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Non, l’Italie n’est pas la bête noire de l’Allemagne

Par Yann Fernandez
Non, l’Italie n’est pas la bête noire de l’Allemagne

Jamais vainqueur de la Squadra Azzurra sur une Coupe du monde ou un Euro, la Mannschaft n'est néanmoins pas la victime expiatoire de l'Italie présentée ces derniers jours dans les médias.

La réduction du score d’El Shaarawy en fin de match sur un tir contré par Rüdiger n’y change rien. En ce soir de printemps 2016, c’est bien l’Allemagne qui vient de massacrer la sélection italienne au cours d’un match officiel (4-1). Si cette rencontre de préparation à l’Euro jouée à l’Allianz Arena de Munich ne restera pas dans les mémoires pour la qualité du jeu produit par les deux équipes, la Mannschaft y avait donné, une fois n’est pas coutume, une leçon de réalisme à la Squadra Azzurra avec quatre buts marqués sur sept tirs cadrés.

En plus de signer la fin d’une série de sept rencontres sans succès face à l’ennemi italien, cette large victoire allemande était importante pour Joachim Löw dont la sélection restait à ce moment-là sur deux revers en amical, concédés face aux Bleus le jour des attaques de Paris et contre l’Angleterre à Berlin trois jours avant la réception de l’Italie. Elle l’était aussi pour les nombreux joueurs toujours présents dans la Mannschaft qui avaient été battus par la sélection transalpine en demi-finale du Championnat d’Europe 2012. Ce revers d’il y a quatre ans, survenu alors que l’Allemagne avait survolé son début d’Euro et que l’Italie était passée ric-rac en quarts de finale et en demi-finales, a marqué la génération actuelle de la Mannschaft. Il avait aussi ravivé les blessures laissées par la défaite en demi-finale du Mondial allemand en 2006, et par la finale perdue de la Coupe du monde 1982, deux matchs qui ont contribué à construire la légende de la bête noire italienne.

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«  C’est du vieux café et nous préférons un expresso très frais  »

Évidemment, Joachim Löw a déclaré en conférence de presse cette semaine qu’il n’avait pas peur de ce passé, ni de cette équipe italienne, même s’il l’estime. « Personne ne parlait de l’Italie avant le tournoi et ne croyait qu’elle jouerait un rôle ici. On a dit qu’ils étaient trop vieux, qu’ils se concentraient sur la défense, mais ce n’est pas la réalité. Il y a des joueurs de top niveau, expérimentés, un noyau qui joue à la Juventus. C’est une meilleure équipe qu’en 2008, 2010 ou 2012. »

Dans sa causerie d’avant-match, celui qui aime renifler ses parties ne s’attardera sans doute pas sur l’historique existant entre les deux équipes, mais insistera plutôt auprès de ses joueurs sur le schéma de jeu qu’ils devront respecter à la lettre pour contrer le génie tactique d’Antonio Conte. Il effacera cette légende de bête noire en mettant en avant l’obligation de résultats pour sa sélection allemande qui s’est hissée dans le dernier carré de chaque tournoi international depuis dix ans. «  Nous n’avons pas peur. J’ai un sentiment très positif. Nous ne sommes pas traumatisés par l’Italie. Il y aura samedi de nouvelles conditions, d’autres équipes, il est inutile de regarder le passé. C’est du vieux café et nous, nous préférons un expresso très frais. » Peut-être rappellera-t-il aussi à ses joueurs que l’Italie a parfois été synonyme de gloire pour leur pays.

Les Jeux de 1988, le Mondial italien…

Car oui, si l’Allemagne ou la RFA d’alors ne sont jamais parvenues à battre l’Italie dans un Euro ou un Mondial, son bilan en compétition officielle contre les Transalpins n’est pas si terrible que ça, avec quatre matchs nuls, deux défaites dans le temps réglementaire, deux défaites en prolongation… et une victoire. Rarement évoqué afin de ne pas mettre à mal la légende de la bête noire, le succès allemand sur l’Italie dans le match pour la médaille de bronze des Jeux olympiques 1988 ne doit pas pour autant être oublié. À cette époque, le tournoi de foot des JO n’était pas encore limité aux joueurs de moins de 23 ans, mais seulement à ceux qui n’avaient encore jamais disputé de Coupe du monde. L’équipe d’Allemagne de l’Ouest était alors emmenée à Séoul par celui qui avait été élu footballeur allemand de l’année, Jürgen Klinsmann. En ayant fini dans le peloton de tête des meilleurs buteurs avec quatre réalisations, l’actuel sélectionneur des États-Unis avait assuré sa place, aux côtés des autres médaillés olympiques Thomas Häßler, Karl-Heinz Riedle et Frank Mill, pour le voyage en Italie et la Coupe du monde 1990 prévus deux ans plus tard. Battue en finale de l’édition précédente par l’Argentine, l’Allemagne de l’Ouest y avait pris sa revanche sur le Napolitain Maradona sous les yeux du peuple transalpin. Preuve que l’Italie n’a pas toujours su mettre la Mannschaft à sa botte.

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« Le match du siècle était moche pendant 90 minutes »

Par Yann Fernandez

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