Real – Juande Ramos remplace Bernie
C'est fait. Les dirigeants du Real Madrid ont enfin mis un terme au supplice du peuple madridiste. Schuster viré, c'est le jovial Juande Ramos, ancien coach du FC Séville et de Tottenham, qui va désormais poser son boule sur le banc du Real Madrid. Pour le meilleur ou pour le pire ?
« Le Barça est imbattable, nous ne pourrons pas gagner » . Sans doute la phrase de trop pour Bernie-en-bloc. A Madrid, on ne badine pas avec le Clasico. Même au fond du trou, quand on est le Real, on va à Barcelone pour manger du Blaugrana. Question d’honneur et de standing. Imaginez un instant la scène en France. L’OM se déplace à la capitale. Eric Gerets encense Paris, déclare que le PSG est de toute évidence injouable en ce moment et que donc, en gros, Marseille va charger au Parc. Mélangez quelques secondes, rajoutez quelques degrés d’alcool et agitez le tout. Vous aurez alors un aperçu de ce qu’ont pu ressentir les socios du Real. You’ve gone too far, Bernie !
L’entraîneur teuton et les dirigeants du Real Madrid se sont de fait rencontrés ce mardi et se sont séparés d’un commun accord, comme l’a expliqué le directeur sportif Pedja Mijatovic – qui a soumis dans la matinée la destitution de Schuster au président Calderon – lors d’une conférence de presse tenue à 14h30 : « Il a accepté cette décision avec tristesse » . Tristesse, sadness, saudade, traurigkeit, tristesza, appelez ça comme vous voudrez…Au Real, Schuster a de toute façon passé son temps à tirer la tronche, que ce soit à la presse ou à ses joueurs.
Schuster out, c’est donc Juande Ramos, un autre grand communiquant, qui le remplace. Un contrat de six mois, donc du provisoire manifestement. Même si l’ancien coach du FC Séville confesse qu’il signe généralement des contrats de courte durée. Histoire de pouvoir se faire la belle plus facilement en cas d’incompatibilité d’humeurs. Et avec Juan de la Cruz Ramos Cano…
Ce matin donc, Juande reçoit un coup de fil des dirigeants madrilènes. Une invitation à petit-déjeuner. En une heure ou deux, l’affaire est bouclée. Pour autant, Juande Ramos est-il vraiment la solution idoine ?
Pour mémoire, ce dernier vient tout juste d’effectuer le pire départ de l’histoire de Tottenham en championnat depuis 1912. Deux points en huit journées. Sitôt Ramos licencié, les Spurs ont d’ailleurs enchaîné cinq victoires consécutives. Vous avez dit libérés ? Un bourreau pour un autre ?
Plus sérieusement, quelle différence fondamentale entre Schuster et Juande Ramos ? L’un est taiseux, l’autre mutique. Le Real n’aurait-il pas tout simplement besoin en ces temps d’un entraîneur chaleureux, proche de ses joueurs et compréhensif, prompt à les soutenir contre vents et marées ? La réponse est non. Pour gérer une telle pléthore de stars, aux ego démesurés, la méthode est simple : rigueur et autorité voire autoritarisme.
La preuve, rappelez-vous Fabio Capello. Le coach transalpin a débarqué à Madrid en pleine époque Pinder. Et le type a fait quoi ? Il a remis à l’heure tout le monde, a imposé de la discipline, a rappelé deux-trois notions élémentaires de tactique (notamment défensive). Puis il a motivé sa troupe comme une horde de Vikings…Avec les résultats que l’on connaît. C’est en ce sens que l’arrivée de Juande Ramos à la tête du Real devrait s’avérer bénéfique. Ainsi, peut-être Rafael Van der Vaart mangera-t-il un peu moins à la cantine ? Un exemple à la con parmi d’autres. Parmi tant d’autres.
En résumé, ça va chauffer, saigner, suer du côté de Madrid au cours des six prochains mois, et qui mieux que Juande Ramos peut mener à bien cette mission de maître de guerre ? Rendez-vous samedi, au Camp Nou, pour un premier électrochoc ?
Par Florian Albert
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