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Quand le Golden Boy n’était encore qu’un Jeune Homme

Par Eric Marinelli
6 minutes
Quand le Golden Boy n’était encore qu’un Jeune Homme

Le Milan AC défie ce mardi soir l'Alessandria en demi-finale aller de Coupe d'Italie. Un affrontement inattendu qui suscitera l'intérêt tout particulier d'une légende des Rossoneri : Gianni Rivera. Car c'est bien chez les Grigi que le Golden Boy a commencé sa carrière.

15 ans, 9 mois et 15 jours. À cet âge, la plupart des adolescents n’ont encore qu’une vague idée de leur avenir professionnel. Pas étonnant, puisque, selon leur mois de naissance et le – bon – déroulement de leur scolarité, ils ne sont, en France, qu’en seconde ou en première. Mais l’histoire de Gianni Rivera est tout autre. Puisque c’est à cet âge-là, qu’il a fait ses débuts professionnels en Serie A, le 2 juin 1959, face à l’Inter Milan. Précoce ? Pas tant que ça, puisque Amedeo Amadei avait, lui, 9 jours de moins lorsqu’il a débuté avec la Roma en 1937… C’est évidemment ironique, tant le fait de débuter aussi jeune parmi l’élite italienne est impressionnant.

S’il a défloré son compteur de présences en pro face à l’Inter, Gianni Rivera n’a toutefois pas commencé par un derby della Madonnina. Comment est-ce possible ? Tout simplement, car il n’a ni été formé ni débuté sa carrière au Milan AC, comme beaucoup peuvent le penser. Gianni aurait d’ailleurs pu ne jamais évoluer chez les Rossoneri. Petit, il supportait même la Juve, le plus grand club de sa région. Celui qui deviendra le Golden Boy – justement pour son passage au Milan à même pas 17 ans -, est effectivement né à Alessandria, la plus grande ville du Piémont en matière de superficie. Et c’est justement là, dans le club éponyme, qu’il a commencé sa carrière. Retour sur les premiers pas d’une légende.

La guerre, une histoire de prénom et une destinée

18 août 1943. Le paysage est désolant. L’Italie, comme une grande partie de l’Europe, est sous les bombes. Tout ou presque n’est que décombres, larmes et morts. Employé du chemin de fer, Teresio Rivera risque d’autant plus sa vie que le dépôt ferroviaire où il est ouvrier représente une des cibles privilégiées des bombardements. Lorsqu’il entend la sirène d’alerte habituelle, Teresio est désormais rodé. Il saute sur sa bicyclette et file rejoindre sa femme Edera. Pour lui, à la peur de la guerre s’ajoute celle de perdre un enfant. Edera est enceinte et reste sur le terrible accouchement d’un bébé mort-né, à peine un an plus tôt. Fort heureusement, ce jour-là, alors que Teresio vient tout juste de la rejoindre, Edera accouche d’un petit garçon en parfaite santé. L’horreur du quotidien est enfin apaisée par une bonne nouvelle. Les deux époux ont le sourire et voient cette naissance comme un espoir, comme une raison de ne pas se laisser abattre, comme un signe que l’amour triomphe toujours. C’est décidé, ce petit garçon s’appellera Gianni. Officieusement en tout cas. Car officiellement, il est alors impossible de donner à un enfant un prénom qui n’est pas celui d’un saint. Va donc pour Giovanni, le prénom du grand-père paternel, sur les papiers et pour Gianni dans la vie. Un détail ? Oui sûrement… si cet enfant n’avait pas été destiné à la gloire.

Quelques années ont passé quand le petit Gianni tape ses premiers ballons. Très vite, on comprend qu’il est bien plus doué que les autres. Mais s’il aime s’amuser avec ses copains, Gianni ne voit pas pour autant le football comme son avenir. Pas encore en tout cas. Son rêve est plutôt de devenir comptable. Néanmoins, son talent le porte à être repéré dès l’âge de douze ans par Giuseppe Cornara, le fondateur du Centre de formation des jeunes footballeurs de l’Alessandria, une des premières écoles de foot de l’histoire en Italie. La suite est un conte de fées. Avec les équipes de jeunes des Grigi, Gianni impressionne. Et pas n’importe qui, puisque lors d’un tournoi, Silvio Piola en personne – qui est toujours le meilleur buteur de l’histoire de la Serie A aujourd’hui pour ceux qui auraient raté un épisode – s’émerveille devant ses capacités techniques : « À son âge, je ne pouvais même pas rêver des choses qu’il sait déjà faire. » Franco Pedroni, l’entraîneur de l’équipe première de l’Alessandria, se décide ainsi à tester l’immense espoir lors d’un match amical face à l’équipe suédoise de l’AIK en avril 1958. Gianni Rivera n’a alors que 14 ans, mais il ne se manque pas et participe à la victoire des siens avec un but, pour une victoire finale 4 à 1. Il vient de gagner sa place dans le groupe pro pour la saison suivante. L’histoire est en marche.

Le coup de pouce de Franco Pedrino et le flair de Giuseppe Viani

L’Alessandria ne veut toutefois pas prendre le risque de le griller, et Gianni doit ainsi attendre plus d’un an pour être définitivement lancé dans le grand bain, lors de l’avant-dernière journée du championnat. Face à l’Inter donc, après que les Grigi se sont bien assurés l’autorisation de la Fédération pour aligner leur U16. La rencontre se finit sur le score de 1 à 1, et Rivera est crédité des encouragements du journal turinois Tuttosport : « Face au coriace (Giovanni) Invernizzi, il (Rivera, ndlr) a fait de bonnes choses, a réussi à faire admirer la finesse de sa technique, la précision de ses passes et la rapidité de son tir. » Le Milan flaire alors le bon coup et devance la concurrence, grâce aux conseils de Franco Pedroni qui recommande vivement son joueur à son ancien club. Après un test, évidemment concluant, à Linate, sous les yeux de Luigi Bonizzoni et Giuseppe Viani, respectivement coach et directeur sportif du Diavolo, Rivera est acheté en copropriété par les Rossoneri. Toutefois, il est décidé qu’il évoluera une saison de plus avec l’Alessandria pour poursuivre tranquillement sa progression en Serie A. 25 matchs et 6 buts plus tard, dont un face au Milan, celui qu’on surnomme alors le « Jeune Homme » a fait ses preuves.

Les Rossoneri n’hésitent pas plus longtemps pour l’acquérir définitivement contre le chiffre conséquent pour l’époque de 65 millions de lires, en plus de Giancarlo Migliavacca et du prêt de Sergio Bettini. Une somme qui fait alors dire au président du Milan, Andrea Rizzoli, qu’il a « dépensé un paquet d’argent pour acheter un jeune garçon dont [il] ne connaît même pas le nom » . Pas un paquet d’argent, M. Rizzoli, seulement le juste prix ! Car si personne ne peut alors s’en douter, Gianni Rivera deviendra une légende rossonera. À Milan, il connaîtra tout. Il sera joueur, capitaine, puis remportera le Ballon d’or en 69. Le premier du club d’ailleurs, bien avant Gullit en 87, Van Basten en 88, 89 et 92, Weah en 95, Shevchenko en 2004 et Kaká en 2007. Il disputera 658 rencontres, inscrira 164 buts et gagnera 2 Coupes des clubs champions, 2 Coupes des coupes, une Coupe intercontinentale, 3 Scudetti et 4 Coupes d’Italie. Lui, le passeur hors pair, sera également capocannoniere de Serie A en 1972-1973. Enfin, après sa retraite, il deviendra même vice-président du club de 79 à 86. Et dire que Gianni Rivera voulait juste être comptable !

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Par Eric Marinelli

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