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Top 5 : Les matchs mythiques de la Nationalmannschaft

Par Ali Farhat et Côme Tessier
Top 5 : Les matchs mythiques de la Nationalmannschaft

Voilà 60 ans que l'Allemagne s'invite régulièrement au moins en quart de finale de Coupe du monde, ce qui en fait la nation européenne la plus régulière à ce niveau. La Nationalmannschaft en a profité pour jouer des rencontres complètement dingues, qui sont restées dans l'histoire de la compétition. Une place dans le générique, ça se mérite.

04.07.1954 : Le « miracle de Berne » (Das Wunder von Bern)

Dans les années 50, l’Allemagne de l’Ouest est en opération « réhabilitation » . Les Allemands sont détestés à travers le globe, et doivent essuyer les quolibets de tous à cause de la Seconde Guerre mondiale. Du coup, Fritz Walter (qui a servi chez les Rote Jäger) et les siens veulent à tout prix montrer qu’ils valent mieux que ça. Ça tombe bien, la Suisse est un terrain parfait pour s’exprimer. Le pays neutre est aussi celui où les nations des quatre coins du globe s’expriment offensivement. 140 buts en 26 matchs, soit une moyenne de 5,38 pions par rencontre. Et à ce petit jeu, la RFA est pas la dernière. Bon, elle met du temps à démarrer (7 buts en poules), mais ensuite, c’est 2-0 face à la Yougoslavie, puis 6-1 face à l’Autriche. Les frères Walter sont en feu.

Et voilà que se pointe la Hongrie en finale, cette Hongrie qui lui a collé 8-3 en phase de groupes. Mais cette fois-ci, à Berne, les Allemands ne veulent pas se laisser faire. Sauf que les Magyars sont beaucoup trop forts. Puskás ouvre le score (6e), très vite suivi par Czibor (8e). Morlock (10e) permet à la Germanie de vite recoller, histoire de ne pas lâcher. La RFA fait même mieux, d’ailleurs, puisque Rahn égalise quelques minutes après (18e). La Hongrie domine, Kocsis s’écroule dans la surface, mais l’arbitre ne dit rien. À la mi-temps, Sepp Herberger encourage ses troupes. « Les gars, ce que vous faites est superbe. Ne leur laissez pas un millimètre en seconde mi-temps. » Facile à dire : à l’heure de jeu, Kocsis touche la barre. Le match devient âpre. Toni Turek multiplie les exploits, ce qui fera dire à Herbert Zimmermann, qui couvre le match : « Toni, Toni, tu mérites l’or. Tu mérites au moins autant d’or qu’il y en a dans le Trophée Jules Rimet. » Ce sera bientôt chose faite. À la 84e minute, Helmut Rahn se joue de deux défenseurs et place une frappe ras de terre : 3-2. Puskás croit égaliser à la 86e minute, mais il est hors jeu. L’Allemagne remporte sa première Coupe du monde, aux dépens de la meilleure équipe du globe à ce moment-là. Un soupçon d’injustice, quand on sait que les joueurs étaient gonflés (à leur insu ou non) aux métamphétamines. Un « Miracle de Berne » certes très controversé, mais nécessaire pour mettre la RFA sur de bons rails. C’est ce que les Ouest-Allemands retiendront.

Vidéo

24.06.1958 : Le « match de la haine de Göteborg » (Das Hassspiel von Göteborg)

« Pour les Suédois, la Coupe du monde est moins une chance de voir du football de qualité qu’une occasion pour montrer une mentalité ultra patriotique. » Ce ne sont pas les journaux allemands de l’époque qui l’affirment, mais le quotidien genevois La Suisse. Pour la demi-finale contre l’Allemagne, à Göteborg, ils sont 50 000 à hurler bien avant le coup d’envoi des chants patriotiques. Des drapeaux agités. Et l’Allemagne perd progressivement ses moyens dans la « bataille » qui s’annonce, alors que Schäfer ouvre le score à la 23e minute. Juskowiak se venge d’une faute sur Hamrin et rentre chez lui. Fritz Walter subit les coups et tombe, fin du match pour lui aussi. La Suède gagne 3-1. L’Allemagne est prise d’une hystérie suédophobe, retirant la mention « suédois » dans les cartes au restaurant, le président de la Fédé souhaitant « ne plus jamais les rencontrer » , des jeunes enlèvent en pleine nuit le drapeau suédois flottant à un tournoi équestre. Le Spiegel rapporte même quelques semaines après la rencontre l’anecdote de touristes danois traités de « cochons de suédois » pour avoir le malheur d’afficher le « S » de Suède sur leur plaque d’immatriculation. Un déferlement à l’ampleur étonnante : l’Allemagne a déjà perdu le match, la guerre et la 3e place contre la France.

03.07.1974 : La « bataille d’eau de Francfort » (Die Wasserschlacht von Frankfurt)

Dans les années 70, la Pologne se découvre une « génération dorée » : Jan Tomaszewski dans les bois, Henrik Kaszperczak et Kazimierz Deyna au milieu, Grzegorz Lato devant. Une très belle équipe qui se qualifie pour le Mondial ouest-allemand, mais qui laisse sur le côté Wlodzimierz Lubanski, son meilleur joueur, victime d’un choc en qualifs face à l’Angleterre. Malgré l’absence de sa star, la Reprezentacja Polski déroule en Germanie. Trois matchs, trois victoires dans la première phase de poules, devant l’Argentine et l’Italie. Dans la seconde, elle bat la Yougoslavie et la Suède et retrouve pour le dernier match face à la RFA, qui en a fait de même. C’est donc une « finale » qui se joue dans ce groupe B, d’autant plus qu’à l’époque, le premier y va, en finale, tandis que le deuxième joue le match pour la 3e place. Et avant cette rencontre décisive, la RFA a une meilleure différence de buts (+4 contre +2). Les Polonais doivent donc absolument gagner. Sauf qu’à Francfort, la tâche ne s’annonce pas aisée : il a plu des cordes dans la Hesse, et le Waldstadion est inondé. Après que les pompiers ont tenté d’aspirer un maximum de flotte, le match peut enfin commencer, avec 30 minutes de retard. Mais la pelouse reste à la limite de l’impraticable. Les Polonais, qui excellent dans les passes courtes, ne peuvent développer le jeu. La balle ne rebondit pas, les joueurs sont couverts de boue : on n’est pas loin du « Foot en Folie » dans ce match. Uli Hoeness a la balle de match au bout du pied, mais son péno est détourné par Tomaszewski. Finalement, c’est Gerd Müller qui finira par délivrer les Allemands. Quelques années plus tard, Franz Beckenbauer déclarera : « Nous n’aurions peut-être pas gagné si les conditions climatiques avaient été idéales. » Et puis, il n’y avait pas Lubanski.

21.06.1978 : La « honte de Córdoba » (Die Schande von Córdoba)

Après deux matchs nuls contre l’Italie et les Pays-Bas en phase de poules, l’Allemagne affronte sa sœur autrichienne à Cordoue. Une victoire permet encore à la Mannschaft d’espérer une finale en doublant les néerlandais sur le fil, un nul pourrait suffire à jouer la 3e place si l’Italie perd ; et leurs adversaires du jour sont d’ors et déjà éliminés. Le match débute alors comme prévu : Rummenige ouvre le score, la domination est nette, le score à la mi-temps convient et l’Italie mène d’un petit but. Tout reste possible, l’espoir de défendre le titre de 74 contre les Argentins est permis. Seulement, Berti Vogt relance le match d’un but contre son camp suite à une mauvaise sortie de Sepp Maier. La suite appartient à Hans Krankl. Le buteur du Rapid Vienne échappe par deux fois à la vigilance des défenseurs : un contrôle-frappe enchaînée de grande classe et un crochet entre deux défenseurs pour s’ouvrir le chemin du but à la 88′. « Je vais devenir fou » . Le commentateur radio autrichien Edi Finger craque. Évidemment, si les Allemands parlent de « honte » , les Autrichiens parlent d’un « miracle de Córdoba » . Un miracle pour une élimination, certes, mais une victoire de prestige, surtout.

Vidéo

25.06.1982 : Le « pacte de non-agression de Gijón » (Der Nichtangriffspakt von Gijón)

L’histoire de Gijón, elle est connue de tous : l’Autriche et l’Allemagne savent qu’une courte victoire allemande suffit au bonheur des deux équipes. Après la victoire inutile de 78, les descendants de la Wunderteam signent directement pour une défaite utile. Horst Hrubesch fait le boulot après 10 minutes. Le « pacte de non-agression » peut se mettre en place. Une passe à dix, longue, qui rend fou les joueurs algériens en tribunes. Seul Walter Schachner essaye de marquer un but, l’information passée à la mi-temps n’étant pas remonté jusqu’à lui. Le stratagème ne passe pas non plus du côté des spectateurs concernés. Le commentateur de l’ORF (la télévision autrichienne) Robert Seeger avoue à l’antenne sa « honte du jeu de cette équipe » . Et suggère même à tout le monde d’éteindre son écran. Sur l’ARD (en Allemagne), Eberhardt Stanjek s’arrête de parler de longues minutes durant. Dans le public, des Algériens sont sous le choc. Certains agitent même des billets, comme pour sous-entendre que ce match a été « acheté » . À la fin de la rencontre, les Allemands feront comme si de rien n’était. « Le public n’a pas compris à quel point c’était important pour nous. Il s’agissait de la qualification. On joue une Coupe du monde » , déclarera un Paul Breitner toujours aussi provoquant. Son pote Wolfgang Dremmler, lui, mettra un peu de flotte dans sa bière. « Je comprends un peu la réaction du public, même si je n’en ai pas grand-chose à faire » . Seul Karlheinz Förster fera preuve d’une once d’honnêteté. Mais quelques années plus tard. « Je comprends les Algériens. […] ça ressemblait à un pacte de non-agression. » La presse espagnole, elle, parlera de la « renaissance des Allemands qu’on déteste » . Heureusement que personne ne s’est attardé sur les propos de Hans Tschak, de la délégation autrichienne, des propos carrément racistes et méprisants. « Bien sûr que c’était une tactique. Mais le fait que 10 000 enfants du désert veulent créer un scandale ici, ça montre bien qu’ils n’ont pas beaucoup d’éducation. Un cheikh sort de son désert, il a le droit de respirer l’air d’une Coupe du monde pour la première fois depuis 300 ans et pense qu’il peut ouvrir sa bouche. » Aujourd’hui encore, les Algériens ont le droit d’en vouloir aux Allemands. Mais peut-être tout autant aux Autrichiens. En tout cas, à Hans Tschak.

Bonus :

17.06.1970 : Le « match du siècle » (Das Jahrhundertspiel)

Pourquoi un tel titre pour ce match? Parce que.

08.07.1982 : La « nuit de Séville » (Die Nacht von Sevilla)

Oui, on vous en a parlé en long, en large et en travers. Mais vous ne trouverez jamais de meilleure analyse qu’ici et surtout .

Par Ali Farhat et Côme Tessier

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