PSG-OM (1-3) : Un plat qui se mange tiède…
Paris a raté son coup d'État. L'OL avait pourtant perdu 2-0 à Gerland contre Auxerre. En gagnant, Paris pouvait virer en tête. Mais Marseille a eu sa revanche du match aller, au Vélodrome (2-4). Victoire méritée au Parc et resserrement des valeurs au classement. Lyon est toujours leader avec un point d'avance sur l'OM et le PSG, qui se tiennent à 52 points. La touillette à Lolo revient fort (50 points). Retour sur un Classico de bonne facture...
On joue la 52ème… Le tournant du match. Camara se fait expulser en fautant sur Zenden en qualité de dernier défenseur. Faute pas méchante, juste sur la ligne des 16 mètres, mais faute quand même. Le rouge est sévère mais la loi du jeu l’autorise. Dommage pour l’esprit du jeu. Parce que le match va basculer. On en était à 1-1 et le début de deuxième mi-temps était parti sur de bonnes bases… Sauf qu’avec cette expulsion de Camara avec coup franc direct à suivre, la décision arbitrale allait être lourde de conséquences. Frappe directe de Zenden bien repoussée par Landreau, pile sur la cuisse de Koné qui contre à bout portant : 2-1 pour l’OM (55ème). Avantage au score, au mental et sur la parité numérique (le PSG joue à 10…).
Cinq minutes plus tard, Cana profite d’un centre de Koné pour ajuster Landreau d’une frappe rasante aux 20 mètres. Légère déviation du talon de Sakho et le ballon finit dans le petit filet droit de Micka Paris : 3-1 pour Marseille (61ème). Paris se battra avec courage, surtout pendant les dernières vingt minutes (superbe reprise de Giuly, repoussée par Mandanda, 84ème), mais en vain. Au coup de sifflet final, Pape Diouf se lève d’un bond, bras en l’air.
On aurait aimé que Camara ne se fasse pas expulser, afin de connaître une deuxième mi-temps de feu. Qui plus est, à l’image du match, Marseille, qui a dominé la rencontre, l’aurait sans doute emporté malgré tout… Car l’OM était supérieur, tout simplement. Il faut saluer ici le coup de poker génial de Gerets. Il s’est passé au coup d’envoi de Rodriguez, Ben Arfa et Niang. Il leur a préféré respectivement Civelli, Zenden et Brandao. Bien vu ! Civelli a confirmé sa bonne prestation de mercredi contre l’Ajax. Zenden a été l’un des hommes du match (discipliné, intelligent, collectif et travailleur). Enfin, un Brandao beaucoup plus affûté qu’avant a fait souffrir la défense parisienne, par ses appels, ses déviations, ses fausses pistes et son pressing incessant. Comme par hasard, c’est la paire Brandao-Zenden qui a permis à l’OM d’ouvrir le score à la 24ème, au pic de l’énorme pression phocéenne de la première demi heure. Une superbe talonnade orientée dans l’axe du Brésilien pour le Hollandais, qui crucifie Landreau d’un tir croisé aux 14 mètres. Brandao-Zenden : juste la composition chimique qu’il fallait pour dissoudre Paris, un dimanche 15 mars à 21 heures. Bien vu, Gerets…
Autre option décisive du coach marseillais : un bloc défensif compact dans l’axe, en plus du pressing de Brandao-Koné-Valbuena devant. Du lourd, donc : Hilton, Civelli, Cana, Cheyrou pour écrabouiller Hoarau, trop létal à l’aller, au Vélodrome. Comme quoi, Gerets a bien retenu la leçon. En gros, tout ça suffisait pour contrecarrer le jeu parisien. Donc victoire somme toute logique.
Côté parisien, deux remarques. Un vide, un trou, un blanc dans l’entrejeu : l’absence de Sessegnon, bien sûr (pour cause de suspension). Du coup, Hoarau et Giuly en attaquants placés assez haut ont eu du mal à se faire servir par Luyindula, placé lui aussi souvent quasiment à leur hauteur. Sauf une fois : quand Peggy a servi en profondeur Ludothèque, parti à la limite du hors-jeu pour battre Mandanda en duel (43ème). L’espace béant entre milieux et attaquants parisiens était comblé par les demis marseillais. Un avantage accentué par le manque de présence de Makélélé. Claudio a globalement raté son match. C’est la deuxième remarque essentielle sur le jeu du PSG : sans Sessegnon et avec un Makélélé pas à la hauteur, Paris a souffert. Un bon point pour Clément, qui a pallié comme il a pu les insuffisances du capitaine parisien. Mention spéciale aussi pour Giuly, qui a bougé la défense adverse, comme le feu follet habituel qu’il est.
Globalement, un bon match de L1. Paris s’est fait dominer et a perdu. Mais en jouant en équipe. Aucune ironie derrière ce constat. Au contraire, c’est la preuve qu’à la différence des saisons passées où il perdait dans la panique et dans le néant, le PSG offre enfin cette saison le début d’une vraie identité de jeu. Paris mérite donc de figurer en haut du classement. D’ailleurs, dans une configuration de coupe avec matchs aller-retour et à la différence particulière (4-2 et 3-1), c’est Paris qui l’emporte sur Marseille. Quant à finir sur le podium, why not. Mais on sent que la fatigue commence à saper un groupe restreint qui a déjà beaucoup donné cette saison. Time will tell… Enfin, ce Marseille-là devrait se qualifier à l’aise contre l’Ajax.
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