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Hommage à Philippe Robrieux

L’historien Philippe Robrieux, spécialiste du communisme français, est décédé le 1er octobre dernier à 74 ans. Mais si l’homme, ancien militant lui-même entré en rupture avec le Parti qui occupa une si grande partie de sa jeunesse (il fut secrétaire général de l’Union des étudiants communistes (UEC) entre 1959 et 61), nous intéresse, c’est avant tout parce qu’il représenta un des premiers intellectuels à accorder quelques lettres de noblesse à la passion du foot. Les années 70 cantonnaient encore ce sport à une vague distraction du populo , bref un sujet discussion autour du ricard d’après le turbin. En publiant en 1979 son livre sur les grands gardiens de l’histoire, ou Pierre Chayriguès, star banlieusardeeeeee du Red Star passée par la Jeunesse Athlétique Socialiste de Levallois, volait presque la vedette au légendaire Yachine, immense « araignée noire » protégeant héroïquement les buts soviétiques, il démontrait que, tout en s’attaquant en iconoclaste à l’histoire du premier parti de gauche (sa biographie « scandale » de Maurice Thorez sortit en 1975) , il pouvait aégalement se soucier, avec tout le sérieux nécessaire aux choses légères, d’un sujet aussi peu « fondamental » en ces temps de grand batailles idéologiques (programme commun, antitolitarisme, etc.). Cependant son émouvant texte édité dans « L’amour foot » (en 1986, aux éditions Autrement), ouvrage collectif en guise de grand manifeste éditorial de l’intelligensia « de gauche » en faveur du ballon rond , marqua à jamais les esprits par son titre élégiaque et naïf : « le plus grand des arts populaires » . Empreint de ses souvenirs d’enfant, quand Paris et sa banlieue comptaient autant de grands clubs que de quartiers (Stade Français, Racing, etc.), ses mots portent surtout l’empreinte désuète d’une autre époque ou le sens de la communauté de travail structurait si fortement la vie sociale. Il n’intervint toutefois jamais en tant qu’historien sur la question, et il faudra attendre les travaux fondateurs d’Alfred Wahl pour que les disciples de Clio se mettent à parler foot ailleurs que dans l’intimité de leur âmes . Pour autant, il s’amusa toujours à parsemer son œuvre d’anecdotes trahissant l’autre grand « amour » de sa vie. Il relate ainsi avec gourmandise que Georges Marranes, figure emblématique du communisme municipal et maire rabelaisien d’Ivry, éprouvait encore l’envie à 71 ans d’aller taper le cuir pendant une suspension des ennuyeuses séances du XV congrès( in. Histoire intérieure du Parti Communiste. Tome 4. Biographies, chronologie, Bibliographie,Paris, Fayard, 1984, p. 41 .) . Un petit hommage s’imposait donc en forme de reconnaissance de dette à ceux qui ont déblayer le terrain pour nous. RIP .

Nicolas Kssis-Martov

Au Paris FC, l’important c’est de prendre son temps

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