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Paris SG, road to Europa League

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Paris SG, road to Europa League

Parce que Paris va gagner la Coupe de France 2010 pour enquiquiner la France, que tout le monde le sait et que personne n'accepte de le dire dès maintenant.

Il n’y a pas trente-six manières de voir la chose : Paris est redevenu nul cette année, alors que la saison passée avait longtemps été prometteuse, à tel point que la 6e place finale s’était transformée en « désillusion » ou « dégringolade » dans la bouche d’à peu près tout le monde, ce qui était un signe fort du changement de regard sur le FC Tour Eiffel. 2009-2010 : changement de président, d’entraîneur, de joueurs. Vlan, Kombouaré et la nostalgie reviennent au galop.

Car si le Paris Saint-Germain Football Club est un club jeune, il a tout de même une petite histoire derrière lui. La saison 73-74 avec le sponsor Canada Dry ? Rien à foutre. La Coupe des Coupes, Vincent Guérin et les sucettes Pierrot Gourmand de Luis Fernandez ? Vous appelez ça du bonheur ?

Certes, les nineties ont eu leur lot de succès, et rien que sur le plan hexagonal –puisque c’est de ça qu’il s’agit–, durant ces années, l’armoire à trophées a eu le temps de se façonner une certaine gueule : trois Coupes de France, deux Coupes de la Ligue, dont un triplé magique en 1998 (Coupe de France, Coupe de la Ligue, Gambardella).

Les blagues des Guignols de l’Info relayées par Laurent Ruquier et tous les médias (mêmes sportifs) à propos du club de la capitale sont devenues monnaie courante. Va pour les vannes de Guy Carlier. Et puis après tout, quoi de plus normal ! Le Parisien a toujours essuyé les quolibets des provinciaux. Et pour être honnête, tout ça fait partie du folklore d’un pays qui se cherche des rivalités géographiques pour se sentir respirer. Cela étant dit, on en oublierait presque la seule chose qui parle en football : les faits.

Qu’est-ce qui est mieux : cumuler les places de 2e et 3e en championnat pour finir par se faire lourder vulgairement en poules de C1 l’année suivante ? Ou snober le fil rouge de l’année et racketter un trophée en fin de saison, peinard en embrassant les copains sur la piste du Stade de France ? Paris a fait son choix. Depuis 2000, le club s’est pointé six fois sur la pelouse dyonisienne au printemps –pour un bilan de 3 victoires et 3 défaites– ce qui en fait le locataire du SdF le plus régulier.

Depuis 2003, jamais le club n’a traversé deux saisons sans fouler cette pelouse. 2009 a été une année noire en Coupe… Pour ne pas troubler cette vérité, Paris, qui s’est fait salement dézinguer par Guingamp en Coupe de la Ligue, n’a pas d’autre choix que de soulever sa vieille cousine par les oreilles.

Direction la Zac du Cornillon

Le championnat –où le club crèche à une vilaine 11e place– a été flingué par tout un tas de paramètres aussi vexants qu’inévitables. La critique est unanime et légitime aujourd’hui, pointant du doigt la faiblesse de la jeune garde (Jean-Eudes et compagnie), le caractère aléatoire de l’adresse devant le but de Luyindula, et la solidité hasardeuse de la musculature Fisher Price de Guillaume Hoarau. Une avalanche de phénomènes foireux que peinent à dissimuler les deux gardiens valides du club, dont les seuls noms suffisent à sécuriser les attaquants adverses : Apoula Edel, Willy Grondin. Mais fallait-il attendre fin janvier pour stigmatiser tout ce mal ?

En fait, le signe annonciateur de cette saison comparable à la douleur qu’on ressent quand on va chez le dentiste et qu’on se fait arracher un nerf alors qu’on imaginait notre hygiène buccale clean, c’est l’avènement de Christophe Jallet. Le vilain petit Merlu a vite abandonné sa casquette de bouche-trou besogneux du côté droit, au point d’être souvent dépeint comme le meilleur Parisien de l’effectif. Aussi respectable soit-il, Jallet en clutch player, ça sonne quand même faux. À cinq mois de la World Cup, Guillaume a tout intérêt à se grouiller, tout le monde s’en trouvera grandi…

Paris joue mal, Paris va mal, Paris n’a pas d’équipe digne de ce nom. Ok, tous les feux sont donc au vert pour rafler une Coupe. Ça tombe bien, le t-shirt Daniel Hechter a une autre arme dans son camp : le ciel. Comprenez le tirage au sort. En recevant Évian Thonon Gaillard (qui sera en Ligue 1 dans moins de trois ans si tout se passe bien), pour les 16e de finale, le PSG a une victime toute trouvée, et compte transformer ce paillasson montagnard en tremplin qui l’amènera à trois victoires de la Zac du Cornillon Nord, 93200 Saint-Denis.

PS : le pronostic de la finale ? Lens 0-1 PSG. Tête de Papus Camara (61e).

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