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Vilain Willem

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Vilain Willem

En 2010 après J.C, une irréductible équipe refuse de gagner. Elle se trouve en Hollande et non en Armorique, est peuplée de joueurs en pleine dépression et non de valeureux Gaulois et perd une à une toutes ses batailles. Et le pire, c'est que ce n'est même pas une fiction.

Cette saison, il y a les équipes qui gagnent tout le temps. Comme le Barça. Comme Manchester United. Comme Porto. Une de leurs défaites fait la Une des journaux pendant plusieurs jours. Ensuite, il y a celles qui ne gagnent quasiment jamais. Voyez Arles-Avignon en France, Bari en Italie ou Saragosse en Espagne. Et puis, il y a une catégorie d’équipes inédite. La catégorie des zéros. Celle des équipes qui ne gagnent pas. Même pas un peu. Manque de bol, dans cette case, il n’y a de place que pour un seul participant. Et cette année, il porte le nom de Willem II. Aucune victoire au compteur depuis le début de la saison, seulement quatre matches nuls (dont trois obtenus à chaque fois dans les dernières minutes) : le bilan de la lanterne rouge du championnat hollandais est consternant. Alors évidemment, certaines questions, essentielles, viennent à l’esprit. Comment est-ce possible ? Comment une équipe qui, il y a dix ans, participait à la Ligue des Champions (dans le groupe de Bordeaux) peut-elle avoir atteint un tel stade de nullité ? Et surtout, pourquoi les dirigeants, après la désastreuse saison passée (l’équipe n’a obtenu son maintien qu’au terme des barrages), n’ont-ils pas réagi cet été ? Beaucoup d’interrogations, beaucoup de problèmes. Mais aucune victoire. La loose ultime.

Les chiffres sont éloquents. Cinquante-et-un buts encaissés (presque trois par match) et quinze défaites en dix-neuf journées. A côté, les joueurs de Faruk Hadzibegic passeraient presque pour des cadors. La saison 2010-11 de Willem II ressemble à un long chemin de croix, dont l’issue, inévitable, s’appelle relégation. Mais le mal ne date pas du mois de septembre. Pour preuve, en 2010, le club a connu quatre entraîneurs : Alfons Groenendijk, Arno Pijpers, Theo de Jong et Gert Heerkes. Mais aucun n’a réussi à remettre le navire à flot. En juin dernier, au terme d’une fin de saison annonciatrice du désastre actuel (sept défaites dans les sept dernières journées), le club de Tilburg avait dû jouer les barrages pour assurer son maintien. Grâce à quatre victoires un peu miraculeuses, Willem II s’était sauvé. Champagne pour tout le monde, on oublie tout et on repart sur de bonnes bases ? Ben non. La victoire offrant le maintien, le 16 mai dernier face aux Go Ahead Eagles (3-0), sera la dernière de l’année 2010. Sept mois et demi de disette. Paye ton bonnet d’âne.

Pour une équipe qui porte le nom d’un roi (William II), c’est la honte. Car pendant l’été, personne n’a bougé le petit doigt. Ou du moins, personne n’a eu l’occasion de le faire. Le club était endetté à hauteur de 5 millions d’euros et une éventuelle faillite a été annoncée avant même l’ouverture officielle du mercato. Face à une telle situation, dur d’attirer des joueurs, sachant que les salaires n’avaient pas été payés depuis plusieurs mois. Du coup, le club s’est tourné vers la municipalité de Tilburg (sixième ville des Pays-Bas) pour trouver des ressources. Tout y est passé : les ventes de voitures, les concerts de rock : chacun y est allé de sa petite contribution pour combler les dettes. Le gouvernement local s’est même montré grand seigneur en payant de sa poche les loyers en retard du Koning Willem II Stadion et en offrant une subvention de 1,2 million d’euros. Mais bon, si l’on est obligé de racler les fonds de tiroir pour survivre, pas question de recruter. Le président a été clair : il ne pourra faire signer que des joueurs libres de tout contrat. En gros, personne. Quelques prêts seulement. Willem II débute ainsi la saison avec Evgeniy Levchenko, Andreas Landgren et Jan-Arie van der Heijden comme meilleurs éléments. Pire encore, après trois journées, l’équipe a été obligée de se séparer de son buteur, Frank Demouge (vingt-trois buts en quarante-et-une apparitions), sacrifié au FC Utrecht pour faire un peu de cash. C’est sûr que là, le fiasco devient plus facilement explicable.

Alors, les supporters se sont résignés. Leur club est la risée de l’Europe, mais au moins, leur écusson perdure, après près de cent-quinze ans d’existence. La faillite a été évitée, l’humiliation non. Ou comment choisir entre le pire et le pire. Willem II continuera d’écrire son histoire drôle (ou dramatique, selon les points de vue) le 22 janvier, face au Vitesse Arneim. Il restera alors quinze matches à jouer avant la fin de la saison. Suffisant soit pour sauver l’honneur en attrapant au moins une victoire, soit pour devenir le plus grand loser de l’histoire des Pays-Bas.

Par Eric Maggiori

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