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Un Matuidi no limits ?

Depuis quatre ans que le projet qatari a pris corps à Paris, seul un joueur français a su s'y imposer au point d'en devenir un élément clé. À 28 ans, Blaise Matuidi est tellement bien installé qu'il donne l'impression de continuer à progresser. Jusqu'à quand ?
Dimanche, contre le Gazélec Ajaccio, Blaise Matuidi a encore livré une prestation de haut vol, couronné d’un but magnifique. Depuis quatre ans qu’il a débarqué au PSG, l’international français n’a cessé de briller et de progresser, si bien que l’excellent joueur de Ligue 1 qu’il était en 2011 est devenu quatre ans plus tard un titulaire en puissance tant à Paris qu’en sélection nationale, et un élément que les plus grands clubs d’Europe ne rechigneraient pas à intégrer dans leur effectif. Pour l’ancien international Olivier Dacourt, l’équation est simple : « Le talent plus le travail, cela donne toujours de la réussite. » Mais pour Blaise Matuidi, il y a aussi un soupçon de chance dans le timing de son arrivée, alors que Leonardo ne posait que les premières pierres du grand projet qatari. « Le club se construisait, il y avait une place à prendre. »
Tout l’inverse de Yohan Cabaye, « arrivé en cours de saison alors que l’équipe marchait bien avec un milieu déjà en place » et qui a dû repartir la queue entre les jambes pour retrouver du temps de jeu auprès de son mentor Alan Pardew à Crystal Palace. Si l’ancien Troyen et Stéphanois a su se faire une place au milieu des nouvelles stars parisiennes, c’est aussi, selon Dacourt « parce qu’il a eu l’humilité de se mettre au service du collectif et des joueurs comme Ibrahimović, d’être un porteur d’eau » . Tout en bénéficiant d’une condition physique hors normes qui l’a tenu écarté des blessures, et donc d’opportunités de briller concédées à ses concurrents directs. Et en se rendant indispensable à sa manière, le milieu français s’est ainsi réservé une place au soleil et l’opportunité de grandir en même temps que son club.
Emmagasiner de l’expérience
Et depuis un spectaculaire mercato estival 2012 qui a vu débarquer Verratti, Lavezzi, Thiago Silva et surtout Ibrahimović, Blaise Matuidi a pris une nouvelle dimension. « Entre le joueur arrivé en 2011 et maintenant, ce n’est plus du tout le même. Il a progressé dans tous les secteurs et plus particulièrement dans l’efficacité offensive, où il est impressionnant » , analyse Dacourt, s’appuyant sur les statistiques flatteuses du milieu relayeur, à minimum cinq buts par saison depuis 2012. Installé dans le onze type parisien, celui qui supporte le PSG depuis l’adolescence en profite pour emmagasiner de l’expérience, que ce soit en côtoyant des internationaux ou en disputant des matchs de très haut niveau.
Lors du dernier printemps européen, le natif de Toulouse faisait d’ailleurs partie des rares qui avaient tenu leur rang aussi bien lors de l’exploit contre Chelsea que du fiasco contre Barcelone, confirmation des nombreux paliers franchis depuis quatre ans. Et quand bien même son niveau actuel tutoie l’excellence, Matuidi donne l’impression, à 28 ans, de ne pas avoir encore terminé d’évoluer. « Chaque joueur se bonifie avec l’âge » assure Dacourt, si bien que l’ancien joueur de Leeds et Everton voit encore Matuidi progresser, même si son jeu généreux risque de pâtir de l’épreuve du temps : « Ce qu’il va perdre en capacités physiques avec l’âge sera compensé par une intelligence de jeu plus grande, il y aura moins de course, mais à chaque fois des courses pour aller au bout. »
Progresser dans la possession de balle
Aujourd’hui précieux à la récupération tout en ayant une capacité de projection offensive rare pour un joueur dans son secteur de jeu, Matuidi pourrait éventuellement progresser dans la possession de balle selon Dacourt, « car dans ce registre, ce sont Verratti et Thiago Motta qui dictent le jeu parisien » , même si l’ancien international concède que « Matuidi compense par son extraordinaire apport offensif » . Alors que l’Euro se profile à la fin de la saison, le milieu de terrain s’apprête à faire une nouvelle année dans la peau du porte-drapeau français au PSG, « une chance, ce serait extraordinaire pour l’équipe de France d’en avoir plus comme lui » . S’il arrête de progresser, on pourra éventuellement le cloner ?
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