1/8e Champions League : 4 strapontins en suspens
Mercredi soir, ça continue à défaut de se terminer. L'Inter Milan prépare son enterrement la semaine suivante face à Liverpool, tout en sobriété, loin des festivités. Et justement, parlons-en. Sans la lose interiste au menu, la soirée a tout de suite moins de gueule mais mérite quand même le détour. Présentation en attendant le résumé de la journée de mardi.
Real Madrid – AS Roma (1-2 à l’aller)
Y a comme des baffes qui se perdent ! D’ailleurs, Fabio Capello aurait déjà ouvert la boîte à gifles, c’est une certitude. Pourquoi ? Parce que ça va deux minutes là. Reprenons depuis le début. Avant le match aller à Rome, on se pâmait devant ce Real assez surpuissant et toujours intransigeant.
Alors au Stadio Olympico, les gars en blanc l’ont jouée facile mais ont oublié d’enfoncer le clou là où ça fait mal (tant qu’à faire). Raul y est allé de son petit but, a oublié d’inscrire le second. Robben a transformé la défense romaine en piste de Courchevel, slalomant entre les arrières sans jamais passer la ligne d’arrivée. Van Nistelrooy, lui, a préféré viser le poteau. Tout ça pour se prendre deux cartouches par des Giallorossi qui auraient tout aussi bien pu être bianconeri : pas de jeu, des buts.
Dans la foulée de l’escapade italienne, les Madrilènes n’ont rien trouvé de mieux que de se rendre encore plus intéressants en encaissant un but fatal de Getafe (0-1) pendant que Robben et ses potes en fêtaient un dans leur coin, finalement invalidé. Alors Schuster s’est rappelé qu’il était allemand avant d’être romantique et a resserré les boulons.
Résultat : une victoire bien obscure (trois expulsions) chez le Recreativo Huelva (3-2). En plus, Robinho est revenu (doublé en 20 minutes) après que tout soit parti en quenouille en son absence.
Mais attention à cette Roma caméléon. Aussi joueuse en Serie A (4-0 face à Palerme ce week-end) que comptable sur la scène européenne.
La raclée de Manchester est passée par là. Comme quoi parfois, les baffes ça marche.
Chelsea – Olympiakos (0-0 à l’aller)
Le Pirée peut en vouloir à Tottenham. Il y a quinze jours, l’Olympiakos avait croisé un Chelsea roupillant, un peu dans la lignée de ses dernières sorties.
Parfois vainqueur, parfois pas mais jamais battu. Le genre de bilan en trompe-l’œil, voyez. Et puis les Spurs sont passés par là. En piétinant joyeusement leurs voisins détestés en finale de League Cup à Wembley (2-1 a.p.), les hommes de Juande Ramos ont vexé ceux d’Avram Grant qui se sont fait charrier dans tous les pubs de Londres.
Plus moyen pour Lampard et ses potes de s’envoyer une mousse sans entendre : « Putain, Tottenham ? En finale ? Sans dec’ les gars ? » . Alors les Blues sont sortis de là bien énervés, bien décidés à coller une danse au premier venu. C’est West Ham qui a pris en premier (4-0).
Les Blues sont même allés chercher les Hammers (qui n’avaient rien demandé) chez eux, à Upton Park. Lampard en avait tellement sous le pied qu’il a trouvé le moyen de marquer, de faire marquer et de se faire expulser (pour avoir avoiné Boa Morte qui portait bien son nom), le tout en une petite demi-heure.
Chelsea a de nouveau les crocs et s’enfilerait bien un grec. Ouais, sympa Tottenham, sympa les gars…
Porto – Schalke 04 (0-1 à l’aller)
Les Portugais n’ont peur de rien. Déjà parce que pour baptiser une enceinte le « Stade du Dragon » , faut en avoir.
Ensuite parce que pour se marrer, Porto s’est donné un handicap d’entrée de jeu. Kuranyi passait juste par là, parce qu’il est attaquant et bing ! But dès la 4e minute. Parce qu’il faut qu’on vous explique : Porto s’emmerde le reste du temps.
Avec douze points d’avance en championnat sur Benfica (ou un autre, Porto ne le voit même plus dans le rétro de toute façon), le jeu ne consiste plus désormais qu’à faire du beau pour passer dans Téléfoot le dimanche matin.
Quaresma et sa bande pensaient se rattraper en Ligue des champions, un truc bien funky. Mais le tirage malveillant leur a collé un loser patenté de Bundesliga avec plein de noms imprononçables dedans (Kobiaschvilli en portugais, l’assurance d’un grand moment).
Alors Jesualdo Ferreira, l’entraîneur des Dragons, a voulu scénariser tout ça. Au moins deux buts à marquer sans en prendre un seul, pour stimuler l’instinct de compétition anesthésié en Super Liga. Si ça, ce n’est pas du grand management sportif…
Par Dave Appadoo
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