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PSG : la théorie de la relativité

Par Julien Duez
4 minutes
PSG :  la théorie de la relativité

OK, le PSG a réalisé une fin de match folle et OK, le PSG peut se réjouir de rejoindre le dernier carré de la C1 pour la première fois depuis vingt-cinq ans. Mais face à qui ? Et à quel prix ? Au lieu de chanter trop vite les louanges du club de la capitale, il serait bon de passer directement au stade de la cure d'humilité.

Les uns jouaient un quart de finale historique pour représenter une ville érigée en martyr de ce virus qui a chamboulé le football mondial. Les seconds, pour fêter dignement leur cinquantième anniversaire, mais aussi pour vaincre une malédiction qui semblait plus que jamais leur coller à la peau. Et alors que Paris apparaissait évidemment favori sur le papier, force est de constater qu’en dépit d’un certain recul opéré avant le coup d’envoi, histoire de ne pas trop se porter le mauvais œil, ce n’est pas une équipe qui a entamé les débats tambour battant, mais un Neymar drapé d’une cape de soliste que neuf choristes aphones observaient timidement (car de son côté, Keylor Navas a rempli sa mission courageusement entre ses perches). Manque de pot, peut-être à cause du poids du monde qu’il portait sur ses épaules, le Brésilien s’est révélé aussi spectaculaire qu’inefficace.

Il aura fallu attendre l’entrée de Kylian Mbappé pour voir l’attaque parisienne craquer l’allumette de la révolte et Eric-Maxim Choupo-Moting faire sauter la baraque dans les derniers instants, à la faveur de son premier but de l’année en C1. Celui que RMC Sport surnommait « l’improbable » au coup de sifflet final a réussi en une minute à faire passer les Parisiens de six pieds sous terre au septième ciel. Et si la cheville de Mbappé a officiellement dégonflé, il serait bon que l’orgueil des Rouge et Bleu en fasse immédiatement de même.

Tout va très vite dans le football

Bon d’accord, la dernière fois que Paris a gagné un quart de finale de C1, c’était il y a très exactement vingt-cinq ans, en 1995. Patrick Colleter et José Cobos étaient sur le terrain, et les autres participants à ce stade s’appelaient notamment Göteborg et Hajduk Split, preuve qu’on parle bien d’un autre siècle. Donc oui, il est évidemment autorisé de se réjouir, surtout après un scénario pareil. Mais tout de même ! Au moment d’entrer sur le terrain, le PSG faisait face à la pire défense des huit quart-de-finalistes de l’exercice en cours (16 buts encaissés en 8 matchs, soit un rythme de croisière de 2 par rencontre que l’Atalanta a honoré contre son adversaire du soir), et les nombreuses occasions que s’est créées Neymar témoignent de la fragilité des bases arrière atalantistes, lesquelles auraient dû logiquement rompre, si les Parisiens n’avaient pas autant fait montre d’un manque de réalisme aussi criant. De son côté, la Dea a lutté avec ses armes, c’est-à-dire de l’engagement, du courage, de l’abnégation, mais pas vraiment de maîtrise. Soit assez d’ingrédients pour mener tout le match grâce à Mario Pašalić, ancien second couteau de Monaco.

Pašalić, contre toute attente, est l’homme qui a failli déclencher le mécanisme du siège éjectable en forme de glacière sur lequel Thomas Tuchel et sa botte bionique étaient assis. Il ne fallait pas avoir un doctorat en philosophie de comptoir pour se douter que les supporters de la capitale allaient exiger – et probablement obtenir – le scalp du technicien allemand en cas de septième revers pré-dernier carré consécutif. Et finalement, il aura fallu jouer le jeu de l’Atalanta, celui du réalisme froid teinté d’un coup de chance, pour voir la tendance s’inverser et le signe indien se briser. Et n’allons pas parler d’esprit d’équipe. Si celui-ci avait réellement existé, le PSG aurait effectivement planté le score de tennis qu’il avait les moyens de réaliser. Qu’importe l’adversaire en demies, il faudra y aller la tête haute, mais pleine d’humilité. Car cette victoire face à l’Atalanta, au-delà des émotions qu’elle a naturellement provoquées, n’a rien d’une leçon de maîtrise. Au contraire, elle laisse transparaître que le trauma européen est plus présent que jamais et que la pente pour s’imposer comme un grand du continent reste encore très très longue à gravir.

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Par Julien Duez

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