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Almuth Schult : Mère Courage

Par Julien Duez
Almuth Schult : Mère Courage

En pleine crise du coronavirus, Almuth Schult est devenue mère de jumeaux. Discrètement, à l'image de la personnalité de la gardienne numéro 1 de l’Allemagne et de Wolfsburg, pour qui cet heureux événement ne doit être en rien un motif de fin de carrière.

À l’heure où les réseaux sociaux sont devenus une extension naturelle de la communication des joueurs et joueuses du monde entier, Almuth Schult semble encore vivre à une époque (pas si) lointaine, où l’expression « vie privée » n’avait rien d’un gros mot. À tel point que le département marketing de l’équipe nationale allemande lui a taillé un hashtag sur mesure : #AlmuthOhneInsta. En VF, « Almuth sans Instagram », un clin d’œil au fait qu’elle est la seule joueuse du groupe à n’avoir aucun compte producteur de likes, de commentaires et de stories. Depuis l’annonce de sa grossesse au mois de novembre dernier, celle qui est aussi la gardienne de Wolfsburg s’était faite discrète, comme à son habitude donc. Et c’est seulement cinq jours après l’heureux événement que son club s’est chargé d’annoncer – sobrement – que sa portière âgée de 29 ans venait de donner naissance à des jumeaux.

Comment s’appellent-ils ? Combien pèsent-ils et mesurent-ils ? Ces informations, Almuth Schult a décidé de les garder pour elle. Tout juste sait-on que le dernier rempart des Louves est désormais la maman d’un garçon et d’une fille. Tout simplement. Une simplicité qui colle bien à son image. Malgré le luxe (relatif) qu’offre le fait de jouer à temps plein pour le VfL Wolfsburg – équivalent allemand de l’Olympique lyonnais s’il en est -, Almuth Schult a toujours gardé une certaine distance vis-à-vis des feux de la rampe. Malgré un Euro et une médaille d’or aux JO avec l’Allemagne, sans compter quatre championnats, cinq Pokals et une Ligue des champions avec Wolfsburg, la meilleure gardienne d’outre-Rhin reste avant tout cette fille de paysans de Lomitz im Wendland, un village de Basse-Saxe dans lequel elle vit toujours avec son compagnon, non loin de la ferme familiale, où elle passe se servir en œufs et lait frais avant chaque rassemblement avec la Frauen-Nationalmannschaft.

En avant pour la double casquette

Avec un peu d’avance sur une certaine Alex Morgan, Almuth Schult appartient désormais à cette (rare) catégorie de sportives professionnelles qui doivent désormais jongler entre la carrière et la maternité. Jongler et non pas choisir, car choisir c’est renoncer. Et pour la gardienne âgée de 29 ans, il est hors de question que cet heureux événement ne précipite sa retraite hors du rectangle vert. « L’envie de rejouer est bien présente. Je ne veux pas me mettre la pression, mais il y a des joueuses qui ont retrouvé les terrains trois mois après avoir accouché », déclarait-elle ainsi au début du mois au micro du podcast Extra Time. Ces joueuses, on les trouve surtout aux États-Unis. Pour preuve, en 2015, la sélection américaine vainqueur de la Coupe du monde comptait trois mères de famille dans ses rangs. De l’autre côté de l’Atlantique, le fait de combiner un statut de mère avec celui d’athlète de haut niveau en est encore au stade des balbutiements. « Avoir un enfant, c’est arrêter en partie sa carrière et ne pas être sûre de la reprendre. Quand on est sportive de haut niveau, on a des objectifs de haut niveau. Parfois, il faut faire certains sacrifices… » justifiait ainsi Gaëtane Thiney auprès de Footmercato en 2014. Les exemples de Jessica Houara-d’Hommeaux, Sonia Bompastor ou de l’Allemande Fatmire Alushi sont venus lui donner raison : toutes ont d’abord mis un terme à leur carrière avant de devenir maman.

Mais au-delà de cette petite révolution qui s’annonce, la période actuelle de confinement serait aussi l’occasion de repenser le football de fond en comble. En particulier au niveau de la réduction des écarts financiers entre les équipes. Et Almuth Schult de suggérer à la Bundesliga masculine de s’inspirer de son pendant féminin, où les droits télé sont répartis plus équitablement : « Si le Bayern, Dortmund et les autres clubs qui jouent la Ligue des champions doivent faire un don pour empêcher la faillite d’autres équipes, cela revient au même que donner la même somme à chacun en début de saison ! » analyse la jeune maman, non sans rester positive : « Je pense que le football saura surmonter cette crise et ne s’en trouvera que plus solidaire après coup. » Reste à savoir si la saison se terminera et, si oui, comment. À l’heure actuelle, le scénario des matchs à huis clos semble tenir la dragée haute. Et si bon nombre de voix se sont élevées contre cette éventualité, Almuth Schult se veut pragmatique et rappelle, au micro de Sky, que « la Bundesliga féminine s’[en] sortirait mieux que celle des hommes, car d’ordinaire, on ne joue pas devant 60 000 personnes, mais entre 400 et 2000, en moyenne. On a donc déjà l’habitude des huis clos, en particulier lors des amicaux. » En attendant de la voir récupérer ses gants de numéro 1, elle pourra toujours tenter de venir voir ses coéquipières remporter un sixième titre qui leur tend les bras. Et avec le report du prochain Euro en 2022, elle pourra profiter allègrement de son congé maternité pour retrouver, sans pression, sa place de titulaire en sélection.

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