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Des hooligans parisiens interpellés en Belgique
Vingt et un Français, soupçonnés de vouloir se livrer à des actes de hooliganisme, ont été arrêtés la semaine dernière en Belgique. Vendredi dernier, la Division Nationale de Lutte contre le Hooliganisme (DNLH) a prévenu ses confrères belges de la présence de ces adeptes des fights (bagarres arrangées entre supporters) sur leur sol. Ces individus avaient apparemment prévu de grossir les rangs des supporters serbes qui avaient fait le déplacement dans le cadre du match de qualification au Mondial 2014 au Brésil entre la Belgique-Serbie (2-1). « Se sachant très surveillés en France, où ils sont parfois soumis à des interdictions de stade, ces supporteurs privilégient des matches a l’étranger » , précise une source policière.
D’après les informations transmises par l’AFP, les individus arrêtés faisaient partie de la mouvance hooligan parisienne, notamment de la Milice, une des deux bandes hooligans du Kop of Boulogne (avec le Commando Loubards) dissoutes en 2010 par les pouvoirs publics en même temps que les associations ultras d’Auteuil (Supras, Authentiks, Grinta). « Les autorités françaises vont étudier la possibilité d’engager des poursuites pour reconstitution de groupe dissous et pour interdire de stade ces personnes » , a affirmé le porte-parole du ministère de l’Intérieur Pierre-Henry Brandet.
Ultras et hooligans
Si la mouvance hooligan parisienne n’est plus guère présente au Parc des Princes, elle est toujours active hors des enceintes sportives, comme les incidents de PSG-Zagreb ou de Valence-PSG l’ont mis en évidence. Des hooligans parisiens continuent d’organiser des fights contre leurs homologues français ou européens. Ainsi, lors du week-end du 11 mai, une bande de hooligans de Boulogne s’était rendue à Annecy pour affronter des Niçois venus en Haute-Savoie pour le match contre Evian Thonon Gaillard. Il arrive aussi que des hooligans parisiens se rendent à l’étranger pour participer à des violences avec des groupes amis, dont des Serbes.
A partir de la dépêche de l’AFP, la plupart des médias reprennent un titre similaire évoquant « 21 ultras du PSG arrêtés en Belgique » . Ce titre est révélateur des confusions entretenues par les médias entre les termes ultras et hooligans. Ces deux mots sont tantôt utilisés comme des synonymes, tantôt comme des termes distincts. En fait, parmi les supporters qui acceptent le recours à la violence, il convient de distinguer, d’une part, les bandes de hooligans, centrées sur la recherche de la violence et l’assumant complètement, et, d’autre part, les groupes structurés d’ultras dont l’objectif premier est de soutenir leur équipe. Mais comme les ultras revendiquent aussi leur caractère contestataire et l’extrémisme de leur passion, il leur arrive de créer des incidents. Ainsi, chez les ultras, la violence est à la fois marginale et centrale. Les frontières ne sont évidemment pas étanches entre les mondes ultra et hooligan. Donc, il arrive, pour compliquer le tableau, que des individus qui se reconnaissent comme hooligans et d’autres qui se définissent comme ultras participent aux mêmes bagarres.
Hooligans et extrême droite
Suite à la mort de Clément Méric et à la mise en accusation des Jeunesses Nationalistes Révolutionnaires de Serge Ayoub, les liens entre le milieu hooligan et l’extrême droite ont été fréquemment évoqués ces derniers jours. Selon l’AFP, une partie des hooligans arrêtés en Belgique « participent régulièrement à des manifestations organisées à Paris par la mouvance identitaire et fréquentent le bar associatif de Serge Ayoub, leader du mouvement skin français des Jeunesses nationalistes révolutionnaires (JNR) et de Troisième Voie. »
A la fin des années 1980, « Batskin » avait tenté, via le Pitbull Kop de s’implanter dans le Kop de Boulogne, mais il ne s’y était pas installé durablement. Au-delà des seules JNR, des liens individuels parfois étroits existent entre la mouvance hooligan parisienne et des groupuscules politiques d’extrême-droite. Pour autant, chaque frange tient à son autonomie et tous les hooligans parisiens ne sont pas engagés à l’extrême droite.
ALG et NH