- Euro 2020
Qu’est devenue l’équipe type de l’Euro 2020 ?
Un peu moins de six mois que l'Euro 2020 a fermé ses portes, laissant avec lui un doux souvenir de régalade. Parmi l'équipe type de la compétition - à majorité italienne -, des joueurs aux profils tous différents ont retrouvé à la rentrée le rang des équipes avec des dynamiques contraires. Alors, qui a foiré et qui continue de régaler ses supporters depuis l'été ?
Gianluigi Donnarumma
En tous points, il a changé de dimension. Meilleur joueur de l’Euro, le gardien a quitté son Italie natale pour le Paris Saint-Germain où il s’entraîne avec Alexandre Letellier la semaine et concurrence Keylor Navas le week-end. Au total, il a joué huit matchs de Ligue 1 (soit un de plus qu’à l’Euro). Sans surprise, la copie est plutôt propre. Tellement qu’on en oublierait presque qu’il n’a que 22 ans.
Kyle Walker
Après deux défaites en finale des plus grandes compétitions européennes, le latéral droit est retourné à Manchester City où il a enfin le loisir de gagner. Soldat fiable de Pep Guardiola, il défend, joue dans le cœur du jeu, monte en attaque et sert les cafés au centre d’entraînement. Ce qui ne l’empêche pas de craquer de temps en temps, comme quand il a balayé André Silva gratuitement en Ligue des champions.
Leonardo Bonucci
La vie est un poil plus compliquée, pour l’ami Leonardo. Souvent privé de son pote Giorgio Chiellini, touché par les blessures, il a un peu galéré en Serie A avant de reprendre confiance grâce à la Ligue des champions. Remonté cinquième du championnat, il peut passer les fêtes sereinement. Le tout en étant auréolé du titre de meilleur défenseur central tireur de penalty, depuis que Sergio Ramos a arrêté de jouer au foot.
Harry Maguire
Depuis juillet, c’est du Harry Maguire dans le texte : quelques performances de patron, mais beaucoup de foirades qui permettent encore et toujours de remettre en question le prix de son transfert à Manchester United. Dans un contexte pas top, le capitaine n’a pas vraiment réussi à tenir la baraque. Espérons que l’arrivée de Ralf Rangnick sur le banc stabilise enfin son niveau.
Leonardo Spinazzola
Son talon d’Achille, c’est toujours le tendon d’Achille. Hâte de le revoir gambader sur les verts pâturages en 2022.
Pierre-Emile Højbjerg
Métronome, régulateur et meneur de jeu d’un Danemark au jeu léché cet été, Pierrot a eu du mal à faire de même avec Tottenham. Il faut dire que la nomination de Nuno Espírito Santo, qui n’avait pas vraiment l’ambition de jouer au foot, n’a pas joué en sa faveur. Ça devrait être bien mieux avec Antonio Conte. Quoi qu’il en soit, il reste – à touche-touche avec Eric Dier – le joueur de champ le plus utilisé par les Spurs.
Jorginho
Il a remporté le trophée du joueur de l’année UEFA, mais tout le monde s’en fout. Tout de même troisième du Ballon d’or derrière les monstres Messi et Lewandowski, Jorginho a connu un vrai coup de moins bien. Avec l’Italie, il rate ses pénos. Avec Chelsea, il offre des buts aux adversaires. La Suisse, West Ham et Manchester lui disent merci.
Pedri
Question : est-ce surprenant qu’un gamin de dix-neuf ans qui a enchaîné plus de 70 matchs sur une année soit sur le flanc ? Élu Golden boy et trophée Kopa 2021, le milieu n’a pu jouer que quatre matchs avec le Barça cette saison. Ce qui a permis l’émergence de Gavi ou Nico González, certes. Mais aussi de voir que sans lui, le football au Camp Nou sonne faux. La dernière fois qu’on avait vu un groupe aussi dépendant d’un jeune talent, c’étaient les Jackson Five avec Michael.
Federico Chiesa
En un été, il est passé de « fils de » à idole de tout un pays. Et ce n’est pas fini. Attaquant ultra polyvalent de la Juve (sept matchs joués dans l’axe, cinq à droite et quatre à gauche), il brille plus par son apport que par ses maigres statistiques (trois buts et trois passes). Un vrai chien de la casse, qui a su secouer ses coéquipiers bianconeri bien trop souvent amorphes cette saison. Blessé depuis fin novembre, son retour est attendu juste après les fêtes.
Romelu Lukaku
Malgré un Euro loin d’être abouti de la part des Diables, lui avait rempli sa part du boulot avec quatre buts. Transféré depuis à Chelsea, l’ancien de l’Inter n’est pas encore complètement intégré au onze de Thomas Tuchel : cinq maigres réalisations toutes compétitions confondues et quelques pépins physiques, mais l’histoire est en route. Tôt ou tard, comme dirait un autre Belge.
Raheem Sterling
Sa compétition avec l’Angleterre a beau avoir été une vraie réussite, son utilisation par Guardiola reste un mystère. Tantôt titulaire, tantôt joker, il est moins utilisé que Bernardo Silva, Riyad Mahrez et Jack Grealish, mais plus que Phil Foden et Gabriel Jesus. Quelques occasions vendangées dont seul lui a le secret, mais aussi cinq buts en Premier League qui lui ont fait passer la barre des 100. De là à justifier son étrange dégaine lorsqu’il court ? Pas sûr.
Mentions spéciales
Après s’être mis l’Europe entière dans le protège-tibia, Jack Grealish patauge. Transféré à City pour 117 millions d’euros, il facture trois buts et trois passes en vingt matchs : faiblard. Tout le contraire du Tchèque Patrik Schick, qui confirme son été tonitruant (cinq buts) en enfilant les perles chaque week-end pour le Bayer Leverkusen. En Bundesliga, il facture seize pions en quatorze matchs (soit un toutes les 68 minutes). De son côté, Denzel Dumfries peine à cumuler du temps de jeu. Piston bluffant des Pays-Bas, il partage les minutes du côté droit avec Matteo Darmian, étonnamment très performant avec l’Inter Milan. Comme quoi, un transfert à douze patates ne garantit rien. Mikkel Damsgaard avait au contraire choisi de rester à la Sampdoria, après une belle demie avec le Danemark. Mais la situation n’est pas rose : après sept gros bouts de match en début de saison et aucune action décisive, il s’est blessé au genou. Come-back en 2022 pour casser d’autres lucarnes, petit prince ?
Par Emile Gillet