Le Brésil au final
« Nous sommes heureux. Cette place en finale, nous la méritons. Nous sentons que nous pouvons être champions. » Un peu plus et le pourtant réputé rugueux Dunga en chialerait de bonheur. Le Brésil, SON Brésil est en finale de la Copa America et pourra défendre son titre.
Pourtant, l’ancien capitaine des champions du monde 94 revient de loin avec son improbable sélection faite de bric et de broc, privée des Ronaldinho, Kaka, Ronaldo et autre Dida. Heureusement, Robinho semble enfin confirmer que son indéniable talent ne s’est pas perdu en chemin d’une carrière d’enfant star aux succès prédestinés. En quatre buts en deux matches de poule, il est parvenu à sortir les siens d’une impasse vers laquelle ils s’étaient allègrement fourrés, après un catastrophique début de compétition (défaite 0-2 face à des Mexicains en pleine bourre post-Gold Cup). Une fois le tour préliminaire franchi, la jeune et jusqu’alors hésitante Seleçao s’est muée en un redoutable rouleau compresseur, éliminant en un set (6-1) le Chili en quarts, avec deux nouveau buts du Madrilène.
La nuit dernière, face aux tâcherons uruguayens du chien fou parisien
Christian Rodriguez, larges vainqueurs des hôtes vénézuéliens au tour précédent (4-1), le beau jeu brésilien a souffert : un premier but de
l’ancien Monégasque Maicon en début de match, l’égalisation de Diego Forlan peu après la demi-heure de jeu suite à un corner mal dégagé, suivie quatre minutes plus tard d’une volée plat du pied (sécurité) de Julio Baptista. 2-1 pour le Brésil à la mi-temps.
Fidèle à sa légendaire grinta, la Celeste est parvenue à égaliser, au forceps, Sebastian Abreu se trouvant à la réception d’un magnifique service de la tête de Forlan au second poteau (2-2, 69′). Le néo-joueur de l’Atletico aurait pu être le héros de cette rencontre à suspens, s’il n’avait pas éliminé son équipe lors de la séance des tirs au but…
Dimanche, la finale aura des airs de revanche pour la bande à Dunga : si le Mexique se qualifie, ce sera pour un remake du premier match de poule ; si c’est l’Argentine qui passe, ce sera un énième Classico, une confrontation identique à la finale de la Copa 2004, remportée par le Brésil aux tirs au but. La demi-finale se joue cette nuit.
Régis Delanoé
