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Roma-Fiorentina, à la croisée des chemins

Par Eric Marinelli
Roma-Fiorentina, à la croisée des chemins

L'AS Roma et la Fiorentina se retrouvent au stadio Olimpico, ce jeudi, pour la seconde manche d'un huitième de finale de Ligue Europa 100% italien. Une rencontre qui, d'un côté comme de l'autre, marquera un virage décisif avant la dernière ligne droite de la saison.

« Notre but est d’être encore en course au début du printemps. On jugera de la situation et des objectifs à se fixer à ce moment-là. » Au football, le changement de saison calendaire est placé au rang des grands classiques de tout entraîneur modeste qui ne veut pas se risquer au jeu d’hasardeuses prédictions. Rudi Garcia a longtemps fait fi de cette prudence, mais a fini par payer pour apprendre. À deux jours de la date fatidique, l’AS Roma a effectivement besoin d’un sacré bol d’air, tant la situation n’a cessé de se compliquer depuis la reprise hivernale. Bien loin du concerto de Vivaldi, la Louve a perdu une belle touffe de poils pour arriver jusqu’à la fameuse dernière ligne droite de la saison. Désormais définitivement larguée en championnat et éliminée en Coupe d’Italie, la Roma ne peut plus aspirer qu’à un seul trophée : la Ligue Europa. Problème, la réception de la Fiorentina en huitième de finale retour au Stadio Olimpico ne s’annonce pas franchement sous une météo estivale. Coriace adversaire, la Viola est, elle, arrivée quasiment indemne à ce stade de la saison. Et ne compte pas relâcher ses efforts en si bon chemin.

Ligue Europa, objectif ou échappatoire ?

La ville éternelle a la particularité de ressentir avec excès les tourments météorologiques des siens. Quand le soleil brille, il le fait de mille feux. Quand la pluie s’abat, c’est un véritable déluge. L’AS Roma, comme la Lazio, y est désormais largement habituée. Seulement, la Louve peine pour inverser la tendance et pour apercevoir les premières éclaircies. Défaite lundi par la Sampdoria sur sa pelouse (0-2), la bande à Garcia est engluée dans un tourbillon de médiocres résultats. Avec seulement deux victoires en championnat en 2015 (contre huit nuls et une défaite, contre la Samp donc), la situation s’est assombrie au classement. À la trêve, les Giallorossi ne comptaient que 3 points de retard sur la Juve, et 9 d’avance sur un trio Lazio-Napoli-Sampdoria. Aujourd’hui, l’écart avec la Vieille Dame est monté à 14 unités quand le voisin laziale vient souffler chaudement sur la nuque à un tout petit point derrière. Dans ces conditions, la Maggica ne sait plus vraiment à quel saint se vouer ni sur quel front trouver l’anticyclone. Rudi Garcia ne cédait toutefois pas au catastrophisme en conférence de presse, ce mercredi : « Je suis calme. Après la pluie vient le beau temps. On dirait que nous luttons pour le maintien et que nous sommes éliminés de toutes les compétitions. Mais ce n’est pas le cas. Comme je ne me sentais pas un roi avant, je ne sens pas le principal coupable maintenant. On fera les comptes à la fin de la saison. »
Une volonté que partage sûrement la Viola, qui compte bien jouer un mauvais tour au stadio Olimpico où la Roma ne s’est plus imposée depuis le 30 novembre dernier contre l’Inter. Une statistique qui donne confiance aux Florentins après le match nul à l’aller à l’Artemio Franchi (1-1). Les hommes de Montella peuvent également s’appuyer sur un environnement bien plus serein que leurs adversaires malgré une sévère défaite contre la Lazio, il y a 10 jours (4-0). La Viola reste effectivement en embuscade pour se qualifier en Ligue des champions – sixième à 5 points de la Roma – et s’est offert un magnifique succès sur la pelouse de la Juve en demi-finale aller de Coupe d’Italie (2-1). Confortée par sa remontée contre le Milan, lundi, (2-1), la Fio ne compte pas galvauder la Ligue Europa comme le confiait son milieu espagnol, Borja Valero, ce mercredi : « Je n’ai jamais rien gagné dans ma carrière, et mon objectif est de le faire avec la Fiorentina. On veut aller au bout de cette compétition. La victoire contre Milan est la dernière démonstration que nous avons acquis la bonne mentalité. Il nous faut seulement continuer sur cette voie désormais. » . La Roma est prévenue, la Fiorentina veut briller.

Only the strong survive

En bon ancien Romain, Vincenzo Montella sait toutefois où il pose les pieds et se méfie de la réaction de son adversaire : « Je ne crois pas que les difficultés de la Roma soient un avantage pour nous. On ne peut pas espérer que les sifflets de l’Olimpico tétanisent les joueurs. Au contraire, comme je les connais, ils seront emplis d’orgueil. Ce sera un match difficile et ouvert » . L’Aeroplanino garde en effet quelques attaches à Rome, même s’il assure ne pas s’être entretenu avec ses anciennes ouailles comme Totti. Un Capitano qui, selon plusieurs indiscrétions, n’a pas hésité à donner de la voix cette semaine lors d’une nouvelle réunion entre les joueurs et Garcia. C’est effectivement le moment ou jamais pour que la Roma retrouve de l’allant. Certainement le meilleur des siens ces derniers temps – même s’il a été expulsé lundi –, le Malien Seydou Keita implore, lui, le soutien des tifosi : « C’est le moment le plus difficile de la saison. Mais il faut garder la tête haute dans la difficulté. Les tifosi sont déterminants. Je leur demande d’être à nos côtés et de ne pas nous lâcher parce que, sans leur aide, ce sera encore plus difficile de gagner et de bien jouer sous les sifflets » . Bonne nouvelle pour la Roma, elle pourra finalement compter sur Manolas et De Rossi, un temps douteux. Pas d’Ibarbo ni de Maicon en revanche, qui restent en compagnie des blessés de longue date comme Strootman et Castán. Ce sera d’ailleurs peut-être une des clés du match, puisque la Fiorentina devra de son côté se passer de l’ancien Romain David Pizarro, touché lors du match aller. Une sortie qui avait largement pénalisé le jeu de la Viola et indirectement permis à la Roma de revenir dans la partie. Montella peut toutefois se consoler avec les retours de Savić et surtout de Mario Gómez, justement bourreau de la Louve à l’Olimpico en quart de finale de Coupe d’Italie en février. Une présence allemande dont se méfiera, à n’en pas douter, Rudi Garcia. Le retour du ciel bleu à Rome en dépend.

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