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Ultra Vomit : « Je pensais que Pallois allait galérer à faire un sombrero »
Alors que leur nouvel album Le Pouvoir de la puissance paraît ce 27 septembre, Fetus et Flockos du groupe Ultra Vomit sont montés à Paris pour parler de leur amour pour le FC Nantes. Entretien réalisé au Hard Rock Café, évidemment.
Vous êtes plus fans de foot ou du FC Nantes ?
Fétus : Je suis les deux. Moi, c’est Nantes et l’équipe de France, évidemment. Quand on vit des émotions à la Coupe du monde, à l’Euro, j’ai une tendance à avoir du mal à m’en remettre. Il me faut un temps pour me replonger dans le foot et dans la Ligue 1. Mais je préférerais que Nantes gagne la Ligue des champions, plutôt que la France regagne le Mondial. Parce qu’on l’a déjà fait.
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C’est quoi votre premier souvenir du FC Nantes ?
Flockos : Le titre de champion de France en 2001 ! Je me rappelle, je m’étais embourbé dans une soirée alcoolisée, j’étais jeune et je tenais très mal l’alcool. J’étais monté dans la fontaine sur la Place royale, pieds nus, et le lendemain matin, j’ai vu que j’avais des tessons de verre dans la plante des pieds. Le foot ne m’intéresse pas au jour le jour, mais quand il se passe un truc qui fédère… Ouais, je suis un footix. La Coupe du monde 1998, j’ai adoré. J’ai découvert l’équipe du Japon, c’était aussi le côté « club Dorothée ». Je l’avais suivie à fond parce que j’étais encore baigné dans Olive & Tom. J’ai encore une bougie Footix ! Tous les quatre ans, je me prends au jeu. Je pense que pour les fans de foot, je suis de la pire espèce.
Fetus : Pour moi, ça a été 1994-1995. J’ai commencé à aller à la Beaujoire cette année-là, donc autant te dire que c’était le caviar direct. Moi, je n’ai rien demandé et je me dis : « C’est assez cool le foot, de gagner 3-0. » J’ai pu déchanter par la suite. Quasiment chaque match de 1994-1995, je pourrais te dire comment je l’ai vécu. Mais 2001, même s’il y a eu des matchs incroyables, ça m’a moins marqué. Mais attention, c’était quand même un moment fort. Je me souviens notamment d’un match de Ligue des champions, je crois que c’était contre le PSV Eindhoven (victoire 4-1), et c’était le soir du 11 septembre. C’était trop bizarre d’aller au stade dans cette ambiance. (Se tourne vers Flockos.) On avait vécu un envahissement pelouse ensemble, non ? Je ne sais plus si c’était une remontée ou un maintien.
Flockos : C’est diffus dans ma mémoire. Je ne bois plus d’alcool, mais j’en avais peut-être bu un peu. J’avais complètement zappé cette anecdote. En revanche, j’ai dribblé Nicolas Pallois dans un spot publicitaire.
Fetus, dans cette pub pour le Hellfest, tu avais pris un sombrero de Pallois. C’est une fierté ?
Fetus : Surtout, ce qui était drôle, c’est que quand on s’est ramenés, on ne savait pas trop à quel point il allait se prêter au jeu. Et on s’est dit : « Tiens, ce serait marrant de faire faire à Pallois des gestes de Neymar. » Alors que dans le conscient collectif, c’est vraiment le bourrin qui sait juste envoyer des chandelles avec son short retroussé. Il dit « ouais carrément », et même moi, je pensais qu’il allait un peu galérer à le sortir. C’est con, mais il ne doit pas faire ça non plus tous les jours à l’entraînement. Et il n’en a pas raté un. On a fait deux trois prises, à chaque fois je me prenais le sombrero. Je suis un énorme fan de Pallois !
Dans le clip de « Super Champions », que tu as fait avec Andréas, il y a un maillot de Viorel Moldovan. Est-ce que c’est le tien ?
Fetus : Non, c’est celui d’Andréas. C’est un de ses joueurs préférés. Moi aussi, j’adore les 9. Les renards de surface qui mettent des buts. J’aime bien quand c’est pas beau. Le buteur, un petit peu élancé qui court vite et qui met des enroulés, c’est cool, mais je serais plus transcendé par le vieux mec en surpoids qui met un vieux pointu. Et puis aussi la façon dont lui vit son action, la façon dont il célèbre, ça peut te transcender. Quand tu vois Pippo Inzaghi qui gueule quand il marque, ça me touche de fou. J’aime bien ces joueurs assez vilains.
Flockos : Le football me fait penser à Oasis. Le prolétariat anglais. St. Pauli, aussi. De toute façon, l’idée qu’à plusieurs on réussisse à accomplir quelque chose, c’est magnifique. Il y a plein de problèmes dans le football, mais il y a quand même globalement à la source quelque chose de beau.
Si comme pour Oasis et Manchester City, le FC Nantes devenait un club richissime, comment vous l’appréhenderiez ?
Fetus : Je me suis souvent posé la question avec l’arrivée du Qatar à Paris. J’ai un pote qui supporte Paris depuis Raí, Valdo, et tout, et il me dit qu’il y a un truc qui s’est cassé. Il est toujours à fond, il ne peut pas s’empêcher, c’est comme ça. Donc je te dirais la même chose. S’il y a des mecs qui arrivent et qui mettent des milliards, je vais peut-être avoir un coup de « ouah qu’est ce qui se passe ? », mais je vais supporter pareil, c’est sûr. Ça change quand même quelque chose.
Flockos : C’est vraiment une réflexion de bébé qui ne connaît rien, mais c’est vrai que parfois je me demande pourquoi l’équipe de Nantes n’est pas faite avec les poussins nantais. Ou alors il faut être clair et net, tu fais Snickers contre Pitch et on ne parle plus de villes, mais de sponsors comme dans le cyclisme. C’est corporate, mais c’est assumé. Finalement, il n’y a plus de différences entre les clubs. Le côté géographique n’a plus vraiment de sens. Moi, ça peut me dérouter. Je peux me dire : « Les gars, pourquoi vous parlez de Nantes ? Parce qu’on parle juste d’une stratégie par un patron. »
Est-ce que vous trouvez que ça manque de métal dans les stades ?
Flockos : Peut-être l’inverse ! Est-ce que ça manque de foot dans le métal ? Parfois, il y a ce côté « les fans de foot, c’est des blaireaux, c’est des beaufs »… Bon déjà, non, et ce n’est pas forcément deux univers qu’on associe facilement.
Fetus : Le foot, tu l’associes au rap. Si demain il y a un bizutage dans une équipe, le mec doit chanter quelque chose, il y a peu de chance qu’il sorte un truc qui se chante, j’allais dire un Linkin Park ou un Metallica.
Flockos : Dans les stades, ils passent des musiques qui fédèrent : White Stripes, Queen ou même « Dans les yeux d’Émilie » de Joe Dassin. Le métal n’a pas souvent des refrains catchy pop.
Fetus : J’avoue qu’en tournée avec plein de groupes de métal, c’est quand même assez rare que je tombe sur des mecs qui sont autant à fond dans le foot. Bien sûr qu’il y a des passionnés de foot, mais c’est quand même plus difficile d’en trouver. Et ça peut être aussi virulent. C’est un peu du snobisme.
Flockos : « Mais nous, si on fait du métal, c’est qu’on est alternatifs. On est en marge et on n’est pas dans “du pain et des jeux’”. » Il y a un peu de dédain. Après, le football a ses problèmes, notamment dans l’image qu’il dégage.
Le nouvel album Le Pouvoir de la puissance d’Ultra Vomit sera disponible partout le 27 septembre !
Waldemar Kita assure ne pas connaître Alexander-ArnoldPropos recueillis par Léo Tourbe / Photos : Mathieu Ezan