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Alou Diarra lance les Paris
Alou Diarra au PSG ? Une rumeur qui a pris une certaine consistance avec les déclarations du joueur. Pour autant, tout reste à faire et rien ne dit que ça se fera. La routine en somme.
« Je n’ai pas été contacté. Mais Paris, c’est ma ville, ma région, un très bon club. C’est une possibilité » . Tout est parti de là. Trois phrases lâchées dans Téléfoot la semaine dernière ont suffi à enflammer l’affaire. Alou Diarra, capitaine des Girondins de Bordeaux et, accessoirement, de l’équipe de France, a parlé de son avenir. Une destinée qui se dessine de plus en plus loin de la Gironde. Surtout après quatre ans de bons et loyaux services. Mais le numéro 4 bordelais est fatigué des atermoiements de son club. Fatigué de ne pas jouer l’Europe. Fatigué de ne plus jouer les premiers rôles en Ligue 1. Fatigué de devoir réclamer des renforts. Bref, Alou est prêt pour le grand saut.
Mais l’homme est un gentleman. Il prévient toujours avant d’agir. « J’ai eu une très bonne discussion avec les dirigeants en début de saison et on s’est mis d’accord sur certaines conditions avec Bordeaux. Si je devais partir, personne ne serait surpris au club » . On sait d’ores et déjà qu’une clause libératoire de 7,75 millions d’euros est inscrite dans son contrat. Un prix presque dérisoire pour un joueur de son calibre. Manchester City a envoyé des sondes début janvier. Sans trop forcer non plus. Les Anglais devraient revenir cet été. Mais Diarra a-t-il intérêt à s’engager dans un club sulfureux où la concurrence des Yaya Touré, Barry, De Jong risque d’être pénalisante pour son statut d’international ?
Après tout, Diarra affiche 29 printemps (il aura 30 piges en juillet) et squatte les prés de Ligue 1 depuis 2002. Malgré son abattage physique et sa mentalité irréprochable, Diarra n’a jamais été sous les feux de la rampe (son poste n’aidant pas, il est vrai). Il a échoué à Lyon où il n’a quasiment pas joué et il n’a pas fait de scandale pour rejoindre l’OM quand celui-ci le convoitait ardemment l’été dernier. Finalement Alou, c’est un joueur de l’ombre dont l’importance se remarque lorsqu’il est absent. Pour le PSG, il s’agit d’une opportunité à saisir et vite.
La C1 ou rien ?
Dans la capitale, on préfère pourtant attendre la fin de saison pour ouvrir la page médiatique sur le sujet. Surtout, le PSG doit impérativement se qualifier pour la prochaine Ligue des Champions pour devenir un point de chute crédible au milieu de terrain. « Le club a surement dû discuter avec lui ou son agent. Mais il est encore trop tôt pour parler directement avec Bordeaux » analyse Frédéric Gouillard, spécialiste du club francilien pour Le Parisien. « Il a un profil idéal pour remplacer Makelele devant la défense. Ça fait plusieurs saisons que son nom est dans les tuyaux parisiens. Mais il y avait toujours la barrière du prix. Là, ça se précise un peu plus car le joueur s’est positionné. Mais encore une fois, si Paris ne termine pas dans les trois, il ne viendra pas » conclut le journaliste. Une vision complétée par la nécessité pour le club de trouver un joueur capable de remplacer Maké sur et en dehors du terrain. Surtout, la position du numéro 4 bordelais a évolué en un an. Comme le PSG en somme.
« L’an dernier le joueur semblait plus intéressé pour partir dans un gros club étranger mais sa réflexion a évolué. Surtout, le regard des joueurs en général sur le PSG a changé cette année. De toute façon, quand un joueur est sollicité par le PSG, il a toujours un moment de réflexion, complète Jérôme Touboul, suiveur du PSG pour L’Équipe et auteur de l’ouvrage “La folle histoire du PSG”. A cela, il faut ajouter l’entourage, la famille, l’épouse, qui peuvent être séduits par la Ville. Mais c’est vrai qu’il présente un profil différent des milieux déjà en place. Il a un apport physique que n’a pas pas forcément Bodmer alors que le Lyonnais avait été recruté pour ça. Mais on peut imaginer un milieu où Diarra jouerait derrière un Bodmer plus concerné par le jeu offensif. Concernant la non-qualification en Ligue des Champions, il faut mettre un bémol. Celle de la possible venue d’un actionnaire capable de mettre de l’argent et donc, de proposer des salaires et de payer des transferts. Même si rien n’est fait dans ce domaine » .
Quoi qu’il en soit, l’inter-saison parisienne sera très sportive. Outre le remplacement de Claude Makelele (retraite), il faudra gérer les dossiers Sakho et Chantôme (en fin de contrat en 2012 et que le club souhaite prolonger), le cas du gardien de but (Edel ou un autre) ainsi qu’un éventuel départ de Guillaume Hoarau. « Si l’équipe se qualifie pour la Ligue des Champions, les négociations seront beaucoup plus simples et pas seulement pour le cas de Diarra rappelle Jérôme Touboul. Mais en six mois, tout peut aller très vite » . Surtout à Paris.
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