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Top 100 : les entraîneurs (20-16)

Par la rédaction de So Foot
6 minutes
Top 100 : les entraîneurs (20-16)

Qu'il soit tacticien, meneur d'hommes, diplomate ou fou à lier ; en costard, en survet', moutachu ou mal rasé ; qu'il ait la clope au bec ou la touillette sur le bout de la langue ; qu'il fut un grand joueur ou un immense tocard ; qu'il soit belge ou même nantais, l'entraîneur sera toujours un peu sur le banc des accusés, le premier fusible à sauter en cas de panne. Mais c'est aussi de lui que vient la lumière, la vraie. La preuve, avec 100 illuminés.

20. Vicente del Bosque

Del Bosque est gros, porte la moustache depuis sa naissance et n’a pas de contrat publicitaire avec un couturier italien. Pourtant, c’est impossible de s’engueuler avec lui. Même quand certains en veulent à son titre de meilleur entraîneur de 2012, quand ceux-là disent qu’en fait ils ont voté pour Mourinho, La Moustache ne répond pas « ce ne sont pas mes affaires » . Ce qui intéresse Del Bosque, c’est le foot, les joueurs, les titres. L’entraîneur espagnol n’a peut-être pas la touche qu’il faut pour défiler sur les podiums ou faire le malin. Pourtant les premières marches, c’est sa spécialité. Del Bosque est le coach en activité le plus et le mieux titré : 1 Coupe du monde, 1 Euro, 2 Champions, 1 Intercontinentale, 1 Supercoupe d’Europe, 2 Ligas, 1 Supercoupe d’Espagne. Il a aussi remporté un autre titre qui n’a pas la forme d’une coupe ou d’un trophée. Avoir été le coach des Galactiques 1 0 et en avoir fait une équipe de foot mérite plus qu’une médaille. Le plus beau trophée, c’est celui qui s’impose sans bruit. Le respect.

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19. Gusztav Sebes :

« On a perdu. On a perdu… » Le 30 janvier 1986, Gusztáv Sebes lâche ces derniers mots sur son lit de mort. Jusqu’au bout, le fantôme de Berne va hanter le chef d’orchestre des Magiques Magyars. Vingt-deux ans après, il cherche encore à comprendre comment sa Hongrie a pu rater la dernière marche contre cette frustre RFA. Le pays a besoin d’un coupable, l’ancien contremaître de Boulogne-Billancourt (devenu ministre des Sports) est tout désigné pour. On lui reproche de s’être trop appuyé sur le même onze. Mais comment lui en vouloir ? Comment en vouloir au sélectionneur de l’équipe qui a juste révolutionné le football ? Comme le disait si bien Ferenc Puskás : « Lorsque nous attaquions, tout le monde attaquait. En défense, c’était pareil. Nous étions les précurseurs du football total. » Sauf qu’à la fin c’est l’Allemagne qui gagne. « On a perdu, on a perdu… »

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18. Coco Suaudeau

Nous sommes le 5 juillet 2012, trois jours avant la nomination de Didier Deschamps au poste de sélectionneur de l’équipe de France. Il n’y a déjà plus de suspense depuis bien longtemps, mais Jérémie Janot tente de lancer un putsch sur Twitter : « Et pourquoi pas Coco Suaudeau sélectionneur !!! » Une vanne, bien sûr, mais 47 retweets. C’est que le running gag court depuis à peu près aussi longtemps qu’un canari à l’entraînement sous le règne du maître. Voilà quinze ans que Jean-Claude Suaudeau a rangé son tableau noir et sorti sa canne à pêche, mais à chaque fois que le banc des Bleus est vide, on ressort son nom des tiroirs. On l’a même imaginé à la tête de la Direction technique nationale, en grand manitou montrant la voie du jeu à la Nantaise à la formation française. Une voie qui aurait sans doute évité à la FFF quelques récentes humiliations. Mais la vérité, c’est que Coco était trop libre pour ça, il avait déjà quitté Nantes parce qu’on ne le laissait pas appliquer ses idées à la lettre, ce n’était pas pour se mettre un fil encore plus serré à la patte. « Quand vous croyez profondément en ce que vous faites, ce qui a toujours été mon cas, vous ne pouvez pas accéder à ce genre de poste » , expliquait-il sans regret en 2010. Aujourd’hui, Coco regarde encore quelques matchs, surtout les grandes équipes, un peu le FC Nantes, mais il ne veut plus trop en parler publiquement. On arrive toujours à sentir le rythme du jeu dans celui de ses phrases, mais il préfère jouer à la belote avec Robert Budzynski. En décembre 2013, pourtant, quand la France se sera fait sortir par la Belgique en barrages des éliminatoires de la Coupe du monde, tout le monde aura à nouveau une petite pensée pour lui.

17. Fabio Capello

L’image que les plus jeunes ont de Fabio Capello est sans doute celle d’un type qui n’a jamais réussi à imposer sa patte en Angleterre et s’est chamaillé avec la Fédération pendant tout son mandat avant d’échouer en Russie. Les jeunes, ne vous trompez surtout pas. Un chiffre ? Avant l’aventure anglaise, Capello, c’était 15 saisons de coaching et 14 trophées. Au moment de passer du terrain au banc de touche, l’Italien avait préparé son casse en étudiant ce qui se faisait dans d’autres sports. Quand So Foot l’avait rencontré, à Wembley en 2011, l’ancien directeur du Milan Omnisports dans les années 80 avait été très clair : « J’ai beaucoup appris de chaque discipline. Dans le volley, il n’y a aucun contact physique, sinon avec la balle, alors les joueurs ressentent le besoin de se toucher après chaque point. Cela m’a fait réfléchir sur la notion de groupe. En regardant le hockey, un sport où les cages sont tellement étroites qu’il faut être devant le but pour marquer, j’ai réalisé que les buts se marquent justement là, devant les cages, et qu’il faut donc être en nombre dans la surface pour marquer. Même le base-ball est intéressant. Parce que tu es là, tu peux jouer, jouer, et ne jamais recevoir la balle. C’est toujours « Wait, wait, wait » , puis à un moment tu dois courir(rires). C’est le sport de la tension, de l’attente, donc de la concentration. » C’est un fait, Capello ne laisse rien au hasard. Les séances d’entraînement sont décortiquées à la vidéo, les placements des joueurs sur le terrain chirurgicaux, et à chaque fois qu’il arrive dans un nouveau groupe, dix commandements doivent être appliqués par tous. Quand on lui avait finalement demandé de résumer son football, il avait répondu : « Ma philosophie, c’est qu’il faut être très organisé jusqu’aux 25 derniers mètres. Mais après, c’est le talent qui fait la différence. » Ne jamais enterrer Fabio Capello trop vite. Tant qu’il respire encore sur un banc de touche, il restera des chances de le voir soulever un autre trophée. Après tout, sa victoire folle contre le Barça (en finale de C1 1994) en tant que successeur de Sacchi au Milan AC prouve que le maître est capable de l’impossible : continuer à gagner après celui qui avait révolutionné le football. Ne pas s’étonner outre mesure que Don Fabio réalise quelque chose avec la Russie.

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16. Arsène Wenger

Aimer Arsène Wenger, par les temps qui courent, ce n’est pas facile. C’est vrai quoi, le mec, la dernière fois qu’il a gagné un trophée, c’était en 2005. Avec sa doudoune qu’il n’arrive jamais à fermer par-dessus son costume, on ne peut pas dire qu’il respire la classe. Dans ses déclarations d’après-match, il est souvent encore plus catastrophique, oscillant entre lâcheté quand il s’agit de commenter le mauvais comportement de ses troupes ou langue de bois de compétition. Et encore, on passe sous silence son activité de consultant sur TF1. Dans n’importe quel autre club, le mec qui recrute Park ou Koscielny pour plus de 10 millions d’euros se fait virer sans indemnité. Oui, mais l’entraîneur alsacien, qui a demandé qu’une rencontre soit rejouée parce que le fair-play avait été bafoué, ou qui avait plus jeune refuser de signer au Bayern par respect pour Monaco avant de se faire virer quelques semaines plus tard, a une stat qui parle pour lui : Anelka, Overmars, Petit, Kanu, Vieira, Pires, Henry, Ljungberg, Lehmann, Flamini, Hleb, Gilberto Silva, Adebayor, Kolo Touré, Fàbregas, Nasri et Song. Aucun de ces joueurs n’a été meilleur dans sa carrière après avoir rangé au placard le maillot des Gunners. La preuve que oui, « In Arsene we (can) trust » .

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À lire : La suite du top 100 des entraîneurs

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