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Auxerre les fesses
Sans avoir été pillé à l'intersaison comme c'est de coutume après un exercice réussi, Auxerre n'est plus que l'ombre de la machine à victoires qu'il était l'an passé. La raison à cela ? L'AJA traîne sa participation à la C1 comme un boulet et se retrouve entamée physiquement alors que la zone rouge se rapproche dangereusement.
Ce n’est pas vraiment dans les gênes de la maison, mais là, il va vraiment falloir s’affoler. Par tradition, Auxerre joue tous les ans le maintien. Sauf qu’il est rare que le discours de modestie de façade du début de saison soit toujours d’actu au mois de mars. Cette saison, c’est clair et net, l’AJA va lutter pour ne pas descendre à l’étage inférieur, à l’instar d’une demi-douzaine d’autres équipes. Les chiffres ne mentent pas : avec seulement quatre victoires au compteur, difficile de viser plus haut. Les Auxerrois viennent d’enchaîner 16 matchs sans victoire et a déjà encaissé plus de buts que lors de toute la saison dernière. « Il faut se faire violence. Mais on voit que même si on a passé quatre mois sans gagner, il y a toujours des équipes derrière nous. Donc si on arrive à faire une bonne série, on arrivera à basculer » , a déclaré le latéral Cédric Hengbart aux micros de l’Equipe TV. Encore faut-il la faire cette bonne série.
Le déplacement chez un Bordeaux en crise samedi dernier semblait être une bonne occasion pour rebondir. Las, les Icaunais ont livré leur plus pâle copie depuis un bail et ont de nouveau perdu du terrain sur leurs concurrents. Battus dans les duels, inexistants offensivement, Auxerre a sombré à Chaban-Delmas, face à des Girondins qui n’ont pourtant rien de flamboyant. Les Bourguignons pointent à la dix-septième place avec un effectif à 99% identique à celui qui avait terminé l’exercice précédent sur le podium de la L1. Parmi l’équipe type, seul Niculae a quitté le navire à l’intersaison, un départ compensé par l’arrivée de Le Tallec. Alors quoi ? Ben, disons qu’une certaine Madame Grandes Oreilles est passée par là, et a pompé pas mal d’énergie à un club dont la profondeur de banc n’a jamais été le point fort. Le club a eu beau s’activer lors du mercato hivernal en signant plusieurs recrues, le mal était déjà fait. Le Tallec et Jelen ont été blessés une bonne partie de la saison, Pedretti les a imités dernièrement et le rendement de l’équipe en a pâti. Si affronter le Real Madrid, l’Ajax et le Milan AC fait indéniablement progresser, Auxerre ne s’est pas doté des armes pour jouer tous les trois jours. On ne peut pas non plus reprocher à Jean Fernandez d’avoir joué le coup à fond même si l’AJA a hérité d’une poule où la dernière place lui était promise d’avance. Après tout, les Bourguignons n’allaient pas négliger leur participation à une compétition pour laquelle ils ont lutté pendant 38 journées plus un tour préliminaire.
Problème, Auxerre ne fait pas partie de ces clubs taillés pour mener de front deux compétitions aussi exigeantes, à l’instar de Toulouse ou Nancy ces dernières saisons qui durent également batailler pour leur survie après avoir décroché l’Europe. Auxerre n’a donc pas confirmé, car Auxerre était en surrégime l’an passé. Comme il est en manque de réussite cruel en ce moment. Au vrai, le réel niveau de l’équipe ajaïste se situe à mi-chemin entre son actuelle 17ème place et son classement au printemps 2010. En milieu de tableau, donc. Le hic, c’est que les équipes juste derrière au classement ne sont pas à leur place non plus.
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