- CAN
- Egypte-Cameroun (3-1, a.p)
Les Lions donnent leur quart
Opération rachat pour le Cameroun de Le Guen, après une phase de poules passée ric-rac. Pour ce quart, les Lions retrouvaient les Pharaons d'Égypte, leur bête noire depuis cinq ans, double tenants du titre et invaincus depuis 16 rencontres en CAN.
{Quart de finale : Égypte-Cameroun (3-1, a.p)
Stade National de Ombaka, Benguela
Buteurs : Hassan (csc, 26ème) pour le Cameroun, Hassan (37ème, 96ème), Nagui (92ème) pour l’Égypte}
Équipe la plus forte collectivement depuis le début du tournoi, l’Égypte se fait d’entrée bouger par les Camerounais. A défaut d’être géniaux, les Lions adoptent une tactique plutôt simple : presser, presser et encore presser sous l’impulsion des frigos et armoires maison Idrissou et Emana ; la pression commence d’ailleurs à pomper les Pharaons qui sortent alors les bonnes vieilles recettes : encercler l’arbitre à chaque coup de sifflet, râler dès que possible et protester. Ce sont pourtant eux qui allument la première mèche. Lancé en profondeur, Meteeb devance de la tête Kameni, qui nous gratifie d’un beau passage à vide, façon ¾ centre de rugby, mais la gonfle passe à côté des cages vides. Le Cameroun est, quant à lui, seulement dangereux sur corner. Après une énième tentative au premier poteau, Emana voit son corner dévié par Hassan, collé à son montant, dans son propre but. El Hadary, pas irréprochable sur le coup, est surpris.
Mais les grands joueurs ont de l’orgueil. Hassan, joueur le plus capé du continent africain, cuissard bas et short haut, se rattrape sur une frappe flottante de 35 mètres. Kameni, endormi, nous rappelle qu’être un bon gardien africain est une situation précaire. Plongeon à la bourre, l’Égypte égalise et Hassan peut sortir son maillot collector à 170 sélections. Les Pharaons s’en sortent bien.
Le retour des vestiaires est difficile à digérer pour les Lions. Chedjou veut se faire un nom à cette CAN. Première mauvaise appréciation d’un dégagement de El Hadary et le Lillois laisse filer Hosni qui bute sur Kameni, de nouveau dans le coup. Zidan profite, lui, d’un dribble extérieur crado du défenseur pour de nouveau tomber sur Kameni.
Ensuite, pas grand chose pour s’extasier, hormis une frappe d’Emana à 100 km/h repoussée par le vieux El Hadary. On retrouve alors les ingrédients de la première période : domination physique camerounaise contre roublardise égyptienne, qui aurait pu payer à la 88ème grâce à Meteeb. Mais Kameni permet aux Camerounais de rester dans la partie.
Comme pour Algérie-Côte d’Ivoire, la prolongation sera de sortie pour ce quart. Et comme la veille, il ne faudra pas attendre trois plombes pour voir le score évoluer. Le vieux lion Geremi, revenu en grâce aux yeux de Le Guen pour ce quart, fait la sale besogne pour l’Égypte : passe en retrait d’école interceptée par Nagui. Taratata, Kameni prend une soute et l’Égypte prend l’avantage. Dans la foulée, sur un coup franc direct d’Hassan, le portier de l’Espanyol retrouve ses mains en bois pour dégager des poings sur sa barre. Le cuir rebondit devant la ligne mais l’arbitre s’en fout et accorde le pion. 3-1 pour les Pharaons, la note est salée pour le Cameroun, jamais réellement inquiété. Les longues sondes sur le grand steak Idrissou n’y changeront rien, d’autant que Chedjou voulait vraiment qu’on se rappelle de lui : protection de balle de débutant, tirage de maillot de poussin en dernier défenseur et expulsion.
L’Égypte n’aura pas livré son plus grand match mais a eu le plaisir de voir le Cameroun lui offrir tous ses buts. Une demi-finale à l’odeur de souffre, de jets de pierres et de balles se profile à l’horizon : Égypte-Algérie.
Ronan BOSCHER
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