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À en perdre le Niort

Par Alexandre Lejeune et Marius Le Moual

Lanterne rouge de Ligue 2, Niort semble être condamné à la relégation en National. Mais le pire n'est pas là : en interne, la situation est tendue depuis plusieurs semaines, certains joueurs et des éducateurs étant en désaccord total avec une direction qui remet volontiers la faute sur le manque de soutien des collectivités locales.

À en perdre le Niort

À moins d’un mois du terme de la saison de Ligue 2, Nîmes, Laval et Dijon se battent à couteaux tirés avec Annecy et Valenciennes pour conserver leur place dans l’antichambre de l’élite du foot français. Derrière ce peloton, Niort, 27 points seulement dans sa besace, semble définitivement décroché et pourrait bien avoir abdiqué pour de bon avec dix points de retard sur la seizième place à cinq journées du terme de la saison. Mais malheureusement pour les Chamois, qui finiront tout de même la saison avec un record de longévité en poche, la situation n’est pas uniquement chaotique sur le terrain, puisque les soucis internes ne cessent de s’accumuler depuis de nombreux mois, et notamment depuis la reprise du club par la fratrie Hanouna. Le plus âgé des deux frères, Mikaël (55 ans), passionné de football, occupait un temps la fonction d’agent de joueurs en même temps que celle de concessionnaire automobile. Eytan (50 ans) était lui avocat d’affaires et ne partage pas le même intérêt pour le ballon. Si tout semble opposer les deux hommes, ils se rejoignent pourtant à Niort lorsque le premier arrive en toute discrétion en 2017 au poste de directeur sportif et que le deuxième devient un associé de Karim Fradin, alors président, en 2019. Un an plus tard, les deux frangins deviennent actionnaires majoritaires du club.

Les dirigeants contre le reste du monde

Pour mettre fin à un conflit qui dure entre les deux frères – ils ne se parlaient plus depuis presque dix ans -, Eytan permet à Mikaël de réaliser son rêve en l’aidant à obtenir et gérer un club de foot. Il nomme cependant Guy Cotret à la présidence et recherche quelqu’un pour assumer la partie administrative afin que Mikaël se concentre sur l’aspect sportif. Mais le fiasco Mediapro et le Covid passent par là, et personne n’est trouvé pour l’administratif. Avec le départ de Cotret à peine trois mois après sa nomination, Eytan finit par enfiler le costume de président, tandis que Mikaël est promu au poste de directeur général. Celui-ci semble être finalement le seul maître à bord, puisqu’Eytan « n’est venu à Niort que cinq fois grand maximum » selon un journaliste local qui couvre l’actualité des Chamois depuis une dizaine d’années.

Un ancien salarié du club, qui a souhaité rester anonyme, rejoue l’arrivée de Mikaël à Niort : « On n’avait pas forcément compris pourquoi Fradin avait fait appel à lui en tant que directeur sportif. On était persuadés qu’Hanouna tenait Fradin d’une manière ou d’une autre, on ne voyait pas d’autre explication. Il est arrivé avec ses gros sabots et il a voulu montrer qu’il allait révolutionner le club. Il l’a fait de manière maladroite et patibulaire, mais pas méchante, c’est quelqu’un de folklorique et particulier, qui aime parler fort et faire des blagues potaches. Cela détonait avec l’environnement niortais, qui est très calme et familial. Très vite, il s’est mis des partenaires à dos, car il se comportait de manière hautaine et irrespectueuse, avec des éducateurs et des joueurs également. Je ne connais pas une personne qui le soutient. »

Un premier fait vient plomber les Chamois lorsqu’ils reçoivent une amende de 250 000 euros ainsi qu’une interdiction de participer à la Coupe de France 2021-2022 « pour non-respect de la procédure […] du changement d’actionnaire ». Ils n’auraient en effet prévenu personne au sein de la LFP de cette transformation de l’organigramme sportif. Le maire de la ville, Jérôme Baloge, pas non plus mis au courant de cette évolution, n’est pas au bout de ses surprises lorsqu’il apprend lors d’une soirée avec les partenaires du club le refus d’Hanouna de financer le projet du nouveau stade à l’origine lancé par l’ancienne direction. Le montant de cette opération ayant été doublé par la mairie entre-temps, le dirigeant ne pouvait plus aligner une telle somme. Les conflits se poursuivent fin 2021 lorsque Mikaël Hanouna s’oppose à ce qu’Olivier Poiraud, ancien membre du club des Deux-Sèvres qu’il a lui-même poussé vers la sortie, soit élu en tant qu’administrateur de l’association des Chamois. Même s’il n’a, selon le maire, aucun pouvoir sur l’association puisqu’aucun mandat, Hanouna organise alors un nouveau vote en 2022 où seuls des proches du dirigeant sont candidats, tel que Jean-Louis Epplin, qui sera finalement élu. Baloge se venge alors sur le projet de construction du nouveau centre d’entraînement, objectif imaginé par les Hanouna. La mairie, qui a jusqu’au 31 décembre de la même année – soit un an – pour délivrer un document libérant le bail et permettant le lancement des travaux, ne rend pas cette pièce à temps. Le permis de construire devient donc caduc, et l’argent déjà engagé est perdu.

Quand je me promène en ville aujourd’hui, je n’ose même plus dire que je joue aux Chamois, c’est la honte.

Quentin Bernard, joueur des Chamois

Le point d’orgue de ces tensions demeure le refus provisoire de la mairie de verser les subventions pour l’année 2022. Le service de presse de la mairie nous apprendra finalement « l’attribution d’un acompte de subvention de 60 000 euros à l’association » votée par le conseil municipal le 20 mars 2023. Cependant, ce même service tient à préciser que ce versement ne peut être fait « en toute sécurité juridique ». Les démissions de « la très grande majorité des membres du conseil d’administration » déposées le 30 mars dernier font que l’association se retrouve sans président et donc sans « interlocuteur représentant légal ». Qui plus est, les menaces répétées de Mikaël Hanouna concernant l’avenir du centre de formation « alors qu’il n’est pas membre de l’association et ne peut pas juridiquement en assurer la gestion » jouent aussi dans ce choix de ne pas verser cet argent. Hormis donc cette absence financière, le « DG » a perdu de nombreux autres compagnons en cours de route. Un grand nombre de départs du côté des partenaires est en effet à signaler avec une centaine de soutiens qui ont jusqu’ici quitté le club. Du côté des supporters, une partie des plus fidèles ont également fui l’enceinte de René-Gaillard, qui avait pour habitude d’accueillir 5000 personnes et n’est plus garnie que d’environ 2000 âmes lors des matchs à domicile des Chamois cette saison.

Contrôle technique, pique-nique et Uber Eats

Revenu cet hiver à Niort, où il a été formé avant de passer pro en 2008 et d’y rester jusqu’en 2015, Quentin Bernard est très marqué par la situation actuelle de son club. Après une défaite début avril face à Sochaux, il avait déjà donné un coup de pied dans la fourmilière en donnant un avis tranché notamment sur les choix sportifs réalisés par sa direction et en faisant un parallèle avec le SCO Angers, au cœur d’une descente aux enfers abracadabrantesque. Quelques semaines plus tard, rien n’a évolué, les Chamois sont toujours bons derniers de Ligue 2, à quelques millimètres d’une relégation en National, et le latéral gauche en remet une couche. « S’il faut taper du poing sur la table et gueuler pour faire avancer les choses, je suis prêt à le faire, car le club va mourir. Il n’y a plus de capitaine à bord. Nous, sur le terrain, on fait ce qu’on peut. Ma carrière est presque finie, c’est le début pour certains, et s’ils ont cette image du foot pro lors de leur première ou deuxième saison, ça me fait mal au cœur pour eux. […] Même si je prends des risques vis-à-vis de mon contrat, à un moment donné… Mika et Eytan sont très isolés au sein du club, ils ont quelques soutiens, car il y a des gens qu’ils ont eux-mêmes mis en place à des postes qu’ils souhaitaient. Après, il y a d’autres personnes dans les bureaux, ou certains qui nous accompagnent au quotidien, qui ont déjà déposé leur démission, car ils n’ont plus envie de bosser pour ce club ou pour des raisons familiales. Donc s’il faut en parler pour que ça évolue… Je ne suis pas là pour me faire des copains. »

Le week-end dernier, les Chamois se rendaient à Grenoble pour le compte de la 33e journée de championnat. L’itinéraire était simple : le groupe concerné devait dans un premier temps se rendre à Nantes afin d’y prendre un avion qui lui permettrait d’arriver sur place. Mais vendredi matin, surprise, le club n’avait pas mis à disposition assez de minibus au service des joueurs et du staff pour faire le trajet jusqu’à l’aéroport. Certains d’entre eux ont ainsi dû prendre leur voiture personnelle jusqu’à Nantes, pendant que les autres grimpaient à bord d’un véhicule sans contrôle technique. « Notre saison est à l’image de ce déplacement. Il y a quelques semaines aussi, pour aller à Valenciennes, on devait prendre le métro pour aller dans une gare, mais le métro était en panne, on a dû attendre que notre bus vienne nous chercher… C’est du bricolage en permanence au quotidien. Le président dira sans doute que ce n’est pas vrai, mais nous, on est là, on voit et on sait ce qu’il se passe », raconte Bernard, qui a aussi vu une nouvelle polémique fleurir sur les réseaux sociaux ces derniers jours.

Publiées sur Twitter notamment, des photos montrent des jeunes joueurs du centre de formation contraints d’improviser un pique-nique lors d’un déplacement, étant donné que rien n’avait été prévu à l’avance. « J’ai des potes d’autres clubs qui ont vu ça et qui m’ont demandé si c’était vrai. On s’est renseignés, et effectivement, c’est vrai. Ce jour-là, les jeunes ont eu un burger et des croque-monsieur, et d’autres ont commandé un Uber Eats avec leur argent perso pour pouvoir manger plus sainement, confirme Quentin Bernard. En 2023, dans un club pro, tu ne dois pas vivre ce genre de situation, c’est inacceptable. Sincèrement, si j’avais connu ça au centre de formation, je pense que j’aurais arrêté le foot ou j’aurais au moins tout fait pour quitter le club. Quand je me promène en ville aujourd’hui, je n’ose même plus dire que je joue aux Chamois, c’est la honte. » De son côté, Mikaël Hanouna se défend : « Dans tous les clubs, il y a des haters. Imaginez que même au PSG, qui a investi des centaines de millions d’euros, il y a des gens qui critiquent sur les réseaux sociaux. Pour les Chamois, ils sont peut-être cinq, six, allez, douze à critiquer. Ce que les gens disent, je ne peux pas le contrôler, et j’en ai rien à foutre. Nos trois équipes (N3, U19 et U17) ont fait 39 déplacements à l’extérieur jusqu’à maintenant cette saison, elles sont allées 37 fois au restaurant. Une fois, les U17 n’y sont pas allés, car c’était un choix de l’éducateur, et une autre fois, les U19 devaient manger au centre avant d’aller à Avranches et faire une collation sur la route, et leur préparateur physique leur a finalement demandé de manger plus tard. J’ai toutes les factures des restaurants. Ceux qui disent que mes gamins ne bouffent pas au restaurant ont quoi comme preuve ? Faire un pique-nique une fois dans l’année, ce n’est pas dramatique, surtout que leur maintien était assuré. »

La colère des éducateurs

Mikaël Hanouna, qui a déjà évoqué publiquement la possibilité d’un plan social pour le centre de formation, ne se cache pas : « On se rend compte que les clubs qui font une meilleure saison que nous en Ligue 2, comme Laval, Pau, Rodez, Grenoble…  ceux-là n’ont pas de centre de formation, donc ils consacrent tout leur argent à l’équipe première. Mais vous pensez que c’est facile de licencier des gens ? Ils ont des familles, des enfants, des obligations, des crédits, des loyers… Donc on va voir comment on va faire pour essayer de réutiliser tout le personnel, mais une chose est sûre : l’association ne pourra plus fonctionner avec le budget qu’elle a aujourd’hui, je ne vais pas pouvoir l’assumer. » Le directeur général des Chamois estime qu’en cas de descente en National, les ressources du club seraient réduites de trois millions d’euros et que certains secteurs feraient les frais de cette relégation. Selon lui, les problèmes financiers actuels s’expliquent par le manque de soutien économique des collectivités locales : « Personne ne nous aide. Normalement, les subventions municipales sont versées début juillet et courant décembre. On est début mai, je n’ai toujours rien reçu. »

Si le dirigeant affirme ne pas craindre un éventuel passage corsé devant la DNCG en fin d’exercice, il doit désormais faire face à une grogne grandissante du côté des éducateurs. Parmi eux, Ousmane Bangoura, ancien attaquant professionnel du club (181 matchs entre 1997 et 2004) et aujourd’hui en charge des U13, qui n’a pas touché ce qui lui est dû depuis fin janvier et qui dénonce le manque de considération de ses dirigeants : « Je n’ai jamais vu ça. Ils ne connaissent même pas les noms des éducateurs qui sont en place aujourd’hui. Niort était réputé pour être un bon club formateur, mais les dirigeants ne s’intéressent plus au centre de formation, ni à l’école de foot. Si personne ne fait rien, le club va mourir. Je dis les choses, je n’ai plus rien à perdre. La ville a toujours été là. Si elle ne l’est plus aujourd’hui, c’est que le problème ne vient pas d’elle, il vient de l’autre côté… Je suis également entraîneur d’un club de R1 en parallèle, il n’y a aucun problème, ma présidente me rémunère comme il faut à la fin du mois, c’est mieux géré que Niort. »

Je me suis renseigné, je ne savais même pas qui c’était Ousmane Bangoura. Qu’il se casse !

Mikaël Hanouna

Manifestement fatigué par la situation, Bangoura a un temps pensé à boycotter un match de son équipe sans prévenir qui que ce soit, et même à manifester sur le terrain d’entraînement des pros avec des banderoles, avant qu’on ne le dissuade d’en arriver là. L’homme de 43 ans, profondément attaché aux Chamois, regrette lui aussi la manière de fonctionner de sa direction : « Un jour, j’ai fait venir un petit U17 international guinéen qui venait de Belgique, en demandant l’autorisation au directeur du centre de formation. Le jeune est resté deux jours pour faire des essais, tout le monde le voulait, les U17, les U19 et même la N3. Mais Mikaël Hanouna a fini par refuser, car ce n’était pas un joueur qui faisait partie de son réseau. Réseau, réseau, réseau… c’est ce qui a bousillé ce club. »

Interrogé sur le retard des indemnités dues à Bangoura, Hanouna répond : « Je me suis renseigné, je ne savais même pas qui c’était Ousmane Bangoura. Qu’il se casse ! Est-ce que c’est moi qui l’ai embauché ? Est-ce qu’il est salarié au club ? De quoi il parle ? Pourquoi il ne va pas demander son argent au maire ? C’est toujours le premier à se plaindre, il est né là-dedans. S’il entraîne des U13, c’est parce que ça lui fait plaisir. Il le fait pour toucher de l’argent ? Il est en train de lier le plaisir d’entraîner des enfants à l’argent. » Ces retards de paiement ont fait du bruit auprès des suiveurs des Chamois, qui ont même lancé une cagnotte Leetchi afin de récolter des fonds pour les éducateurs qui ont dû avancer de leur poche des frais concernant les déplacements, les péages, la nourriture… Pour l’heure, 450 euros ont été récoltés. En attendant que ces soucis internes se règlent, il reste cinq matchs aux Chamois pour tenter de sauver miraculeusement leur peau, alors qu’une bonne nouvelle est finalement tombée du ciel en début de semaine : après des travaux « d’éclairage et de sécurisation de la zone visiteurs » réalisés par la communauté d’agglomération du Niortais, le stade René-Gaillard a enfin été homologué pour la Ligue 2 jusqu’en 2028. Encore faut-il que les Chamois y restent.

Dans cet article :
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Par Alexandre Lejeune et Marius Le Moual

Propos de QB, MH, OB recueillis par AL.

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