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Yohann Pelé, drôle d’oiseau

Par Maxime Brigand et Théo Denmat
Yohann Pelé, drôle d’oiseau

On l’appelle l’Albatros, et son physique y est probablement pour quelque chose. Pourtant, à bien y regarder, Yohann Pelé possède plus que quelques traits communs avec un animal marin que l’on dit profondément solitaire : « complexe », « renfermé », « particulier »... Relégué sur le banc pour une finale qu’il a offerte à l’OM, le Français vivra ce mercredi soir l’un des derniers grands moments d’une carrière qui aurait dû s’arrêter il y a huit ans, à la suite d’un grave accident. Le point de bascule pour un gardien qui aurait dû aller haut. Bien plus haut.

Yohann Pelé

Né le 4 Novembre 1982 à Brou-sur-Chantereine (France) Gardien de but.
Clubs : Le Mans UC 72 (1999-2009), Toulouse FC (2009-2012), FC Sochaux (2014-2015), Olympique de Marseille (depuis 2015) « Putain, mais c’est quoi ces conneries ? » Une tempête sous un crâne : le foot, ses virages et ses chutes libres. C’est l’histoire qui reprend, l’insouciance sous le bras : au début de l’automne 2010, Sekou Baradji profite de trois-quatre jours offerts par son calendrier minuté de joueur professionnel. Départ du Portugal direction Toulouse, où les frères Pelé, Steven et Yohann, l’attendent avec l’envie de ne rien changer aux vieilles habitudes. Là, tout remonte : les années passées au Mans, une époque où le foot n’est qu’un jeu, les quelques heures tuées dans les pubs de la ville, les parties de PlayStation qui s’étirent… « La meilleure période de notre vie, sans hésiter » , glisse même Baradji, aujourd’hui passé dans l’ombre à Amiens, où il n’a croqué que sept minutes de Ligue 1 cette saison. Pourtant, ce matin d’octobre, c’est autre chose qui vient percuter la clique : parti à l’entraînement, Yohann ne rentre pas à la maison. « Au départ, il nous a simplement dit qu’il devait passer des examens. Puis, on a appris la nouvelle et on a tous été séchés. » Un communiqué vient alors de tomber sur le site officiel du Toulouse FC. Pelé, lui, est déjà à l’hôpital et s’apprête à compléter une liste de pépins physiques déjà bien fournie où une rupture du ligament postérieur du genou gauche danse avec une fracture de la main droite. Cette fois, c’est le temps qui s’arrête : embolie pulmonaire bilatérale, une indisponibilité fixée dans la foulée à « six mois minimum » et le fil qui se coupe lorsque le médecin du Téfécé le déclare quelques semaines plus tard inapte à la pratique du sport de haut niveau. Le club le licenciera en mai 2012. Rideau.

Il nous avait déjà raconté avoir du mal à respirer la nuit, ne pas toujours se sentir très bien. À l’hôpital, il était dans son lit, tout blanc, il avait peur… Sincèrement, on m’aurait dit à l’époque qu’on le reverrait sur un terrain de foot, je n’y aurais pas cru.

Le foot est un milieu à grands écarts où les nouvelles fusent à la vitesse de l’éclair : ainsi, on peut mettre à mort la courbe d’évolution d’un individu en deux coups de cuillère à pot, aussi prometteur soit-il. Longtemps, celle de Yohann Pelé est donc restée plantée dans une surface de réparation, au stade de la Libération de Boulogne-sur-Mer, et dans la gorge de cet ultime match avant l’accident, un seizième de finale de Coupe de la Ligue perdu en quatre-vingt-dix minutes (2-1). Sur ça, le bonhomme ne s’est jamais retourné, pas le genre d’un mec qui a expliqué il y a quelques mois ne pas vouloir « ressasser » , ni qu’on « pleure sur [son] sort » . Ce qu’il garde en tête : « Vous connaissez le football, on vous met vite en haut, mais, quand on sort des radars, on vous oublie rapidement. Il n’y a plus de coups de fil, plus rien. Mais ça, j’étais prévenu. » Et ce qu’il a traversé : un lourd traitement médical, des journées enfoncé dans le canapé du salon à voir sa femme partir travailler dans son agence immobilière le matin, revenir le soir. Entre-temps, il joue avec les boutons de la télécommande, écoute son entourage lui parler de reconversion et se dit qu’il ne veut pas entendre quelqu’un « décider de la fin de [sa] carrière » . Les potes de toujours, eux, voient sa carcasse enfler. D’autres, comme Pantxi Sirieix, son coéquipier à Toulouse, gardent les images en tête : « Il nous avait déjà raconté avoir du mal à respirer la nuit, ne pas toujours se sentir très bien. Il avait fait une phlébite quelques années plus tôt, là elle était remontée, c’était comme une récidive. À l’hôpital, il était dans son lit, tout blanc, il avait peur… L’important, ce n’était plus sa carrière, c’était avant tout de bien se soigner. Sincèrement, on m’aurait dit à l’époque qu’on le reverrait sur un terrain de foot, je n’y aurais pas cru. »

« L’Albatros ? Pour moi, c’était Jésus… »

Mercredi soir, de la pelouse du Groupama Stadium de Lyon, Pelé ne verra d’ailleurs que le sommet des brins d’herbe. Atterrissage forcé pour l’Albatros, surnom trouvé par Frédéric Hantz du temps de sa période mancelle, cloué sur le banc par le retour en forme du piaf en chef, Steve Mandanda. C’est bien là toute la cruauté d’une saison réellement débutée au soir du 31 mars dernier, à la 53e minute d’un anonyme déplacement marseillais à Dijon : tout comme l’an passé, la fin de saison de l’OM a avant tout reposé sur ses ailes. Sur place, à l’époque, on commandait déjà une nouvelle tournée : foutue poisse. L’épopée européenne sera donc remise à l’année prochaine, thèse alimentée un temps par cette statistique létale de cinq buts encaissés sur ses cinq derniers tirs cadrés. Et puis il y eut Salzbourg, histoire de retourner les suspicieux. Le paradoxe se pose là : il flotte autour de Yohann Pelé une réputation sportive étrange, probablement en partie imputable à sa discrétion monacale, plus sûrement à ce physique difforme et les raccourcis de pensée qui vont avec. Un corps qui avait d’ailleurs imprimé la rétine de Jean-Pierre Damont, président de l’US Torcy au moment de l’arrivée en 1994 du gamin de douze ans, avant son départ trois ans plus tard. « On dit des cyclistes qu’ils ont des fémurs plus longs que la moyenne, lui c’était pareil avec les bras. Quand il était en station debout, au garde-à-vous, sa main était plus proche du genou que nous tous. » Hantz décrit lui « un poupon dans un corps de géant » , pas forcément un avantage tant le singe agile a parfois pu passer pour pataud. Le bonhomme drague d’ailleurs la sale image d’un familier des bourdes, un drôle de prestige à deux doigts de faire oublier qu’il compte une Étoile d’Or 2006 des gardiens de Ligue 1 – glanée au nez de Barthez et à la barbe de Coupet – et un passage en équipe de France. C’était un amical France-Tunisie d’octobre 2008, resté tristement célèbre pour les sifflets tombés des travées du Stade de France au moment de la Marseillaise. Une bronca vécue depuis le banc, certes, mais vécue quand même.

À cette époque, le gardien français est un label convoité. Sa boîte aux lettres déborde de pré-convocations en Bleu lancées depuis deux ans par Raymond Domenech, Leon-Bollée s’habitue à voir siéger des recruteurs de Tottenham, d’Arsenal ou de la Juventus dans ses travées, et il manque même de signer à Séville lors du mercato estival. Partenaire au Mans, Mathieu Coutadeur se souvient lui de « séances d’entraînement à zéro buts » où « il était sur un nuage » , là où Sekou Baradji replace des minutes passées à regarder le monstre s’entraîner dans la bulle si spéciale qu’est celle du gardien de but, solitaire qui court après le besoin d’être impénétrable. Croisé à Sochaux entre 2014 et 2015, endroit où Yohann Pelé a repris le fil de sa carrière professionnelle après un long travail de retour en forme entre Dijon, Vannes et les salles de sport, Jean-Pascal Mignot confirme l’impression. « Je me souviens d’une période de cinq mois où on n’a quasiment pas perdu, quinze ou seize matchs, dit-il. Il nous faisait des arrêts incroyables tous les week-ends, et à chaque fois je me retournais vers lui en rigolant. Y en a qui disaient que c’était l’Albatros, pour moi c’était Jésus. » Un gardien d’une telle envergure en France ? Du jamais-vu. Sirieix, présent à Toulouse le jour de son embolie, préfère se remémorer « un souvenir très précis de la journée de la veille, où il avait fait un entraînement incroyable. Il n’avait pas pris de buts, en feu, que des arrêts à bout portant, il sortait tout. Ça avait marqué tout le monde. » Le constat est en réalité aussi silencieux que celui qu’il concerne : on a oublié que Yohann Pelé faisait partie étant jeune des plus grands talents de sa génération. Pourquoi ? Parce qu’il raconte autre chose et dit aussi beaucoup de ce que peut être l’OM actuel : un versant de l’exaltation et de la revanche.

Le temps perdu, les pompiers et Scooby-Doo

Tous ceux qui rencontrent un jour Pelé décrivent la même expérience : l’homme impose une certaine idée du face-à-face, comme celle d’une rencontre avec un mur à dégommer à la masse. Hantz : « C’est quelqu’un de très introverti, qui n’aime pas être dérangé. Parfois, il peut être très surprenant, montrer peu d’empathie vers l’extérieur. Il fallait aller le chercher parce qu’il se livre peu. C’est un paradoxe : tu le vois enfermé dans sa cage, tu ne ressens pas vraiment une motivation extrême ou un amour de tout ce qui touche au foot, mais une fois sur le terrain, c’est la force intérieure, le joueur qui transmet une forme de zénitude rare à son équipe. » Frédéric Thomas, ancien Manceau : « Les gens ont du mal à le cerner, mais c’est un mec entier, un vrai. S’il ne t’aime pas, il ne te parle pas, c’est tout. Lui et moi, on était pareils, on n’aimait pas trop les interviews, regarder du foot en dehors. On dit de moi que je suis un ours, mais lui, c’est pire que ça. » Au point de ne rien écouter, jamais : pointé du doigt après le quart de finale aller à Leipzig (1-0) après une erreur ayant filé un but à Timo Werner, il a enfilé les boules Quies et a laissé les autres – Rudi Garcia, Grégory Sertic en tête – venir le défendre. « Les critiques, les commentaires à son sujet, ça glisse fort sur lui, ajoute même Thomas, que Pelé emmenait dans le temps à l’entraînement au volant de son Opel Corsa. Je suis même sûr qu’il n’a jamais ouvert L’Équipeune fois dans sa vie. » C’est une autre porte qui s’ouvre vers la carapace forgée depuis le début de la carrière du natif de Brou-sur-Chantereine (Seine-et-Marne), notamment touché par le décès du père au début des années 2000. Savoir vraiment ce qu’il se passe dans la tête de Yohann Pelé est impossible, et lui préfère parfois abattre la carte de l’imprévisible : l’histoire raconte qu’un matin d’absence à l’entraînement, au Mans, à la veille d’un match de Ligue 1, le club a dû appeler les pompiers pour péter la porte de son appartement et le retrouver endormi. Bribe parfaitement révélatrice d’un spécimen adepte des soirées en ville et qu’on qualifie partout de « bon vivant, fêtard. »

Un détail sur la courbe qui a son importance : tous sont convaincus qu’avec une autre hygiène de vie, la carrière du gardien marseillais aurait pu prendre une autre tournure. Des regrets ? Aucun : « Des gens projettent un autre avenir pour vous, mais il y a des aléas. J’ai traversé des épreuves qui m’ont fait grandir. J’ai aussi connu la paternité (Pelé est père de trois enfants), j’ai mûri. Jeune, on a tous besoin de s’amuser. » À 35 ans, le voilà rangé et remis sur patte, au bout d’une longue traversée du désert. Ce à quoi Rudi Garcia a un jour répondu que le portier devait « rattraper le temps perdu » . Car c’est aussi ce qui revient aux oreilles : une envie de se battre pour lui, pour ce gus d’une grande générosité dans le vestiaire et en dehors. Ainsi, c’est Sekou Baradji qui l’a remis sur les rails en le rapprochant un temps des dirigeants de Dijon alors qu’il avait pris une dizaine de kilos – « Ils disaient qu’il remplissait la cage. Moi, je savais que c’était rien ! » –, tandis que Frédéric Hantz a tenté à plusieurs reprises de rebosser avec lui. « Parce que tu as envie d’aller chercher ces mecs-là » , justifie l’actuel entraîneur du FC Metz. En 2013, Mickaël Landreau arrive en fin de contrat à Bastia et hésite à rempiler malgré sa course au record de matchs disputés en première division de Jean-Luc Ettori. Hantz décroche son téléphone et appelle Pelé. « Je lui ai expliqué que ce serait soit numéro un, soit rien du tout. Et j’ai dit à Mika qu’il avait 48 heures pour me donner une réponse. Finalement, il est resté au club. Quelques années plus tard, j’ai aussi conditionné ma signature avec un club de Ligue 1 à l’arrivée de Yo’. Ça ne s’est pas fait, je n’y suis pas allé. »

Les gens ont du mal à le cerner, mais c’est un mec entier, un vrai. S’il ne t’aime pas, il ne te parle pas, c’est tout.

Finalement, Yohann Pelé débarque à l’OM en juin 2015 et s’engage pour trois ans. Il se murmure qu’il avait plutôt donné son accord au président de Bastia, Pierre-Marie Geronimi, amer sur l’affaire. Un petit caillou dans la pompe d’un joueur qui embrasse à l’instinct, ne bosse plus vraiment avec les agents et a longtemps traîné sa petite réputation dans les bureaux de Ligue 1. Comme s’il n’était, en réalité, jamais vraiment à sa place : trop doué pour rester dans le rôle d’une doublure – le match retour à Salzbourg se suffit à lui-même –, trop borné pour le monde du foot – « Il ne va pas aller voir la presse pour booster sa cote de popularité, et pour le choper en interview, faut s’accrocher » –, un peu à la manière d’un ouvrier appliqué qui trouerait ses feuilles de présence avant de descendre à la mine. Aujourd’hui, Pelé n’a pas de chanson à sa gloire au Vélodrome, n’a pas trouvé sa tête sur le trombinoscope des trophées UNFP et a reposé ses fesses sur le banc après le retour au club de Steve Mandanda l’été dernier. « Peu importe, aujourd’hui, il a remis les pendules à l’heure, souligne Frédéric Thomas. Tant qu’on est clair avec lui dès le départ, et c’est le cas sur la hiérarchie à l’OM, il avance : il marche à la parole donnée et à la confiance. » Ainsi, mercredi soir, en finale de la Ligue Europa face à l’Atlético, l’Albatros aura replié ses ailes avant de reprendre les gants samedi à l’occasion de la réception d’Amiens en Ligue 1, pour laquelle Steve Mandanda sera suspendu. Le voilà de nouveau dans les airs. D’en bas, on nous glisse un dernier conseil : « En revanche, si vous le voyez, dites-lui de raser sa moustache. On dirait qu’il ressemble à Sammy dans Scooby-Doo. » Un drôle d’oiseau, définitivement.

Par Maxime Brigand et Théo Denmat

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