- Liga
- 19ème journée
Real et Barca, la tête ailleurs
Vainqueurs difficiles de Majorque (2-1) et du Bétis Séville (4-2), le Real et le Barca ont assuré le minimum à trois jours du premier clasico de l’année. Ils distancent Valence, battu à domicile par la Real Sociedad de Griezmann (1-0), buteur. Bien menés par leurs entraineurs argentins, l’Athletic Bilbao et l’Atlético Madrid se sont fait plaisir à domicile (victoires 3-0), et réalisent la bonne opération du week-end. Ça va pas fort pour les clubs andalous, et ça sent déjà le roussi pour Saragosse.
Le double Clasico pas vraiment prévu qui les attend les emmerde peut-être. En tout cas, il les préoccupe. Ni le Real ni le Barca ne se sont montrés très concernés par leur match du week-end. Le Real, d’abord, a dû mettre les moyens pour renverser la tendance face à Majorque, samedi soir (2-1). Bousculés en première mi-temps, et logiquement menés au score, les Madrilènes ont fini le match avec Benzema, Cristiano Ronaldo, Kaka, Özil, Callejon et Higuain aux avant-postes. De quoi faire flipper Aouate, le portier majorquin. Pari gagnant pour le Mou, les deux derniers assurant les trois points au champion d’hiver dans le dernier quart d’heure. L’ancien joueur de l’Espanyol a certes une crête immonde, mais il faut reconnaitre qu’il se montre décisif presque à chaque fois qu’on lui donne sa chance. Depuis la reprise, on ne peut pas en dire autant de Kaka.
En Catalogne, le Barca aussi s’est fait peur, après que le Bétis, héroïque, soit remonté à 2-2. Il a finalement fallu que Mario Alvarez se fasse exclure à vingt minutes du terme pour que les Blaugranas reprennent l’avantage, par Alexis Sanchez et Messi, sur penalty (4-2). Au coup d’envoi, Guardiola n’alignait que deux véritables défenseurs, Puyol et Abidal, plus Mascherano, Dani Alves et Piqué s’asseyant eux sur le banc. Un onze plus dangereux, mais aussi plus fragile. En jouant avec le feu, le Pep a failli perdre gros. A la troisième place, le FC Valence est lâché après sa défaite à Mestalla face à la Real Sociedad (1-0). Unai Emery n’a pas les largesses d’effectif du duo de tête pour pallier les absences, alors quand le buteur maison Soldado n’est pas là devant, les Valenciens ne marquent pas. Rami, Mathieu et Feghouli étaient titulaires, mais le seul Français à avoir brillé sur la pelouse était dans le camp adverse. Homme du match, Antoine Griezmann s’est remis ses supporters dans la poche, en inscrivant le seul but du match, en s’y reprenant à deux fois.
Sauce argentine
Atlético Madrid. Simeone a dû savourer ses retrouvailles avec le Vicente Calderon. Après le bon nul décroché à Malaga, les Colchoneros ont montré qu’avec l’Argentin à leur tête, ils avaient d’autres prétentions que cette 11ème place dégueulasse qu’ils occupaient à la trêve, en écrasant Villarreal (3-0), qui va devoir sérieusement penser au maintien. Et pour continuer à penser Europe, l’ancien coach du Racing Avellaneda compte sur ses compagnons sud-américains, Radamel Falcao, auteur d’un doublé (pas le plus beau de sa carrière, certes) et Diego, qui a arrondi le score en fin de match avec une sérénité impressionnante. Amorti de la poitrine, contrôle, ajustement du gardien. Do Brasil.
Au rayon entraîneur argentin en pleine bourre, Marcelo Bielsa n’est pas en reste. Son Bilbao n’a perdu qu’une fois en championnat lors des quatre derniers mois. C’était à San Mames, contre Grenade. Les Basques accueillaient aujourd’hui la surprise de la première partie de saison, Levante, et en ont profité pour raccourcir la distance qui sépare les deux équipes. Un résultat un peu sévère (3-0), mais un très beau match de football, avec 17 frappes pour Bilbao contre 16 pour Levante. L’Athletic porte bien son nom, c’est dans les airs qu’il a fait la différence, avec trois coups de boule, dont deux sur corner. Le troisième étant l’œuvre de Llorente, qui doit sentir l’Euro approcher. Bilbao fait le bond en avant du week-end en remontant à la 5ème place, à quatre points de son adversaire du jour.
Le sale hiver andalou
Car dans la première partie de tableau, tous se sont manqués, à commencer par Malaga, qui commence aussi mal l’année qu’il l’avait terminé, avec une défaite sur la pelouse de Gijon (2-1), l’impressionnant avant-dernier. Avec la charnière trentenaire Demichelis-Mathijsen et Toulalan en sentinelle, l’axe défensif malagueño est probablement le plus lent de Liga. Van Nistelrooy ne va pas beaucoup plus vite, mais il est autrement plus adroit. Son égalisation à la 88ème minute n’a toutefois servi à rien, puisque Trejo a enflammé le Molinon d’une lourde frappe dans les arrêts de jeu. L’Andalousie n’aime pas l’hiver. Le compère sévillan continue lui aussi à ramer, et à ne pas trouver de solutions offensives, malgré l’arrivée de Reyes et la légère montée en puissance de Jesus Navas. Tenus en échec à domicile par l’Espanyol Barcelone (0-0), sans victoire en Liga depuis le 3 décembre, les hommes de Garcia Toral restent enfoncés à la septième place. Pas vraiment leur objectif.
Enfin, Osasuna, pas remis des fêtes, s’est fait surprendre à domicile pour la première fois de la saison, par le Racing Santander (2-0). Un penalty en première, un autre en deuxième, sans forcer, Stuani a passé une bonne après-midi. Pas mieux pour le promu Grenade, qui avait commencé sa saison par une défaite à la maison contre le deuxième promu, le Bétis Séville, et qui boucle la phase aller de la même manière face au troisième promu, le Rayo Vallecano (2-1). Premiers non relégables, ça sera chaud jusqu’au bout pour les gardiens de l’Alhambra. Pour Saragosse, tenu en échec par Getafe (1-1), et dernier avec 11 petits points, ça paraît déjà foutu.
Par Léo Ruiz