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Ariel Ortega : un dernier pour la route

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Ariel Ortega : un dernier pour la route

Diego Maradona fait dans la charité. El Pibe a rappelé en sélection « El Burrito » Ariel Ortega, 35 ans, pour jouer ce mercredi en amical contre la Ghana. Ayant sombré dans l'alcoolisme, celui qui fut le plus grand espoir du football argentin de la fin des années 90, se voit offrir par son père spirituel une dernière chance de sauver son football. Retour sur la fin de carrière d'un génie, brisé par l'alcool.

2 août 2008, 6h du matin. Fermeture de « El Esperanto » bowling de Buenos Aires. Ariel Ortega monte dans sa Polo Wolkswagen, après avoir joué au Big Lebowski. Des plaisirs simples pour un homme simple. Sauf que ce soir encore, El Burrito a enchainé plus de Quilmes que de quilles de bowling. Et c’est son allemande qui en fait les frais. BING, Ortega rentre dans une station service, traqué par des fans et des journalistes façon Lady Diana. C’est la goutte d’eau qui fait déborder la tasse de maté. Coach Diego Simeone en a plein les basques et cette fois-ci il n’y a plus d’amitié qui tienne. Ortega le boulet doit dégager de River Plate. Si possible aux Emirats Arabes Unis contre 700 000 dollars. Et là-bas, c’est sûr, il y aura moins d‘alcool.

Car celui que les footix surnommaient en 1998 « le nouveau Maradona » est devenu le pestiféré du football argentin. Diego avait la coke, Ariel a eu l’alcool et des mauvais choix de carrière. Au point d’avoir transformé le génie en un clown triste, incapable de courir plus d’une mi-temps. C’est à Jujuy où est né Ortega, que commence la déchéance. Ariel El Burrito y devient Ariel El Borracho quand il noie sa déprime dans le rhum à son retour de Fenerbahçe en 2003.

Le calvaire européen

Transféré au club turc après le fiasco argentin du mondial 2002, Ariel doit -espère-t-on naïvement- enfin conquérir l’Europe. Sauf que l’expérience tourne au cauchemar. Comme à Valence, Parme ou à la Samp’, il ne fout rien aux entraînements. Ariel « le flemmard » (dixit Ranieri son coach à Valence) se met toute l’équipe à dos. Seul argentin du groupe, il s’isole et déprime. Celui qui était venu pour « se sauver la vie » en touchant 8 millions d’euros sur deux ans, claque la porte du club après seulement 5 mois. Condamné par la FIFA, Ariel doit rembourser son indemnité de transfert de 9,5 millions de dollars s’il souhaite un jour rechausser les crampons. Ortega préfère prendre sa retraite plutôt que de payer. C’est le début de la fin.

Passent 2 ans sans football de haut niveau. 2 ans à boire et à déprimer pour celui qui dit « n’avoir que le ballon dans la vie » . Jujuy, la province natale d’Ortega, coincée entre le Chili et la Bolivie, devient son trou et le cadre de son déclin. Entre parties de foot avec ses anciens camarades et bitures en contemplant le néant de la vallée du Chaco, l’homme brisé ne fait rien. Jusqu’au jour où le club de Newell’s Old Boy rachète sa dette à Fenerbahçe. Mais le mal est fait.

Un pilier de bar

Newell’s Old Boy, C’est le club où Maradona est devenu une baleine. De mauvais augure pour Ariel. Car si sur le pré, il enchaîne les bonnes performances, ses habitudes alcooliques sont toujours là. River Plate séduit par le retour au haut niveau du joueur décide de faire revenir l’Idole en 2006. Passarella en est le coach, et considère El Burrito qu’il connait depuis ses 14 ans comme un fils. Orteguita cumule les soutiens : dirigeants, entraîneurs, joueurs, qui l’ont vu éclore et souhaitent le remettre sur de bon rails. Bielsa l’invite aux entrainements de la sélection, Passarella en fait le capitaine de River. Sauf qu’Ortega est insatiable. Quand il joue tout va bien, mais quand il a du temps libre, c’est Charles Bukowski, en analphabète.

Ariel arrive bourré aux entraînement, Ariel se fait chourrer sa caisse parce qu’il est saoul, Ariel bat son ex-femme. La vie nocturne de Buenos Aires en fait un pilier de bar. River lui paie cure de désintox sur cure de désintox. Rien n’y fait. Quand il ne joue pas, Ariel est dépressif et se noie dans l’alcool. Diego Simeone, l’ami de la sélection, a remplacé Passarella à la tête des Millionarios en 2007. Il inclut une clause dans le contrat d’Ortega qui l’oblige à se rendre deux fois par semaine au Chili pour se faire traiter dans un centre spécialisé. L’incident du bowling « El Esperanto » vient à bout de la patience de Simeone qui ne fait plus confiance ni au joueur, ni à l’ami. River Plate se débarrasse de l’encombrant petit âne en aout 2008.

« Ortega est malade »

Direction Independiente Rivadavia en seconde division argentine. Plutôt que d’aller s’exiler pour un pont d’or chez les émiratis, Ortega a fait le choix du cœur en restant en Argentine. Loin de la pression du très haut niveau et proche de ses amis, il a pu tranquillement retrouver son football sans avoir à courir aux entrainements. Aujourd’hui de retour de prêt à River, cette saison est sa dernière chance pour revenir au haut niveau. S’il est heureux dans ses crampons, peut-être Ortega arrêtera de boire. Peut-être aussi qu’il mourra comme Garrincha, ruiné, saoul et sans amis.

Mais pour le moment Ariel a encore un ami, et pas des moindres. Diego Maradona dans un geste de grande classe a rappelé El Burrito. « Ortega est malade. Ce n’est pas une solution que de l’isoler. Dans un cas pareil il faut aider la personne, l’être humain » dixit El Diez qui s’y connait en bitures.

Pour rappel, Ortega était lancé dans le grand bain à la Wolrd Cup 94. A cause de l’expulsion du Pibe pour usage d’éphédrine et de cocaïne, il était devenu le numero 10 de l’albiceleste à seulement 20 ans. Maradona veut sauver son fils spirituel et s’en bat clairement d’avoir perdu toute sa crédibilté d’entraîneur en le convoquant. Un beau geste pour que le public de Rosario réconforte un des joueurs le plus aimé du pays, en entonnant une dernière fois « La cumbia del Burrito » , la belle chanson du groupe Ternura, dédiée à Ortega.

Pour écouter la chanson d’Ariel Ortega, avec ses plus beaux passements de jambe :

« Une fois le Mondial attribué, il sera plus difficile de protéger les droits humains en Arabie saoudite »

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