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Leverkusen, le bon « médoc’ »

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Après Wolfsbourg la saison dernière, le Bayern a de nouveau une équipe poil à gratter dans la lutte pour le titre. C'est le grand retour du Bayer Leverkusen, le meilleur looser de la Bundesliga, après cinq saisons d'anonymat. Décryptage de cette surprise, aux 2/3 de la saison, avec l'aide d'un ancien de la maison, tout en épaules rentrées, Oliver Neuville, aujourd'hui à Möchengladbach.

Dans la mémoire collective, on avait laissé Leverkusen lors de la finale 2002 de la Ligue des Champions. Le Real de Zidane et Raul avait anéanti les espoirs de titre continental de la bande à Ballack, Lucio, Ze Roberto, Bastürk, Schneider, Neuville ou encore, pour le plaisir, à “l’emblématique Carsten Ramelow”. L’avènement de cette génération spéciale avait dans la foulée permis à la Mannschaft d’atteindre la finale du Mondial 2002, perdue (2-0) à cause de Kahn et d’un Ronaldo à la mèche douteuse. Mais Leverkusen ne s’en relèvera pas. Ballack et Ze Roberto rejoignent le Bayern, Neuville, Bastürk et Lucio leur emboiteront le pas les années suivantes. Le Bayer, mis à part un sursaut en 2004 (3ème), alignera des saisons sans relief. Cinq années de disette plus tard, le voici de nouveau sur le haut du comptoir, avec 48 points, devançant le Bayern à la différence de buts.

Des stats chirurgicales

Commençons le diagnostic par une baston de chiffres. Leverkusen est aujourd’hui la seule équipe des cinq grands championnats européens à rester invaincue, après la défaite du Barça à Vicente Calderon le week-end dernier. Au delà de cette constatation, l’équipe du pharmacien Bayer est la meilleure attaque de Bundesliga (48 buts), la 2ème meilleure défense (19 buts), la plus souveraine à domicile (29 points sur 33 possibles). Soit des stats dignes d’un futur champion. « C’est une équipe très solide, un bloc difficile à contourner » dixit Oliver Neuville. On l’aura compris, les apothicaires sont difficiles à bouger. Pas toujours brillants, ils arrivent à prendre les points, comme contre Fribourg (3-1), le 31 janvier dernier. Leverkusen s’appuie surtout sur une défense solide, un jeu de passes efficace, une tour de contrôle devant et fatigue l’adversaire pour finalement l’énerver. Une équipe qui n’est pas sans rappeler Bordeaux, lorsqu’ils sont en forme. Mais il serait trop réducteur de considérer le Bayer uniquement comme un bloc. Comme les Girondins, il peut s’appuyer sur, au moins, une individualité dans chaque ligne.

Kroos, un Ballack en puissance

Revue d’effectif d’Oliver. « Ils ont pas mal de joueurs qui évoluent en sélection nationale, en Allemagne principalement. Ça compte » . Le gardien René Adler est tout simplement le “Nummer Eins” de la Mannschaft, aidé malgré lui par le coup de spleen tragique de Robert Enke. A 25 ans, il est promis à un bel avenir. Devant lui, il peut voir venir, Sami Hyypia retrouvant, à 37 berges, une seconde jeunesse en Bundesliga. « Il a apporté son expérience de ses années passées à Liverpool » . Vous voulez un nouvel “emblématique Carsten Ramelow” ? Réponse de Neuville : « Rolfs, au milieu, comparable à Carsten. C’est une pièce essentielle, comme Didier Deschamps chez vous, quand il jouait. On remarquait très vite quand il n’était pas sur le terrain, pourtant il n’était pas très spectaculaire, comme Rolfs » . Un mix Ramelow-Deschamps à la récup’. Pas fun, mais efficace. Poursuivons. Les clés du jeu du leader de la Bundesliga ont été données à un crack, un futur Ballack dit-on outre-Rhin. Toni Kroos, tout juste 20 ans : « Kroos a bien fait de partir du Bayern, il a plus de temps de jeu, il a marqué beaucoup de buts (8) et délivre énormément de passes décisives. Si Ballack est un joueur plus complet, Kroos est sans doute plus créatif » . Barnetta, copie suisse de Toulalan, plus efficace devant le but, aide le jeune Toni dans son apprentissage.

Enfin, devant, si le Bayer est la meilleure attaque, elle le doit en partie à Stefan Kiessling, une grande tige allemande d’1m94, 26 ans, et une face pas sexy à la Dirk Kuyt, reconnu enfin en Allemagne, quasi-inconnu à l’étranger : « Kiessling est très complet, sait jouer des deux pieds, décrocher et travaille beaucoup pour son équipe. Il n’est pas encore titulaire avec la Mannschaft, Gomez et Klose sont devant lui. Mais il sera sans doute dans la liste de Löw pour le Mondial » . Il est en tout cas le meilleur buteur du championnat avec 13 buts au compteur, bien secondé par le Suisse Erin Derdiyok, transfuge du FC Bâle, qui a scoré 8 fois.

La pharmacie manque encore de bouteille

Mais alors, après toutes ces louanges, Leverkusen serait-il le nouvel épouvantail européen pour l’année prochaine ? « C’est une équipe très très jeune » tempère Neuville, « s’ils jouent ensemble quelques années, ce Leverkusen-là deviendra une grande équipe. Mais elle n’a pas encore assez d’expérience, car elle ne découvre le haut niveau finalement que depuis cette année » . C’est la “große” différence avec le Leverkusen de 2002. Il n’a pas –encore– le vécu des ex-coéquipiers de Neuville : « En 2002, il y avait beaucoup de joueurs titulaires dans la Mannschaft, comme Schneider, Ramelow, Ballack, moi-même ou encore Zé Roberto, Emerson et Lucio pour le Brésil. Ce n’était pas rien, des joueurs de grande classe » . Bien vu Oliver, il manque encore quelques années de plus à Kroos, une place de titulaire dans la sélection de Löw pour Kiessling, quelques années de moins aussi pour Hyypia, qui ne pourra pas éternellement faire profiter de sa science aux jeunes pousses. Et quand on sait que Kroos, prêté par le Bayern depuis un an et demi, agitera sans doute ses guêtres à l’Allianz Arena la saison prochaine, on se dit que cette cuvée 2010 pourrait faire pschitt.

Alors, face un Bayern qui s’est enfin adapté à la méthode Van Gaal, qui présente enfin une doublette Robb-Béry opérationnelle, qui reste sur neuf victoires consécutives, à une moyenne de 3,2 buts par match, Leverkusen tiendra-t-il le rythme jusqu’au bout ?

Laissons la conclusion à Herr Neuville : « Ce sera difficile car le Bayern est sur une très bonne série. La chance pour Leverkusen sera peut-être que, contrairement à Münich, il n’a que le championnat à jouer » .

Ronan Boscher

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