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Un Renard pour réveiller les Lions de l’Atlas ?

Par Régis Delanoë
Un Renard pour réveiller les Lions de l’Atlas ?

Le Maroc a disputé samedi la première de ses deux rencontres face au Cap-Vert (victoire 1-0), principal adversaire pour la qualification à la prochaine CAN. Au-delà de l’enjeu strict de cette double confrontation, cette trêve internationale doit aussi marquer le début d’une nouvelle ère pour les Lions de l’Atlas, trop habitués aux rendez-vous manqués ces dernières saisons. Avec Hervé Renard désormais sur le banc et la talentueuse génération de Boufal, Tannane et Ziyech, il y a matière à enfin retrouver de l’ambition.

Un vent d’optimisme souffle de nouveau au Maroc. Ce n’est pas encore du force 7 avec lames déferlantes d’euphorie, mais au moins une petite brise d’espoir qui vient rafraîchir un peu un football local par ailleurs miné par de récurrents problèmes de violence dans ses stades. Car oui, clairement, l’équipe nationale redonne enfin envie de s’y intéresser de nouveau. Au moins suscite-t-elle aujourd’hui la curiosité, ce qui ne lui était plus arrivé depuis un sacré bail. Clairement, la vraie dernière fois où il y a eu une sorte de hype autour des Lions de l’Atlas, c’était en 1998. Lors de la Coupe du monde en France, le Maroc d’Henri Michel séduit d’abord, puis finit par emporter l’adhésion populaire et la compassion lorsqu’il échoue à se qualifier pour les 8es de finale de la compétition malgré une magnifique victoire 3-0 à Saint-Étienne lors du dernier match de poule.

Dans le même temps au Vélodrome, le Norvégien Rekdal marque sur penalty le but de la victoire face au Brésil et qualifie du même coup les siens, provoquant à distance les larmes des Marocains Naybet, Mustapha Hadji, Saber, Chippo, Bassir, Hadda… Une magnifique génération qui a été la dernière à se qualifier pour une Coupe du monde. Depuis, le seul fait de gloire du football marocain date de 2004, quand la sélection se hisse jusqu’en finale de la CAN, échouant à décrocher un deuxième titre continental (après celui de 1976) lors du dernier match face au pays hôte, la Tunisie. C’était l’époque de Ouaddou, Regragui, Mokhtari, Chamakh, Youssef Hadji, El Karkouri et de Naybet, qui était en fin de carrière. Et entre 2004 et 2016 ? Rien ou presque. Pendant que le voisin algérien se réveille et épate son monde au Brésil en 2014, le Maroc joue les victimes consentantes, échouant chaque fois à se qualifier à un Mondial et se faisant vite sortir de la CAN quand il n’est pas carrément absent du tournoi.

CAN 2017 d’abord, Mondial 2018 ensuite, 20 ans après

La morosité des dernières années a donc laissé place en 2016 à un regain d’optimisme. Il faut dire qu’il pourrait s’agir là d’une année charnière avec le Maroc engagé, comme toutes les grosses cylindrées africaines, dans deux campagnes de qualification parallèles : celle pour la CAN 2017 et celle pour la Coupe du monde 2018. C’est la première qui est actuellement prioritaire et c’est dans ce cadre qu’une double confrontation face au Cap-Vert est en cours. L’enjeu : la première place du groupe, directement qualificative pour la CAN, tandis que seuls les meilleurs deuxièmes auront encore une chance de se qualifier au repêchage. Le Maroc ayant gagné samedi au Cap-Vert (1-0), en plus des deux précédentes victoires face à Sao Tomé et la Libye, la mission semble bien engagée. C’est encourageant, d’autant que l’adversaire durant cette trêve internationale, les Requins bleus du Cap-Vert, est l’une des meilleures nations du continent ces temps derniers.

Pour ce qui est de la Coupe du monde, un premier obstacle piège a été franchi : la Guinée équatoriale, battu en deux manches lors du tour préliminaire. La prochaine étape sera une phase de poules, dont le tirage au sort n’a pas encore été effectué, avec encore pour enjeu de décrocher la première place pour aller disputer le Mondial en Russie, vingt ans après la dernière participation du Maroc, en France. Ce sera compliqué, d’autant que les Lions ne sont pas têtes de série, relégués aux alentours du 80e rang mondial. Le nouveau sélectionneur Hervé Renard veut y aller par étapes. « Le premier objectif, c’est la qualification à la CAN 2017 » , prévenait-il lors de son intronisation au poste de sélectionneur il y a quelques semaines.

Rendre de nouveau le Maroc attirant pour les binationaux

Viré de Lille en novembre, l’homme aux chemises blanches et sourire bright n’a pas mis très longtemps à retrouver un poste de sélectionneur sur le continent de tous ses succès. Après avoir conquis la CAN avec la Zambie, puis avec la Côte d’Ivoire, il aimerait contribuer à remettre le Maroc tout en haut de la hiérarchie et pourquoi pas disputer une première Coupe du monde à titre perso. Sa popularité est grande en Afrique et il devrait avoir les moyens d’imposer ses choix. Pour sa première sélection, Renard a déjà fait preuve d’audace en laissant de côté les internationaux évoluant dans les pays du Golfe (El Adoua, Iajour, Essaïdi, Moutouali…) pour laisser place à une nouvelle génération de binationaux évoluant en France : Sofiane Boufal (Lille), Oussama Tannane (Saint-Étienne), Youssef Aït Benasser (Nancy), Issam Chebake (Le Havre) et Khalid Boutaïb (Gazélec), tous convoqués pour la première fois. Il a fallu les convaincre du projet, ce qui n’a pas forcément été facile, notamment pour Boufal, que Renard a connu au LOSC.

Le nouveau sélectionneur a aussi décidé de convoquer le très jeune latéral droit Achraf Hakimi, 17 ans seulement, issu du centre de formation du Real Madrid. Parmi les binationaux, il y a aussi eu une belle prise récemment : la pépite de Twente, Hakim Ziyech, également convoité par les Pays-Bas. D’autres joueurs de ce profil pourraient être invités à jouer pour le Maroc, comme Yassine Ayoub (Utrecht) et Ismaël Azzaoui (Wolfsburg). L’idée est clairement d’essayer de ne pas passer à côté de Marocains binationaux optant pour une autre sélection, comme ce fut le cas dans un passé plus ou moins récent pour Chadli et Bakkali côté belge, El Ghazi aux Pays-Bas, ou encore El Haddadi en Espagne. L’aura du nouveau sélectionneur sur le continent africain peut contribuer à rassembler un maximum et relancer une dynamique. « Le plus important, disait-il encore au moment de son intronisation, c’est d’associer à ce talent un état d’esprit irréprochable et une grande fierté de porter le maillot national. » Des paroles lourdes de sens alors que le vestiaire marocain a longtemps été réputé pour être divisé et sous tensions permanentes. Un Renard pour guider des Lions, c’est peut-être malin en fait.

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