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Vaduz, capitale du Liechtenstein et Petit Poucet de l’Europe

Par Emmanuel Hoarau
Vaduz, capitale du Liechtenstein et Petit Poucet de l’Europe

Le 25 août dernier, le FC Vaduz se qualifiait pour la première phase de groupes de Coupe d’Europe - la Ligue Europa Conférence, en l'occurrence - de son histoire en disposant du Rapid Vienne sur sa pelouse. Focus sur une qualification historique, la toute première de l’histoire du Liechtenstein, alors qu'il évolue le reste de l'année en D2 suisse.

Vaduz. Ses bâtisses du Moyen-Âge, son château fort, son prince et ses banques. Et puis là, dans l’ombre des collines environnantes, quatre tribunes et la couleur vive d’un rectangle vert. Oui, dans cette ville de 5000 âmes, capitale d’un pays plus connu pour ses taux fiscaux privilégiés que pour le sport, un stade de 6441 places trône au milieu des édifices historiques et contraste avec l’image donnée de facto à ce pays enclavé du milieu des Alpes, perdu à la frontière entre la Suisse et l’Autriche. Comme à Guingamp ou Hoffenheim, ce stade, le Rheinpark Stadion, comporte une capacité supérieure à la population de sa ville. Ici, le football n’est pas vu comme ailleurs : l’identité même de son club résident, le FC Vaduz, ne se limite pas aux simples bornes arbitraires de la cité vaduzienne… Le club représente bien plus que cela. Tout un pays et ses 38 000 âmes sont derrière lui. Et pour la première fois de son histoire, il pourra donner de la voix sur une scène majeure européenne. Le genre d’histoire à mettre au crédit de cette jolie Ligue Europa Conférence.

Écrire l’histoire dès le mois d’août

Contrairement aux apparences, le football possède une certaine importance au Liechtenstein. « Nombreuses sont les personnes qui jouent dans un club durant leur enfance et qui continuent en amateur ensuite », confie Michael*, 25 ans, membre actif de la Section Nord Vaduz, principal groupe de supporters créé en 2008 et supporter depuis son enfance. Sur 38 000 habitants, la LFV (la fédération) compte 2200 licenciés, soit environ 6% de la population. « Nous voyons le football comme un moyen de relier les personnes entre elles, continue Michael. La seule différence qu’il y a avec des pays plus axés sur le sport, c’est que beaucoup de personnes préfèrent arrêter et continuer leurs études face au risque de ne pas pouvoir réussir. » C’est ainsi que Vaduz se retrouve à accueillir les meilleurs éléments nationaux et à former quasiment l’intégralité de la sélection, 194e au classement FIFA.

C’est pourquoi voir un si petit pays en Coupe d’Europe est un exploit. Sa place en C4, le club princier la doit à sa victoire en Coupe du Liechtenstein, seule compétition locale organisée par la LFV, qui lui accorde un billet pour le deuxième tour de qualification. Ensuite, il a fallu éliminer le vice-champion de Slovénie, Koper, avant de se débarrasser des Turcs de Konyaspor et enfin, de l’ancienne gloire, finaliste de la Coupe des coupes 1996, le Rapid Vienne pour un exploit inédit. Au bout de ce but de Tunahan Cicek lors du retour à Vienne, déjà une sacrée épopée. Pourquoi la magie a opéré cette année ? Emmenés par l’ancien défenseur italo-suisse Alessandro Mangiarratti, les Vaduziens développent un jeu plein d’envie, saisissent chaque occasion de briller, notamment lorsque leurs adversaires peuvent faire des erreurs. Au-delà des individualités comme Çiçek (auteur de trois buts) ou leur gardien Buchel (gardien de la sélection et auteur de nombreux exploits contre Konyaspor et le Rapid), c’est plutôt un esprit d’équipe et une solidarité à toute épreuve qui leur a permis de se hisser en phase de groupes et qui se construit au quotidien dans sa lutte en D2 helvète.

De la suite dans les idées

En effet, face à l’impossibilité d’organiser un championnat domestique dans la principauté, le club est dans l’obligation de s’exiler en Suisse, en Challenge League (soit le deuxième échelon helvète), où il occupe une avant-dernière place justifiée de manière assez compréhensible du fait de la fatigue accumulée par son parcours européen. « La Coupe d’Europe nous a énormément fatigués, commente Anthony Goelzer, seul joueur français de l’effectif et formé à Valenciennes. On était à fond sur nos matchs européens où on a fait d’énormes performances avec six matchs sans jamais perdre(à chaque fois une victoire et un nul leur ont permis de se qualifier, NDLR), mais le week-end, en championnat, nous étions carbonisés. » De là à devoir faire un choix entre le championnat et l’Europe ? Les avis sont contrastés. « Notre objectif, c’est de prendre du plaisir et de jouer sur tous les tableaux possibles à fond. Du fait de la taille du championnat(10 équipes), une série de victoires peut tout relancer », analyse Anthony. Michael, lui, se veut plus mesuré : « La priorité doit rester le championnat. Vaduz a pour objectif de remonter en Super League, et cette année, il y a trois montées grâce à une réforme. Il faut pouvoir saisir cette opportunité ! »

Toutefois, chacun sait que cette qualification est l’opportunité d’une vie, d’abord pour les joueurs du coach Mangiarratti. « Jouer la Coupe d’Europe est un rêve de gosse pour tous les footballeurs, poursuit Anthony. Bien que nous soyons un peu déçus du tirage, car il manque de grands noms(AZ, Apollon Limassol, Dnipro-1), on a une réelle chance de rêver et on va essayer de prendre le plus de plaisir possible. » Michael place quant à lui Vaduz comme outsider : « Les équipes sont comparables au Rapid Vienne et au Konyaspor. L’équipe nous l’a déjà prouvé, dans les bonnes conditions, ils peuvent battre des équipes bien mieux classées. Nous espérons le meilleur et sommes heureux de tout. J’attends des matchs excitants. » Pour Thomas Lageder, secrétaire d’État aux Sports, « le sport crée des ambassadeurs de rêve pour le pays à l’international ». C’est une occasion à saisir pour peut-être faire changer un peu les avis sur la principauté liechtensteinoise, mais, comme toujours, la réponse viendra du terrain. Et ce jeudi soir, quand les toits médiévaux de la ville trembleront face aux vibrations émises par les chants d’un Rheinpark Stadion qui affichera sans doute comble pour la réception des Chypriotes de l’Apollon Limassol, ce ne sera ni un club, ni une ville, mais bien tout un peuple qui pourra commencer à écrire les pages les plus glorieuses de son histoire sportive.

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Par Emmanuel Hoarau

Propos recueillis par EH, traduction par Matthieu Holyman.

* Le nom a été changé.

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