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Séville peut-il refaire le coup de 2006 ?

Par Théo Denmat
Séville peut-il refaire le coup de 2006 ?

En 2006, les Andalous avaient écrasé 3-0 les Blaugrana pour l'entame d'une saison de tous les succès. Pour diverses raisons, le scénario pourrait se répéter ce soir. Ou pas.

À l’époque, ils s’habillaient encore de blanc. Daniel Alves et Adriano, pas encore repérés par la cellule de recrutement barcelonaise en 2006, s’alignent en ce soir du 25 août sur la pelouse du stade Louis-II drapés du maillot extérieur du FC Séville. En face, Xavi n’a que vingt-six ans, Messi dix-neuf, Eto’o est un poil moins vieux qu’aujourd’hui et Rafael Márquez accompagne Carles Puyol en défense centrale. Une équipe type barcelonaise pour une finale de Supercoupe d’Europe qui échappe au club depuis 1997 et une double confrontation face au Borussia Dortmund. Répétition de l’histoire oblige, les Blaugrana se présentent ce soir-là comme vainqueurs de la dernière Ligue des champions (2-1 face à Arsenal), tandis que les Sévillans ont écrasé Middlesbrough en finale de la Coupe de l’UEFA (4-0) la saison passée. Sur le papier, les Andalous ont donc la mâchoire qui tremble… mais c’est bien eux qui donnent le premier coup de dent : après sept petites minutes de jeu, Víctor Valdés repousse une frappe de Luís Fabiano qui profite à Renato dans la surface, avant que Kanouté ne double la mise juste avant la mi-temps. Maresca transforme un dernier penalty à la 89e minute et Séville s’impose 3-0 pour le premier trophée d’une saison qui se révèlera dorée. La meilleure de l’histoire du club, disent certains, avec une Coupe du Roi, une troisième place en championnat et une nouvelle Coupe de l’UEFA. Alors, Kevin Gameiro ? Peut-il sonner ce soir le cor de chasse dans le stade de Tbilissi ? L’affaire semble, de fait, un chouïa plus compliquée.

Non, parce qu’une Coupe du monde, ça fatigue un peu

Ce soir, pour la reprise de la compétition, les deux équipes partent, a priori, sur un pied d’égalité. Préparation estivale autonome, reprise de l’entraînement le 13 juillet pour les Barcelonais et un bon mois de préparation pour les Nervionenses : là-dessus, pas de bisbille, et première différence. Car en 2006, le constat de base était tout autre. La Coupe du monde allemande, achevée 46 jours plus tôt, a usé corps et esprit des Espagnols et Brésiliens, présents en nombre sur le pré vert. Seulement, pendant que Valdés, Puyol, Xavi et Iniesta mangeaient du Zidane par la racine, Andrès Palop, Javi Navarro, David Castedo et Jesús Navas sirotaient thés à la verveine sur diabolos grenadine. Rijkaard, qui avait décidé pour l’occasion d’aligner le même 11 que face à Arsenal deux mois plus tôt, est vite dépassé par la fraicheur du milieu adverse, où Adriano, Renato, Navas et Poulsen, la nouvelle recrue, court-circuitent le toro culé et enclenchent les contre-attaques.

Aujourd’hui, les absences de Daniel Carriço et Nico Pareja en défense, conjuguées à la mauvaise grillade-party de Timothée Kolodziejczak, Adil Rami et Steven N’Zonzi réduisent considérablement les options défensives des Andalous, délestés qui plus est d’un Aleix Vidal passé côté ennemi. Une absence qui ne devrait pas perturber plus que cela l’équilibre barcelonais, lui aussi allégé de Neymar et Arda Turan (qui doit attendre janvier avant de jouer), Messi n’étant revenu que très récemment dans le groupe après la Copa América. Voilà peut-être le tournoi sud-américain qui aurait pu faire pencher la balance côté rouge et blanc. Seulement voilà : dans le viseur de Mascherano et compagnie, la possibilité d’un deuxième sextuplé après 2009 aurait de quoi donner un grand coup de moteur au plus Hermione des navires de football. Alors quand le bateau est déjà un hors-bord…

Oui, parce que Kevin Gameiro

Malgré un gruyère défensif handicapant, le Séville de 2015 souffre en réalité de la comparaison offensive avec son neveu de 2006. Là où Juande Ramos alignait un duo Luís Fabiano – Frédéric Kanouté, Unai Emery envoie Kevin Gameiro au charbon pour la saison de tous les dangers. Jusqu’ici remplaçant de Carlos Bacca, désormais filou milanais, le merlu espagnol se voit confier cette année les clés de la troisième attaque de Liga l’an passé (71 buts). Un héritage lourd comme la carte de visite de Ciro Immobile, venu concurrencer un secteur où Gaël Kakuta pourrait enfin prendre son envol. Kevin Gameiro, c’est une promesse de mouvement. L’assurance de l’appel en profondeur, du placement de chat et de la course feinte, la tête en arrière et les bras devants. Une promesse d’échec, aussi, puisqu’un tel jeu d’équilibriste paraît comme couplé à l’incertitude : une ligne de hors-jeu, quelques centimètres en moins pour reprendre un centre, une motte de terre qui soulève le cuir. Mais c’est cela Gameiro. Reculer pour mieux sauter, surprendre, piquer, sans cesse. Voilà des qualités de super-sub que le bonhomme devra apprendre à manier avec régularité sur la longueur d’une saison, sans s’écrouler à mi-parcours. Une question de confiance. Dans un tout autre style que Fabiano et Kanouté, 3m79 à eux deux, le jeu des pensionnaires du Sánchez Pizjuán a donc su évoluer au fil des années pour conquérir à nouveau la Ligue Europa et croiser à nouveau la route de Lionel Messi, neuf ans plus tard. En 2006, l’Argentin était reparti bredouille, avant de gagner le trophée trois ans plus tard. Cette année, Séville peut-il refaire le coup ? Daniel Alves, homme du match de l’époque, a lui déjà choisi son camp.

Par Théo Denmat

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