de la gorge le coût de l’abonnement et continue sa lutte contre les matchs le vendredi en Ligue 2, une tension toujours vive avec beIN Sports qui n’a pas versé son premier paiement au passage. Il ne reste plus qu’à savoir si les Marseillais cotisent bien à DAZN pour suivre la rencontre face à l’OL de chez eux ou si, en plus d’être dangereux, ils sont aussi des pirates.

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Par Nicolas Kssis-Martov

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