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This is… le disque

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This is… le disque

Sortir la meilleure compilation sur le football sans en parler tiendrait probablement de la bêtise la plus crasse, commercialement parlant en tout cas. Petit aperçu donc de ce que vous trouverez sur galette, en plus du livret gigantesque (un vrai mini-so foot), lorsque vous achèterez l’objet dans les bacs.

On aurait dû baptiser cette compile Soho Foot parce que y’a quasiment que du british dans la sélection. Dépucelage oblige, nos élans ados (Teenage kicks) étaient foot et rock, un rêve de p’tits mecs désireux de s’initier dans n’importe quel Soho imaginaire made in UK.

Alors, désolé les filles, il n’est question ici que de bière, d’herbe, de foutre et de sueur. Mais pas d’amour ! On laisse ça aux nanas assez cruches qui s’amourachent de Ryan Giggs et Eric Cantona (voir infra)… Bien sûr, même si on n’avouera jamais qu’on n’est parfois que des Weeping boys in Mary’s arms, on essaiera toujours de se faire passer pour des bad boys. Voir même des Johnny too bad, nos lointains frères de frime jamaïcains à qui on rend hommage ici (Liquidator du Harry J Allstar, hymne de Chelsea, et Hooligan de John Holt).

Alors que certains confessent leur complexe corn flakes, nous on ressasse notre fantasme rosbif du rite viril concert rock & match de foot : du pub au kop, puis du kop au pub, and so on. La BO flinguée de nos années footrocks (196?-199?) est donc machiste et rassemble essentiellement des groupes de mecs chantant pour jeunes lads « hétéros ». Exit, donc, Morrissey et son tendre hooligan ! Exit aussi toute notion de couple quand on danse : It only takes one to pogo !
Voilà pourquoi figurent en bonne place Sham 69 (If the kids are united) et Cockney Rejects (I’m forever blowing bubbles) : on danse seul mais avec la mâle meute dans la furie des riffs Gibson-Marshall, roulements de toms et chœurs de supporters. Se rabaisser joyeusement au niveau du plus con faisant aussi partie du rituel… La transition directe avec Joe Strummer, épileptique Master of pogo des années punk, glisse donc comme une évidence quoiqu’on ait retenu de feu Joe deux opus aux arrangements sophistiqués : le poignant Shaktar Donetsk et le groovy Tony Adams.

Fan d’Arsenal, notre gunner of Brixton adoré nous rappelle que dans le bus du club et les vestiaires de Highbury, les Artificiers s’explosaient les tympans au son des Sex Pistols !

Mais foin des punkeries londoniennes et direction « nord », pays réel du foot et de la zique ! Des Midlands à l’Écosse et à l’Irlande, c’est là-bas que la vibe pulse plus fort ! C’est de ce creuset que sont sortis tous les clubs british vainqueurs du trophée continental le plus prestigieux, la coupe des champions ! Aston Villa, Nottingham Forest, MU, Liverpool, Celtic Glasgow… Et fuck London ! On accordera quand même aux Londoniens de Tottenham d’avoir les premiers allumé la mèche de la hype foot & rock en gagnant la première coupe d’Europe brittonne (Cup of cups) en 1963, année où la Beatlemania déferlait sur le monde libre… Avant d’embarquer dans le Redland de Manchespool, une halte rapide dans le Black Country minier, à Wolverhampton. Le barde trotskard Billy Bragg y rend hommage au footballeur de Dieu, Peter Knowles : l’attaquant prodige des Wolves troqua le ballon pour la bible à 24 ans et partit évangéliser au nom de Jéovah (God’s Footballer).

Manchester et Liverpool. On ne sait toujours pas qui est la plus red des deux, mais sous la tunique écarlate le sang coule uniformément vert ! L’Irlande a fécondé ce qui se fait de mieux en foot et en rock : les Irish immigrants ont fondé MU, Liverpool FC et le Celtic (mention spéciale pour les Bhoys, premiers vainqueurs british de la C1 en 67). Quant au rock, il faudrait un hors-série spécial pour répertorier les rockstars irlandaises ou assimilées (Beatles, Oasis, Echo & the Bunnymen, Smiths …). On a retenu the Undertones, Belfast boys comme George Best mais, eux, du quartier de Derry (ne jamais prononcer « Londonderry » !). Feargal Sharkey (prononcer : « fogueule charki »), le shaman halluciné des Tones balance l’hypnotique When saturday comes, qui donnera son titre au célèbre fanzine de foot, et le moite Teenage Kicks, l’autre hymne électrocuté du Liverpool FC.Même si l’hymne toujours officiel du club de la Mersey demeure You’ll never walk alone de Gerry & the Pacemakers (dans cette compile), il est chanté parfois aussi à Celtic Park et à Old Trafford… Manchester ! On y arrive. Dès 1956, le Trinidadien Lord Kitchner avertissait sur un air calypso jazzy (Manchester football double) qu’ « en matière de football rien n’égale MU et Manchester City »… Bon, mauvaise pioche pour City, mais le reste est OK.

Des Sixties Butsby-Best-Northern Soul aux Nineties Ferguson-Cantona-Aciiiid House-Rock, la même transe électrise Mancunia : « ’til you drop ! » Ici, on enquille les concerts et les matchs : gigs, pubs, pills, kop, football club, dancing club, goals. De la répétition naît l’excellence. La froide ville déglinguée n’offrant d’autre alternative pour se réchauffer l’âme que courir, shooter, chanter et danser. Mais avec style ! Le classicisme foot-pop : un chanteur et deux guitares (rythmique et soliste), comme Roy Keane et Giggs (arabesques solo à la John Squire) et David Beckham (rythmique transversale) ! C’est à Man-you qu’Éric Cantona a découvert le BEAT et s’est métamorphosé : Canto célébrait ses buts au milieu du kop d’Old Trafford comme il dansait des nuits entières parmi les clubbers de l’Hacienda. Vénéré, Éric le Raide aura droit à sa compile laudative. On a déniché le désopilant Eric Cantona de Raymond Bizarre, un Anglais footraque qui pousse le vice jusqu’à chanter en français, avec des « ouaaaaaiiiiis ! », une gouaille pas possib’…

Comme mentionné plus haut, les nanas nunuches du Rainbow Choir (le délicieux Ryan Giggs) et Her (Cantona Superstar) célèbrent à leur façon la gloire de MU. Il en va de même pour les Wedding Present, (North-Englandeurs, eux aussi) qui ont baptisé George Best un de leurs albums, d’où l’entrée de leur single My favorite dress dans notre play-list !

Parce qu’en musique, comme en football, le style a son importance.

Chérif Ghemmour
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