PSG – Rothen : courage fuyons !
Retour dimanche 31 mai au Parc des Princes. Pedro Pauleta fête son jubilée devant 35 000 personnes. Le meilleur buteur de l'histoire du club parisien a convié ses amis pour un match face à l'équipe actuelle du PSG. La veille, les joueurs de la capitale ont été incapables d'inscrire un but à une équipe de Monaco sans relief pour assurer une place européenne au PSG. Les amis de Pauleta sont applaudis, les Parisiens sifflés. Surtout l'un d'entre eux : Jérome Rothen, pris en grippe par le public du Parc depuis plusieurs semaines et qui décide de claquer la porte. Les raisons d'une rupture inéluctable...
Lorsque Paul Le Guen arrive au PSG en janvier 2007, le club est à la dérive et Rothen est sur le point de quitter le navire. Le technicien breton convainc in extrémis le joueur de rester. Le milieu gauche réalise un exercice correct et le club se sauve. Saison suivante, même scénario en pire : le PSG évite la relégation par miracle à la dernière journée et le doit en partie à Rothen. A moins que l’abyssale médiocrité du reste de l’équipe ait détourné l’attention sur lui.
Des performances consternantes
En deux saisons et demi, Paul Le Guen aura accordé une confiance aveugle et répétée à Jerome Rothen et ce malgré un rendement très moyen. La saison qui vient de s’achever aura marqué le vrai désamour d’un public pour son joueur, qui aura enchaîné les performances consternantes en 2008/2009 : incapable de faire la différence balle au pied, des centres et des coups de pied arrêtés qui atterrissent avec une précision chirurgicale et une fréquence redoutable dans les bras du gardien adverse tandis que le jeune et prometteur Tripy Makonda, seule doublure crédible à son poste, trépigne d’impatience sur le banc. Rothen commence à irriter le Parc. Ses deux meilleurs matches de la saison ? Contre Lorient (3-2) où il a joué arrière gauche pour dépanner, et contre Le Havre (3-0), déjà relégué.
Aimer le club ne suffit pas, ou plus
Johnny Rothen tente d’expliquer les sifflets dont il est l’objet : « Le public a réagi à ce qu’il y a dans les médias… » . Non, Jérôme, le public a réagi à ce qu’il y a sur le terrain. Et l’érosion progressive du jeu Parisien, cristallisée par les errances de l’ancien Monégasque sur son côté gauche, a achevé la patience d’un public qui en avait fait son chouchou, sans doute plus pour ses déclarations d’amour répétées au club que pour son rendement. Mais voila, les supporters ne sont pas aveugles et aimer le club ne suffit pas, ou ne suffit pas, ou plus.
« Mon départ est inéluctable. On m’oblige à partir. Moi, je pensais vraiment terminer ma carrière à Paris. J’ai refusé une offre de Lyon pour prolonger ici. J’aime ce club, je l’ai dans la peau. Mais avec de tels dirigeants, je ne peux pas rester » regrette-t-il. C’est surtout le départ de Paul Le Guen qui compromet grandement l’avenir du joueur sous le maillot parisien. Ce dernier défend néanmoins son bilan : « Ok, j’ai fait une saison moyenne, irrégulière. Mais je suis le co-meilleur passeur du club et les gens savent que je ne triche jamais sur un terrain. En cinq ans au PSG, j’ai toujours tout donné » . Vraiment ? De son propre aveu, le finaliste de la Champion’s League en 2004 s’est « appuyé sur les cadres qui sont arrivés cette saison » . On savait qu’il n’était pas un leader, mais là…
Il y a quelques mois, au tournoi de Futsal de Paris Bercy, Rothen s’était éclipsé après le premier match pour ne pas croiser l’équipe de France 98 dans le second. La raison ? La présence de Zidane, qu’il a égratigné dans son livre Vous n’allez pas me croire paru quelques semaines plus tôt. Épinglé par un journaliste, le joueur avait alors déclaré qu’il avait quitté Bercy en raison d’une blessure. Bien sûr que oui, Jérôme, on te croit…
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