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  • Bonne année 2020

10 belles histoires de foot du 1er janvier

Par Éric Maggiori
8 minutes
10 belles histoires de foot du 1er janvier

En général, le 1er janvier est un jour un peu nul. Les magasins sont fermés, on se réveille à 15h avec une gueule de bois, et il fait très froid. Mais cela n’a pas toujours été comme ça. Certaines choses intéressantes se sont produites un 1er janvier, notamment en football. Voilà dix histoires qui pourraient bien vous réconcilier avec le premier jour de l’année.

Independiente devient indépendant

1er janvier 1905

Nous sommes au début du siècle dernier, à Buenos Aires. Dans le magasin A la Ciudad de Londres, un groupe d’employés décide de fonder un club de football, le Maipú Banfield. Le club rencontre un grand succès et de nombreuses personnes veulent le rejoindre pour jouer au foot. Or, pour éviter la surpopulation, il est décidé que les plus jeunes n’auraient plus le droit de participer. Frustrés, ces jeunes se réunissent en secret et pensent à fonder un autre club. Le 4 août 1904, ils prennent donc leur indépendance et créent un nouveau club qui s’appellera logiquement Independiente. Le temps de remplir toute la paperasse, l’Independiente Football Club est officiellement fondé le 1er janvier 1905, et est reconnu par la Fédération le 25 mars suivant. Depuis, le club a remporté 16 titres de champion d’Argentine, et surtout 7 Copa Libertadores. Comme quoi, oui, les bonnes résolutions existent.


La Hongrie en promenade à Charenton

1er janvier 1911

« Tiens, et si on organisait un match amical France-Hongrie le 1er janvier ? » « Ah ouais, super idée ! » « Et si on l’organisait à Charenton-le-Pont ? » « Mais carrément !! » La conversation entre les dirigeants de la Fédération française a à peu près dû ressembler à ça, lorsque ces derniers ont eu la lumineuse idée d’organiser une rencontre entre la France et la Hongrie le premier jour de l’année 1911. Il s’agit alors du 17e match officiel de l’histoire des Bleus, le tout premier contre les Hongrois. Devant 2000 spectateurs, la France va néanmoins enchaîner une neuvième défaite consécutive, en s’inclinant 3-0 face à des Hongrois nettement supérieurs. « Bon, c’était une mauvaise idée, ce match un 1er janvier. » « Ouais, je propose qu’on ne fasse plus jamais jouer la France un 1er janvier. » « Ça roule. »


Un match entre Français, Italiens et Belges

1er janvier 1915

Ne cherchez pas cette rencontre dans les listes officielles, elle n’y figure pas. Non, pour trouver trace de ce match entre l’Italie et une sélection franco-belge, il faut se diriger du côté des matchs non officiels. 1er janvier 1915. Alors que le début de la Première Guerre mondiale a été déclarée quelques mois plus tôt, et que l’Italie est encore « neutre » , un match amical est organisé à l’Arena de Milan en faveur des réfugiés flamands provenant de régions envahies par les Allemands. D’un côté, l’Italie, exceptionnellement en maillot blanc. De l’autre, une « Rappresentativa Franco-Belga » , composée de joueurs français (Vincent, Pouget, David, Henri Vialmonteil) et belges (Huyssman, DeMeersman, Van Hege, Emmericks). La rencontre se termine sur le score de 6-2 en faveur des Italiens, avec notamment un triplé de Fresia, et trois autres buts pour les frères Cevenini. Un an plus tard, le 1er janvier 1916, un autre amical, toujours en faveur des réfugiés flamands, est organisé, cette fois-ci entre l’Inter et une sélection belge. Le score ? Le même : 6-2.


La possible naissance de Chinesinho

1er janvier 1935

Sidney Colônia Cunha, dit Chinesinho pour ses yeux en amande qui lui donnaient un air de chinois (bah quoi ?), est né le 1er janvier 1935 à Rio Grande, au Brésil. Enfin, a priori. Sa date de naissance a longtemps été sujette à débat. En effet, dans les années 1960, il débarque en Italie. D’abord à Modène, puis à Catane, avant de faire le grand saut et de rejoindre la Juventus en 1965. Jusque-là, les albums Panini et autres almanachs sont formels : Chinesinho est né le 28 juin 1935. Mais en 1968, il signe au Lanerossi Vicenza. L’album Calciatori Panini sort au mois de janvier et, sous sa photo, apparaît une nouvelle date : 1er janvier 1935. Faute de frappe ? Non, Chinesinho affirme que le 1er janvier a toujours été sa vraie date de naissance. Quelques années plus tard, après avoir mis un terme à sa carrière, il devient entraîneur. Dans les dossiers des entraîneurs, sa date de naissance est alors indiquée au 13 janvier 1935… Chinesinho décèdera le 16 avril 2011, après avoir longuement lutté contre la maladie d’Alzheimer. Ce qui explique peut-être cela.


Le Napoli rencontre la Coupe

1er janvier 1936

En Italie, on ne joue généralement pas pendant les fêtes. Le championnat est interrompu peu avant Noël, et la tradition veut que l’on reprenne le 6 janvier, jour de l’Épiphanie. Mais certaines exceptions ont pu avoir lieu, notamment pour l’organisation de la Coupe d’Italie. La toute première édition de la Coppa Italia avait eu lieu en 1922 et avait été remportée par Vado. Trop compliquée à organiser, la Coupe est mise entre parenthèses jusqu’en 1935, lorsqu’elle est relancée pour de bon. 98 équipes y participent, de la Serie A à la Serie C. Pour ne pas gêner le bon déroulement de la Serie A, les matchs sont dispatchés tout au long de l’année, parfois à des moments improbables. Et c’est ainsi que le Napoli se retrouve à disputer le tout premier match de Coupe d’Italie de son histoire le 1er janvier 1936, face à Bari. Très peu de tifosisont présents ce jour-là à l’Ascarelli (car le match est organisé à l’heure du déjeuner du Nouvel An), et les adversaires se présentent avec une équipe B. Naples s’impose 2-1, et l’attaquant Oreste Sallustro fait d’une pierre deux coups : il devient le premier buteur de l’histoire du Napoli en Coupe d’Italie, et aussi l’un des deux seuls joueurs napolitains (en compagnie de son coéquipier du jour Rossetti) à avoir marqué en match officiel un 1er janvier.


Rivelino et son élastique

1er janvier 1946

Un autre Brésilien, mais ce coup-ci, pas de doute : Roberto Rivellino (avec deux « L » , alors que le nom sur son maillot a toujours été orthographié avec un seul « L » ) est bien né le 1er janvier 1946. Le beau moustachu est l’inventeur officiel de l’elastico, rendu populaire dans les années 2000 par Ronaldinho. Aucun lien astrologique entre le joueur et l’objet : l’élastique a été breveté le 17 mars 1845 par l’inventeur anglais Stephen Perry. En revanche, Ronaldinho a souvent brillé le 1er janvier, lui.


France-Croatie 98, tout était écrit

1er janvier 1968 et 1er janvier 1972

C’est l’un des matchs qui ont marqué à jamais l’histoire du football français. Le 8 juillet 1998, la France et la Croatie s’affrontent en demi-finales de la Coupe du monde. L’histoire est connue de tous. Davor Šuker gèle le Stade de France dès la première minute de la seconde période. Puis Lilian Thuram sort sa cape de super-héros, et s’offre un doublé légendaire pour envoyer les Bleus en finale. Un épilogue dingue, mais qui n’a certainement pas surpris ceux qui s’intéressent de près aux astres. En effet, Davor Šuker et Lilian Thuram, les deux protagonistes absolus du match, sont tous les deux nés… le 1er janvier. 1er janvier 1968 à Osijek pour le Croate, 1er janvier 1972 à Pointe-à-Pitre pour le Français. Les deux hommes sont capricornes, un signe astrologique « associé à la réalisation ainsi qu’au sens du devoir » . Quand le devoir appelle, on répond, certes, mais pas sûr, toutefois, qu’ils se soient souhaité une bonne année (ou un bon anniversaire, au choix), le 1er janvier 1999…


L’anniversaire pourri de Sir Alex

1er janvier 1992

L’expression « avoir la gueule de bois » n’aura jamais autant collé à Manchester United que ce 1er janvier 1992. Difficile de savoir ce qu’Alex Ferguson et ses ouailles avaient fait de leur soirée du 31 décembre, sachant que ce jour-là, Sir Alex fêtait ses 50 ans… Le fait est que, le lendemain, ce sont 11 fantômes qui se sont présentés à Old Trafford face à QPR. Sur le papier, pourtant, l’opposition semblait déséquilibrée : United était leader (56 points, cinq d’avance sur son dauphin, Leeds), alors que QPR galérait à la 16e place. Le traquenard s’est rapidement mis en place : dès la 5e minute, les Londoniens mènent déjà 2-0. Cueillis à froid, les Red Devils ne parviennent pas à réagir, et à la pause, le score est toujours de 2-0. Un petit coup de hair-dryer dans les vestiaires, et ça repart ? Tu parles. À la 58e, QPR ajoute une troisième banderille. Brian McClair sauve l’honneur à dix minutes du terme, mais Dennis Bailey s’offre un triplé à la 85e minute. 1-4. Fou. Clairement, Sir Alex aurait difficilement pu rentrer plus mal dans sa 51e année de vie. Et dans la nouvelle année.


Les Français brillent à Londres

1er janvier 2003

Aller faire la fête à Londres (et ingurgiter beaucoup d’alcool pendant toute la nuit) est désormais un grand classique pour de nombreux Français (merci l’Eurostar). Or, en 2003, déjà, des Frenchiesavaient fait la bringue un 1er janvier à Londres. Leader de Premier League, Arsenal reçoit, en ce premier jour de la nouvelle année, son dauphin au classement, Chelsea. Le 1er contre le 2e pour un derby londonien : on peut difficilement rêver d’un meilleur Nouvel An. Lors de ce match, ce sont les Français qui vont se distinguer. Marcel Desailly ouvre d’abord le score, d’un malencontreux but contre son camp. Le score reste figé à 1-0 pendant plus d’une heure, jusqu’à ce que Giovanni von Bronckhorst ne double la mise à la 81e. Thierry Henry en rajoute un troisième une minute plus tard, et le match est plié. Vraiment ? À la 85e, Mario Stanić réduit la marque pour Chelsea, et, à peine soixante secondes plus tard, Manu Petit devient le troisième champion du monde français à ajouter son nom au tableau d’affichage. Chelsea frôle l’égalisation dans le temps additionnel, mais Arsenal s’impose finalement 3-2, confortant sa place de leader. À noter qu’en tout, sept Français étaient sur la pelouse ce jour-là. Pour se souhaiter une bonne année en famille.


Nouvelle année, chiffre rond

1er janvier 2020

Un chiffre pour les férus de statistiques. Ce 1er janvier 2020, on fête… les 10 000 jours depuis l’instauration de la Premier League ! Celle-ci a été introduite le 15 août 1992, il y a donc 27 ans, 4 mois et 17 jours. Sortons les calculettes :
27 années x 365 jours = 9855 jours. 4 mois = 122 jours.
==> 9855 + 122 + 17 = 9994. Ajoutez à cela 6 jours pour les années bissextiles (1996, 2000, 2004, 2008, 2012, 2016), et vous obtenez 10 000.
Ça se fête, non ?

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Par Éric Maggiori

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