- Amical
- France/Brésil
Les Bleus de retour vers le futur
Quelle meilleure occasion qu'un France-Brésil de gala pour tirer les enseignements du passé et repartir vers l'avant ?
Plus encore que pour n’importe quelle sélection au monde, jouer le Brésil est pour l’équipe de France le plus beau match possible. C’est l’occasion d’écrire un nouvel épisode à une saga aussi mythique que joyeuse, l’occasion de se rappeler au(x) meilleur(s) des souvenirs, de faire les coqs et de se dire que ça fait douze ans, déjà. Même – ou justement – parce qu’il a raté la finale de 98, Laurent Blanc est le mieux placé pour comprendre l’opportunité que représente ce match. Reste à la saisir. Une victoire, si possible avec la manière, ou mieux encore un triomphe (sur le score, par exemple, de 3 à 0) et l’enthousiasme serait débordant autour des Bleus. L’ivresse de la victoire conjuguée à la fierté nationale brossée dans le sens du poil de la moustache emporterait avec elle les déboires passés ; la France serait définitivement réconciliée avec son équipe de foot. Aussi, alors qu’il vient d’annoncer sa liste, Laurent Blanc espère bien se servir de ce nouveau France-Brésil pour affirmer son style et définitivement s’imposer comme le Président qu’il faut au pays pour 2012.
Premier point du programme : la rupture avec le passé. La Coupe du Monde 2010 ne doit plus être un poids qui empêche le football gaulois d’avancer. En bon Président, Laurent Blanc ne tient pas particulièrement à remuer le couteau Knysna dans la plaie, ni à créer une polémique aussi fâcheuse qu’inutile avec la classe politique. Rappelons que Chantal Jouanno maîtrise le karaté. Alors tant pis pour Patrice Evra et sa grande bouche ; le mancunien n’est toujours pas sélectionné, et il va certainement falloir encore du temps pour qu’il redevienne sélectionnable. Idem pour Jérémy Toulalan. Et ça ne tombe finalement pas si mal que Franck Ribéry ait toujours le genou en pièces… Deuxième axe : le respect des traditions, le goût du terroir et un certain penchant pour le Bordeaux. Alou Diarra est la pierre angulaire de l’équipe. Probable capitaine, le pivot tiendra son poste au milieu de l’édifice construit par l’ex-entraineur girondin. Il devrait former une colonne vertébrale avec son ancien coéquipier, Yoann Gourcuff. Le meneur lyonnais, même s’il n’est pas franchement étincelant ces derniers temps, sera le meneur de jeu des Bleus contre le Brésil. La blessure de Samir Nasri simplifie la donne, et repousse le débat quant à leur association. En attendant, Gourcuff a là une occasion en or de se réimposer comme le dix à l’ancienne que toute la France attend.
Troisième point : réaffirmer le style français. Pour la première fois, l’EdF portera un maillot Nike. Nike, c’est l’Amérique, c’est le 21è siècle, c’est le progrès. Et apparemment, c’est aussi le « football libre ». La campagne de Nike pour les Bleus, articulée autour d’un spot où Oxmo Puccino slame une tirade issue de Cyrano de Bergerac, représente l’esprit français dans ce qu’il a de plus typique : « une certaine forme d’arrogance et de noblesse, et en même temps une liberté et une habilité incroyable » . Le football libre, c’est donc l’occasion pour les Bleus de revenir aux sources via la modernité. Il s’agit de sortir le fleuret, convoquer l’esprit de d’Artagnan, des trois mousquetaires et du carré magique, pour revenir aux arabesques et régaler la chique. Soit quelque chose qui ressemble à Lloris – Clichy Méxès Rami Sagna – Diarra Diaby Gourcuff – Malouda Menez Benzema. Et que vive la France libre.
Par