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Tom Saintfiet : « Ça fait des années que la Gambie progresse »

Propos recueillis par Alexis Billebault
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La Gambie, qui participe pour la première fois de son histoire à la CAN, s’est qualifiée pour les huitièmes de finale, après être restée invaincue lors de ses trois matchs de poule. Avant d’affronter la Guinée, ce lundi à Bafoussam, Tom Saintfiet, le sélectionneur belge des Scorpions de 48 ans, a trouvé quelques minutes au cœur d’un agenda surchargé pour expliquer pourquoi son équipe est capable d’emmerder plus gros qu’elle depuis quelques années.

Le parcours de votre sélection au premier tour, avec deux victoires face à la Mauritanie (1-0) et la Tunisie (1-0) et un nul contre le Mali (1-1), constitue une énorme surprise pour ceux qui suivent d’un œil distrait le football africain. Pour les autres, c’est un peu moins étonnant…Je comprends que des gens soient surpris de voir la Gambie avec autant de points que le Mali, qui est une équipe habituée aux phases finales de CAN, et quatre de plus que la Tunisie. Mon équipe participe à sa première CAN, et beaucoup ne s’attendaient pas à un premier tour aussi satisfaisant. Mais ça fait des années que la Gambie progresse. Je suis arrivé en juillet 2018, et cela faisait cinq ans que la sélection n’avait pas gagné. Avec la Fédération, on a mis un plan de travail en place et on progresse d’année en année. On s’est qualifiés pour cette CAN en terminant à la première place de notre groupe, devant le Gabon, la RD Congo et l’Angola. Au Cameroun, nous sommes là pour montrer que notre présence ne doit rien au hasard, qu’on travaille bien et que nous avons de l’ambition. L’objectif, c’est que la Gambie participe régulièrement à cette compétition.

La Gambie n’a pas de star dans son effectif. Ce n’est pas comme la Côte d’Ivoire, le Sénégal ou l’Algérie. Moi, j’ai fait le choix de ne m’appuyer que sur des joueurs qui évoluent en Europe.

Quel bilan faites-vous de ce premier tour ?Avec sept points, soit autant que le Mali qui est à mon avis une des meilleures sélections africaines depuis plusieurs mois, je suis très satisfait. Je savais avant la CAN que le premier match contre la Mauritanie serait le plus important. On l’a gagné, en jouant de manière sérieuse, mais aussi décomplexée. Avec trois points, le groupe a gagné en confiance, et c’est sans doute face au Mali que nous avons réalisé notre meilleure prestation. L’équipe a encaissé un but à douze minutes de la fin, mais mentalement, elle a trouvé les moyens d’égaliser lors du temps additionnel. Je suis très fier de cette performance de mes joueurs, car ils ont respecté les consignes.

Quelles sont les forces sur lesquelles vous vous appuyez depuis votre prise de fonction ?La Gambie n’a pas de star dans son effectif. Ce n’est pas comme la Côte d’Ivoire, le Sénégal ou l’Algérie. Nous n’avons pas un immense réservoir de joueurs. Moi, j’ai fait le choix de ne m’appuyer que sur des joueurs qui évoluent en Europe, certains dans de bons championnats, en Italie, en Belgique, au Portugal ou en Suisse. Cela ne veut pas dire que je ne m’intéresse pas au championnat gambien. J’ai des adjoints locaux qui le suivent, mais il y a une grosse différence de niveau. Ce que je demande aux joueurs est assez simple : de la rigueur et de la discipline. Sans cela, nous ne pouvons rivaliser avec personne. Je veux aussi que mes joueurs ne soient pas complexés quand ils affrontent des équipes plus fortes. Depuis trois ans et demi, on a battu le Gabon, la RDC, la Guinée, le Maroc, la Tunisie, la Mauritanie, on a fait match nul contre l’Algérie. Tous ces résultats, on les doit à notre état d’esprit, et bien sûr au talent des joueurs. Je pense qu’Ablie Jallow, par exemple, qui joue à Seraing en Belgique (prêté par le FC Metz, NDLR), pourrait évoluer dans un club d’un championnat plus relevé. Mais il y en a d’autres aussi.

Ce que j’aime chez mes joueurs, c’est qu’ils ne s’affolent jamais. Et ils ne s’enflamment pas non plus.

Vous voulez dire que votre équipe n’a plus peur de personne ?Tant qu’on est rigoureux et disciplinés, on peut poser des problèmes à n’importe qui. Nous ne sommes pas les meilleurs, mais on a envie d’exister, et de montrer que nous serons capables de nous qualifier pour d’autres CAN. Ce que j’aime chez mes joueurs, c’est qu’ils ne s’affolent jamais. Et ils ne s’enflamment pas non plus. On a fêté notre qualification pour les huitièmes de finale après la victoire du Nigeria contre la Guinée-Bissau (2-0), la veille de notre match contre la Tunisie. Mais on a fêté ça calmement. Car nous n’avons pas beaucoup de temps avant le match contre la Guinée, qui a joué deux jours avant nous.

La Guinée, sur le papier et en matière d’expérience, semble cependant plus armée que la Gambie.Oui, c’est vrai, c’est une bonne équipe, qui a de très bons éléments. On l’avait battue en amical au Maroc juste avant la CAN 2019 (1-0), mais ce n’était pas le même sélectionneur, et l’équipe a changé. Le favori, pour beaucoup de personnes, c’est la Guinée, mais pour moi, c’est du 50-50. Je pense que ça peut ressembler au match contre le Mali. La Guinée est une formation qui joue bien, qui a de la qualité technique, notamment avec Naby Keïta, et qui a de grosses capacités physiques. De toute manière, ça passe ou ça casse. En ce qui nous concerne, nous n’allons pas nous mettre trop de pression. On va faire ce qu’on sait faire, mais tout ce qui peut nous arriver maintenant, ce n’est que du bonus.

Vous avez entraîné dans beaucoup de pays africains ; la Namibie, l’Éthiopie, le Togo, le Malawi, le Zimbabwe… Est-ce en Gambie que vous vivez votre meilleure expérience sur ce continent ?Oui. Je suis arrivé il y a trois ans et demi, au moment où il y avait une volonté de voir sur le long terme. On peut faire des stages à l’étranger, des matchs amicaux, la Fédération veut de la stabilité et on me laisse travailler. D’ailleurs, j’ai prolongé deux fois mon contrat. C’est différent de ce que j’avais connu au Togo ou en Namibie, où je n’avais pas pu faire toute une campagne qualificative dans sa totalité. Au Zimbabwe, c’était différent. J’avais signé un contrat, mais je n’avais pas reçu le permis de travail. Un soir, quelqu’un m’a appelé pour me dire que la police venait m’arrêter. J’avais quitté le pays caché dans une voiture, pour aller en Afrique du Sud.

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Propos recueillis par Alexis Billebault

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