- CdF
- AJA/PSG (0-0, 5-6 tab)
Une ambiance de fin du monde
Le PSG s'est qualifié pour les demi-finales de la Coupe de France au terme d'un match foudroyant d'ennui disputé dans une ambiance post-apocalyptique. Une apocalypse à laquelle seuls les joueurs de foot auraient survécu, cela vous pose le côté terrifiant de la chose. Toujours est-il que les Parisiens conservent un phare en vue au milieu du brouillard de leur saison.
« Ne nous soumets pas à la prolongation mais délivre-nous du match » . Nos prières adressées aux attaquants auxerrois et parisiens (et à n’importe quel joueur d’une des deux équipes doté de deux jambes) se sont donc perdues dans le silence de cathédrale du stade de l’Abbé-Deschamps. Après le match jouissif délivré par les amateurs du Petit-Quevilly contre Boulogne (3-1), nous nous sommes donc emmerdé trente minutes de trop (sans compter les tirs au but) dans ce deuxième quart-de-finale de Coupe de France.
Un match à voix basse
Avant même le coup d’envoi, les choses étaient parties sur un mauvais pied. S’apprêtant à entrer dans un stade vide (à l’exception de la trentaine de costumes noirs ou gris installés en tribune officielle), les acteurs de la partie semblent inquiets, n’osant pas élever la voix dans le tunnel menant à la pelouse. Pour renforcer l’ambiance angoissante, le responsable de la sono décide d’envoyer les décibels comme si les gradins étaient pleins à craquer. Flippant.
Globalement, les joueurs du PSG ont semblé plus motivés, plus concernés par cette partie. Sans doute commencent-ils à prendre l’habitude de jouer à huis clos, après l’escale niçoise de samedi dernier. Sur son côté droit, Giuly a notamment été très remuant, au milieu d’une partie soporifique. Dès l’entame, il tente une frappe qui part en tire-bouchon (2e) suivie d’une reprise de volée qui part en orbite (12e). Pas grand chose, mais c’est à peu près tout ce que la première mi-temps a à nous offrir. La plus belle occasion revient malgré tout à Auxerre et à Niculae, qui tente un lob du milieu de terrain sur un Beyam… Edel un peu avancé, s’arrachant pour claquer le ballon en corner (23e).
Riou, le brise-rêve
En deuxième période, les Parisiens reprennent une domination territoriale ne se concrétisant que rarement par de vraies occasions. Hoarau, ambitieux mais empoté (en première période, on l’a vu lever une jambe maladroite pour envoyer son pied dans la gueule d’Hengbart), profite tout de même d’une inattention de la défense bourguignonne pour se présenter seul face à Riou, mais sa frappe passe à quelques dizaines de mètres du cadre… Sessegnon se fait aussi discrètement remarquer, lorsqu’il se lance dans une de ses séances de dribbles infructueuses dans la surface (66e) ou en toute fin de match, lorsqu’il laisse espérer le téléspectateur soucieux de s’éviter une plus longue souffrance en enroulant un coup-franc par dessus le mur, sans compter sur le sauvetage de ce brise-rêve de Riou.
S’en suit une prolongation pleine de fatigue et de lassitude. Kezman est entré à la place de Sessegnon pour croquer un centre déposé sur sa tête par Giuly, puis pour sortir son fameux crochet de quinze mètres le long de la ligne de but auxerroise. En fin de match, des velléités de penalty tombent des tribunes lorsque Mignot, reprenant un coup-franc de Pedretti repoussé, dégomme la main de Jallet dans la surface. La Vileo-surveillance en aura décidé autrement : l’arbitre offre cinq coups de pied de réparation à chaque équipe, et un autre gratuit pour la route. Quercia tire mal, Beyam… Edel repousse et Makelele qualifie Paris tranquillement (0-0, 5-6 aux tab). Sans gloire.
L’AJA va pouvoir se concentrer sur le championnat et le PSG va pouvoir se concentrer sur son dernier objectif de la saison, toujours le même d’une année sur l’autre : la coupe. En interview d’après-match, Hoarau pense déjà à la suite : « En demi-finales, il va falloir être costauds. Parce qu’il y a les joueurs de Quevilly qui font très peur » . Tout un programme.
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