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Stam, le nouveau costumé

Par Maxime Brigand
Stam, le nouveau costumé

Neuf ans après sa retraite sportive, Jaap Stam a décidé d'enfiler un costume d'entraîneur dont il ne voulait pas au départ. Le voilà depuis quatre mois boss de Reading, en Championship, et prêt à aller défier Arsenal à l'Emirates. Avec ses idées aux chevilles et une aura naturelle collée sur le crâne.

Arsenal – Reading 20h45 – beIN Sport 2

Old Trafford a toujours trouvé les mots justes pour parler de ses soldats : « Jaap Stam est un énorme Hollandais / Passes-le si tu oses / Essaye de le dribbler et il te fera ressembler à une bite. » Voilà la mélodie qui résonne des trois ans passés par le colosse de Kampen à Manchester. Il y a la musique et les images. Celles d’un défenseur brutal mais juste, impérial et successeur de Gary Pallister, touché physiquement après quinze ans à déboîter des mollets, dont neuf sous les ordres de Sir Alex Ferguson. Au fil du temps, Jakob Stam est devenu une référence du poste de défenseur central et restera à jamais comme la plus grande erreur de jugement des vingt-sept ans de règne de Fergie dans son costume de coach de Manchester United.

Pourquoi ? Car avec l’international hollandais, le club était intouchable, a gagné trois titres de champion d’Angleterre sur trois saisons, un triplé historique en 1999 et gratté une Coupe intercontinentale la même année à Tokyo face au Palmeiras de Scolari. Mais, un jour, Ferguson a pensé qu’il était sur le déclin sans se rendre compte que Jaap était simplement en train d’évoluer grâce à un sens de l’anticipation développé pour se ranger des duels et découpages qui avaient posé sa légende. Puis, Stam a filé à la Lazio à l’été 2001. Comme un déchirement.

La référence, la station service et la sensation

Un truc auquel Sir Alex pense encore et sur lequel il avoue s’être planté : « Stam revenait tout juste d’une blessure [au tendon d’Achille, ndlr] et nous pensions qu’il avait perdu de son niveau. Nous avons reçu une offre de la Lazio. 16,5 millions de livres pour un arrière central de vingt-neuf ans, c’est une offre que je n’ai pas refusée.(…)Il s’agit de l’une de mes plus grandes erreurs en tant que manager. Heureusement, je ne n’en ai pas fait beaucoup, mais celle-ci en fait partie. »

Une histoire de façade. Car en réalité, Stam a signé la fin de son aventure à Manchester United à travers les lignes de son autobiographie Head to Head. Un bouquin dans lequel il balance sur le vestiaire mancunien, sur les consignes tactiques de Ferguson et ouvrira la porte d’une vente pour un club qui a alors besoin d’argent. L’histoire se réglera dans une station service : « Ferguson m’a dit que je devais être transféré. Il a alors ajouté : « Pourrais-tu rapidement partir à la Lazio, s’il te plaît ? » J’ai dû accepter. Une simple conversation dans ma voiture garée à une station service de Manchester aura suffi à me faire quitter ce grand club. » Clap de fin.

La suite de l’histoire de Stam lui donnera raison et fera de lui un monument dans ce qui reste encore aujourd’hui l’une des défenses les plus complètes des années 2000 avec l’AC Milan : Cafu-Stam-Nesta-Maldini. Bref, sur un terrain, Jakob était immense. Moins de dix ans après sa dernière saison pro à l’Ajax, Jaap Stam a débarqué dans un rôle qu’il n’aurait jamais pensé dessiner pour lui. Le voilà à Reading, en Championship, posé en apôtre de la possession avec son calepin et sa propre philosophie de coach. « Beaucoup de gens disent : « On pouvait déjà voir que ce joueur deviendrait entraîneur », mais je pense que, parfois, c’est pas mal de conneries, expliquait récemment Stam au Guardian. Ce n’est pas toujours le joueur qui parlait dans le vestiaire qui va ensuite devenir un bon entraîneur. C’est une sensation qu’il faut développer, un sentiment qui doit grandir en vous. Bien sûr, quand vous jouez au foot, on peut toujours penser qu’on va devenir un bon entraîneur, mais ce n’est pas toujours le cas. J’ai été joueur et, après ça, je ne voulais rien faire d’autre dans le foot pendant un an et voir après. » Alors il s’est éloigné du monde du foot un temps, a multiplié les expériences (FC Zwolle, Ajax) avant de grimper en tant qu’entraîneur principal d’une équipe première en juin dernier pour remplacer Brian McDermott, en poste depuis cinq mois chez les Royals et qui a terminé l’exercice au bord de la relégation.

Le roi de la possession

Jaap Stam n’avait jusqu’ici jamais pensé devenir entraîneur, mais il est bien devenu le trente-et-unième joueur passé entre les mains de Ferguson à devenir coach et a rapidement changé les choses. Après quatorze journées de Championship et alors que Reading s’apprête à défier Arsenal à l’Emirates en huitièmes de finale de League Cup, Stam a bousculé les préceptes de la deuxième division anglaise en affichant régulièrement entre 65 et 75% de possession de balle. Les Royals pointent à la huitième place, ont remporté six rencontres sur quatorze et le Madejski Stadium commence doucement à s’adapter à cette nouvelle approche après un long temps de critique contre un jeu jugé trop stérile.

Pour ça, Stam a utilisé la vision de ses anciens profs : « Hiddink a été très important, car c’est un entraîneur très humain. Pareil pour Ferguson, qui était surtout très fort pour construire son groupe. En tant qu’entraîneur, vous devez avoir votre propre vision de ce que vous voulez faire avec votre équipe. Vous devez avoir certains joueurs avec leurs qualités plus qu’avec des noms. » Lui a construit son groupe sans dépenser un centime, avec des paris (Meïté, Mendes, Swift, Blackett), quelques Bataves et l’expérience de certains anciens de Championship, comme le Français Yann Kermorgant ou Ali Al Habsi. Pointe aussi dans l’effectif Niall Keown, fils de, mais aussi une citation dans la cantine de Hogwood Park. Des mots de Sir Alex Ferguson. Rejeté mais pas oublié.

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Par Maxime Brigand

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