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Will Grigg est en feu

Par Gabriel Cnudde
Will Grigg est en feu

Grand artisan de la remontée de Wigan en Championship, Will Grigg entend bien briller à l’Euro 2016. Face à la Pologne, le soldat de la Green and White Army pourrait bien donner aux supporters une bonne raison de chanter une chanson devenue en quelques mois inévitable.

L’Euro est, comme n’importe quelle grande compétition, l’occasion rêvée de découvrir des joueurs qui ne sont habituellement pas sur le devant de la scène. Pour beaucoup, l’effectif de l’Irlande du Nord est, par exemple, rempli de surprises potentielles. Si tous devraient avoir l’occasion de briller, l’un d’entre eux polarise actuellement toute l’attention du public. Un peu contre son gré, Will Grigg est en train de devenir une légende. En permettant à Wigan de remonter en Championship après une folle saison, il s’est vu offrir une chanson à son nom par un fan à l’imagination débordante.

Aujourd’hui, le duo d’artistes londoniens Blonde a popularisé le chant, à tel point que le Royaume-Uni entier chante à la gloire d’un attaquant que seuls les supporters des Latics et quelques passionnés ont vu jouer. À coup sûr, cette chanson deviendra un des hymnes de l’Euro. Pourtant, cette reprise de Gala est loin d’être le seul atout de Will Grigg, dont le parcours est pour le moins atypique. Clopinant à 15 ans, joueur de l’Euro à 24 ans : Will Grigg est bien en feu.

Villans blessure

Né et éduqué dans les West Midlans, à Solihull, Will apprend à aimer les Villans. Tout le monde dans la famille Grigg vit en claret and blue et manquer un match n’est que très rarement toléré. C’est donc tout logiquement que le jeune Will tombe amoureux du jeu.

Quand je me suis brisé la jambe, j’ai vécu un moment très difficile. C’était juste avant que le club annonce le nom des futurs boursiers.

Manifestement, le jeu tombe également sous son charme. Il n’a que sept ans quand un club professionnel de Birmingham le remarque et l’attire dans ses filets. Problème, ce club n’est pas Aston Villa… Malgré l’amour de sa famille pour les Villans, Will rejoint les ennemis de Birmingham City. Les années passent, mais les dieux du football n’ont manifestement pas pardonné à Will son écart de conduite. À 15 ans, il se casse la jambe. « Quand je me suis brisé la jambe, j’ai vécu un moment très difficile. C’était juste avant que le club annonce le nom des futurs boursiers » , expliquait-il en 2014 au Belfast Telegraph. Comme un malheur n’arrive jamais seul, Will Grigg n’est pas retenu par Birmingham City. Il était pourtant certain de se voir proposer un contrat.

« J’étais très choqué de ne pas me voir proposé de contrat. Mais la déception m’a aidé à grandir et à mûrir beaucoup plus rapidement que certains de mes coéquipiers en U16 » , précisait-il au quotidien de Belfast.

Signer à Walsall était la meilleure décision de ma carrière. Là-bas, tout était réuni pour que je puisse bien progresser.

Mieux, de toute son équipe de jeunes, Will est le seul à être devenu professionnel. Comme quoi. Une fois débout sur ses deux jambes, Will s’engage avec Stratford Town avant de rejoindre Walsall, un club de League One (D3 anglaise). « Juste avant de signer, j’avais le choix entre retourner à Brimingham ou aller à West Brom, mais j’ai choisi Walsall et c’était la meilleure décision de ma carrière. Là-bas, tout était réuni pour que je puisse bien progresser » , explique l’homme du moment. Après cinq ans chez les Saddlers, Will s’en va et rejoint Brentford. Après une première saison convaincante avec les Bees, il est prêté à Milton Keynes Dons et s’apprête à rentrer dans l’histoire du football anglais.

Un doublé qui vaut de l’or

« C’était la plus belle soirée de ma carrière jusqu’à présent. Rien que jouer contre Manchester United, c’était magique, mais marquer deux buts en plus… » Le 26 août 2014, Will dispute un match de League Cup face aux Red Devils. Alors qu’il avouera être impressionné par l’ambiance du Stadium MK (27 000 personnes), il claque un doublé lors de la victoire écrasante et historique de son équipe (4-0). Son deuxième but restera à jamais inscrit dans l’histoire du club. Peu après l’heure de jeu, il récupère un centre et marque d’une volée de la poitrine. L’humiliation des Red Devils est totale, la carrière de l’attaquant nord-irlandais plus que jamais lancée.

Vidéo

S’il a conscience de ne pas être un génie de la trempe des plus grands attaquants du Royaume, Will connaît ses points forts et ne tarde pas à être sur la tablette de plusieurs clubs. Ce sont finalement les Latics qui font chavirer son cœur. Il s’engage à Wigan à l’été 2015. La suite, tout le monde la connaît. Auteur d’une saison parfaite, Will termine meilleur buteur de League One avec 25 buts et hisse son nouveau club en Championship (D2).

Cet été, il est donc bien normal que la chanson à sa gloire résonne sur les terres de la perfide Albion et un peu partout ailleurs en Europe. S’il n’a pas disputé le premier match de la compétition avec la « Green and White Army » , Will Grigg a expliqué qu’il souhaitait donner aux fans une bonne raison de chanter. Ce ne sera pas chose aisée, ce jeudi soir à Lyon, face à une équipe d’Ukraine qui s’est montrée plus que valeureuse face aux champions du monde en titre. De son côté, l’Irlande du Nord n’a pas vraiment pris la mesure d’une équipe de Pologne certes plus forte sur le papier, mais pas invincible non plus. Quoiqu’il arrive, Lyon va vivre au rythme d’un tube des années 1990 pendant quelque temps à compter d’aujourd’hui.

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Par Gabriel Cnudde

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