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Hubert Velud : « C’est compliqué quand le patron n’est plus là »

Propos recueillis par Alexis Billebault
Hubert Velud : « C’est compliqué quand le patron n’est plus là »

Samedi à Blida, le TP Mazembe va affronter le MO Béjaïa en finale aller de la Coupe de la CAF. Hubert Velud, l’entraîneur des Corbeaux, raconte son quotidien dans un club dont le président, Moïse Katumbi, a été obligé de s’exiler, parce qu’il est candidat à la prochaine élection présidentielle. Entretien.

Vous allez donc disputer une finale aller de la Coupe de la CAF quatre jours après un match de championnat à Mbuji-Mayi, à mille kilomètres de Lubumbashi. Il n’y a pas quelque chose qui déconne dans le calendrier ?Quand j’ai vu le calendrier, je me suis dit exactement la même chose. Mais je ne cherche plus à comprendre. En fait, nous avons passé quatre jours à Mbuji-Mayi, puisque nous avions déjà un match là-bas quatre jours plus tôt. Au moins, cela nous a permis de rester ensemble, de nous préparer et de se projeter sur la finale. Je ne veux pas accabler la Fédération congolaise. Elle fait ce qu’elle peut pour mettre le calendrier à jour. À cause de la situation politique, beaucoup de matchs ont été reportés. Dieu merci, personne ne s’est blessé à Mbuji-Mayi…

Pourquoi ?Essayez de trouver des images du terrain. Enfin, si on peut appeler ça un terrain. Il y a presque plus de crevasses que d’herbe… Mais c’est derrière nous. Après Mbuji-Mayi, on a fait un peu plus de neuf heures d’avion pour rejoindre Alger, et un peu de bus pour aller à Blida. Les joueurs sont fatigués. Mais on ne va pas commencer à se chercher des excuses… On est là pour disputer une finale. Cela mérite bien des sacrifices.

Vous allez devoir vous coltiner le MOB, que personne n’attendait en finale et que le TP Mazembe a déjà rencontré en phase de groupes (0-0, 1-0). Votre équipe est favorite…Favorite, favorite… À ce niveau, sur deux matchs, c’est toujours serré. Ok, on va jouer le match retour chez nous, le 6 novembre. C’est un avantage, à condition de bien négocier le match aller. Ce n’est pas plus mal que celui-ci ait lieu à Blida et pas à Béjaïa, où le stade est plus petit et le public très chaud. Mais je connais l’Algérie, puisque j’y ai entraîné Sétif, l’USMA et Constantine. Ce sera compliqué. Le MOB est une équipe généreuse, volontaire, accrocheuse, redoutable sur les coups de pied arrêtés. Elle ne marque pas beaucoup de buts, mais elle n’en encaisse pas beaucoup non plus. Et puis, elle a sorti en demi-finales le FUS Rabat, qui était favori contre elle.

Moi, je suis étranger, donc la politique congolaise ne me concerne pas. Je ne veux pas m’en mêler. Mais on sent bien que ce pays est une véritable cocotte-minute. Et que le couvercle est prêt à sauter.

Vous avez préparé cette finale en disputant deux matchs sur un sale terrain, et globalement, l’ambiance autour du TM Mazembe n’est pas particulièrement détendue ces derniers mois. Moïse Katumbi n’est plus là au quotidien, alors qu’il était jusqu’à son exil forcé très présent dans la vie du club…C’est compliqué quand le patron n’est plus là. Moi-même, j’ai très peu de contacts avec lui. Il n’a pas vraiment le temps, je crois. Il n’est plus là, sa femme, qui était aussi impliquée dans la vie du club, non plus. Alors, tout le monde s’est retroussé les manches. Mais ce n’est pas évident de devoir prendre des décisions lourdes quand le boss n’est pas là et qu’il n’est pas joignable.

Le club parvient tout de même à assumer son train de vie ? Katumbi est réputé pour filer à ses joueurs d’excellents salaires…De ce côté-là, c’est nickel. Rien n’a changé. L’argent est là, on peut voyager sans problème. Mais c’est vrai que c’est une situation particulière.

Vous êtes inquiet ?Inquiet… (Il marque une pause) Moi, je suis étranger, donc la politique congolaise ne me concerne pas. Je ne veux pas m’en mêler. Mais on sent bien que ce pays est une véritable cocotte-minute. Et que le couvercle est prêt à sauter. Personnellement, je n’ai jamais eu peur. À Lubumbashi, il y a eu des tensions, mais quand tu es étranger, tu fais en sorte de te tenir à l’écart. On va voir ce qui va se passer. Lubumbashi est une ville assez tranquille, plutôt sûre. Je ne me sens pas en danger. Mais allez savoir ce qu’il en sera lors de l’élection présidentielle…

Au niveau potentiel, la RD Congo est très bien dotée. Il y a vraiment d’excellents joueurs dans ce pays. C’est à mon avis presque ce qui se fait de mieux en Afrique.

Au quotidien, ce n’est donc pas trop pesant ?Vous savez, je travaille beaucoup. On joue en championnat, avec des déplacements, on dispute la Coupe d’Afrique (le TP Mazembe, éliminé de la Ligue des champions, a été reversé en Coupe de la CAF), il y a du boulot. Je suis très occupé. Non, ce qui est difficile, c’est l’éloignement. Je vois très peu ma famille, mes amis. Je vais essayer de revenir après la finale retour, pour quelques jours.

Vous êtes en RD Congo depuis le mois de janvier dernier. On dit que c’est un pays complexe, plein de contradictions. Est-ce la même chose pour le football ?Au niveau potentiel, la RD Congo est très bien dotée. Il y a vraiment d’excellents joueurs dans ce pays. C’est à mon avis presque ce qui se fait de mieux en Afrique. Dans le pays, il a plusieurs clubs d’un bon niveau : Mazembe, Vita Club, Motema Pembe, Sanga Balende notamment. Le problème, c’est la formation. Il y a de gros manques à ce niveau. Le TM Mazembe sort du lot, car Moïse Katumbi a fondé une académie, dont l’équipe première joue en Division 2. J’ai déjà commencé à m’y intéresser. Certains joueurs s’entraînent avec nous. Les autres problèmes sont la violence dans les stades, surtout à Kinshasa. Je me suis déjà senti en danger dans certains stades. L’ennui, c’est que les sanctions ne sont pas assez sévères. Et puis, il y a les pelouses. Dans l’Est, à Goma ou Bukavu, tu joues sur une sorte de terre battue. C’est comme à Mbuji-Mayi : si tu n’as pas de blessé en repartant, c’est déjà bien…

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Propos recueillis par Alexis Billebault

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