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« Pour Tigres, c’est important d’avoir Thauvin et Gignac aux JO »

Propos recueillis par Thomas Goubin
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Si Sylvain Ripoll peut compter sur André-Pierre Gignac et Florian Thauvin pour commencer le tournoi olympique de la sélection française face au Mexique, c'est notamment à Mauricio Culebro qu'il le doit. Le président des Tigres UANL revient sur cette décision et sur les dessous du transfert de « Flotov ».

Dimanche, les Tigres vont commencer leur tournoi d’ouverture 2021 à Tijuana. Ce sera sans André-Pierre Gignac, ni Florian Thauvin, alors que ce dernier n’a pas encore disputé une minute sous le maillot auriazul. Les deux ex-Marseillais sont aujourd’hui au Japon, libérés pour les JO par un club plus généreux que ses homologues français. Il faut dire que le tournoi olympique a un tout autre prestige au Mexique que dans notre Hexagone. La médaille d’or remportée en 2012 par Oribe Peralta, Giovani dos Santos et consorts, à Londres, est d’ailleurs souvent citée comme l’un des principaux exploits de l’histoire du football de sélection. De quoi mieux comprendre la décision des Tigres, un club qui veut entrer dans une « nouvelle ère » depuis l’arrivée de Mauricio Culebro, au mois de mars. Ex-dirigeant de l’América (2011-2019), le club le plus titré du Mexique, ce jeune quadragénaire cherche notamment à faire gagner en renommée internationale le dernier vice-champion du Mondial des clubs. Un club capable d’attirer un champion du monde français de 28 ans, moyennant plus de quatre millions d’euros nets annuels.


Pour Florian, on a été un peu pris de court. On ne s’y attendait pas, mais dans le même temps, lorsque nous avions négocié sa venue aux Tigres, il nous a toujours dit que la sélection était un objectif primordial pour lui.

Pourquoi avoir accepté de libérer deux de vos meilleurs joueurs pour les JO ?On a simplement compris leurs raisons. Tout d’abord, quand André-Pierre a été contacté par le sélectionneur français, il nous a dit à quel point c’était un rêve pour lui de disputer une compétition si importante que les Jeux olympiques. On lui a donné notre accord sans difficulté. En revanche, pour Florian, on a été un peu pris de court. On ne s’y attendait pas, mais dans le même temps, lorsque nous avions négocié sa venue aux Tigres, il nous a toujours dit que la sélection était un objectif primordial pour lui.

En France, beaucoup de clubs ont refusé de libérer leurs joueurs. N’avez-vous pas peur que la participation aux JO de Thauvin et Gignac portent préjudice à Tigres ? Évidemment, leur sélection nous affecte directement, car on ne va pas compter sur eux lors des premières journées du championnat. Mais avoir deux de ses joueurs qui défendent les couleurs d’une sélection candidate à la médaille, c’est important aussi pour notre institution, d’autant que nous souhaitons internationaliser notre équipe et notre marque. Et puis, notre effectif est vaste. Même sans deux de nos meilleurs joueurs, nous pouvons être compétitifs.

En France, le choix de Florian Thauvin de rejoindre Tigres a surpris. Comment est née l’idée de recruter l’ex-Marseillais ? On voulait renforcer cette position de milieu offensif droit. Et fin mars, quand on a commencé à réaliser notre planification sportive, on s’est rendu compte que Florian était en fin de contrat. On en a alors parlé à André-Pierre, qui l’a contacté directement, et Florian lui a dit qu’il acceptait d’échanger avec nous. On lui a d’abord envoyé une vidéo institutionnelle sur le club, sur l’université autonome du Nuevo León (dont le club défend les couleurs), et sur CEMEX, entreprise leader dans le monde (bâtiment), auquel le club appartient.

Quel a été le rôle exact d’André-Pierre Gignac dans cette arrivée ?Ce transfert est le résultat d’un travail d’équipe dans lequel le rôle d’André-Pierre a été important. Il connaît bien Florian, dont la situation était similaire à celle qu’il avait connue quand il nous a rejoints (en fin de contrat, à 29 ans). Il lui a expliqué ce qu’était notre club, nos supporters, comment on vit à Monterrey. Je sais que Florian a aussi parlé avec Andy (Delort), qui lui a donné de bonnes références sur la ville et l’équipe, même s’il n’est pas parvenu à s’imposer ici.

Pour nous, c’est une immense satisfaction de voir arriver un champion du monde en titre, qui arrive à un âge où il est à son meilleur niveau.

Finalement, Florian Thauvin signe le 7 mai. Vous n’avez pas perdu de temps…Comme on savait qu’une fois que les championnats se termineraient en Europe, on aurait davantage de concurrents, on a voulu aller vite. Du premier contact à la signature, ça a duré un mois et demi en tout. Florian a rapidement été séduit. Arriver dans un club avec un niveau de passion similaire à celui qu’il connaît à Marseille était important pour lui, comme le projet d’en faire un club encore plus populaire au niveau national, mais aussi international. Pour nous, c’est une immense satisfaction de voir arriver un champion du monde en titre, qui arrive à un âge où il est à son meilleur niveau.

Comment donner des références à un footballeur français sur le niveau du football mexicain ? On sait que Florian avait vu nos matchs du Mondial des clubs (en décembre dernier), donc il connaissait bien notre niveau. Plus globalement, ici un champion conserve rarement son titre, et cela en dit long sur la compétitivité du championnat. Malgré cela, Tigres a remporté cinq titres de champion du Mexique lors de la dernière décennie. Personne ne dit mieux. Et puis la réussite d’André-Pierre était évidemment un autre argument de poids.

Que répondez-vous à ceux qui pensent que Thauvin est parti en pré-retraite au Mexique ? Florian a 28 ans, il est au top de sa carrière. Pour les sceptiques, les parcours du Mexique en Coupe du monde, où nous passons toujours le premier tour, prouvent que notre championnat est d’un très bon niveau. C’est un championnat avec de grandes équipes, très disputé, où l’exigence est importante. La preuve, c’est qu’André-Pierre a été appelé en sélection alors qu’il jouait ici, et il va désormais participer aux Jeux olympiques. Les joueurs qui jouent aux Tigres sont tous suivis par leurs sélections.

Choisir le Mexique, c’est aussi changer de vie. Comment lui avez-vous « vendu » votre ville, votre pays ? On lui parle de la qualité de vie à Monterrey, une ville sûre, où les gens sont aimables, avec de très bonnes écoles où ses enfants seront heureux. Évidemment, André-Pierre a beaucoup aidé, car il est arrivé de Marseille comme Florian, et il se plaît tellement ici qu’il s’y est installé et veut y rester encore longtemps.

Malheureusement, la violence n’est étrangère à personne au Mexique, mais il y a certaines zones plus violentes que d’autres.

Le Mexique est aussi un pays avec des taux d’homicides de pays en guerre. Avez-vous dû rassurer Florian sur la violence qui peut y régner ? Malheureusement, la violence n’est étrangère à personne au Mexique, mais il y a certaines zones plus violentes que d’autres. Et là encore, l’expérience d’André-Pierre a aidé Florian à savoir qu’il vivrait dans un environnement où les faits de violence ne sont pas courants, où il pourra vivre tranquillement.

En poste depuis le mois de mars, vous avez parlé de « nouvelle ère » pour le club. De quoi s’agit-il ?En fait, on veut être une marque reconnue pas seulement sur le sportif, mais pour notre politique institutionnelle. On veut se développer sur les réseaux, dans nos activités commerciales, mais aussi renforcer une approche scientifique de la préparation de nos équipes.

Après les JO, Florian Thauvin va prendre le championnat en cours, et sans avoir pu faire une préparation complète. Redoutez-vous une adaptation difficile ? Non. Florian a l’air tellement convaincu de son choix, que son adaptation devrait être rapide. Et puis il parle déjà correctement notre langue et la comprend très bien, ce qui est important pour favoriser sa prise de repères.

Selon La Provence, une clause permet à Thauvin de se libérer de son contrat chaque fin d’année. Est-ce bien le cas ? Ce n’est pas vrai. Il existe une clause de départ, comme pour n’importe quel joueur. C’est tout. Pour Florian et sa famille, être impliqué dans un projet à long terme était d’ailleurs capital. Et il voulait aussi être rapidement fixé sur son avenir.

Votre entraîneur, Miguel Herrera, que vous avez connu à l’América, a été nommé après la signature de Florian. L’aviez-vous tout de même consulté ?Non, car on savait que quel que soit l’entraîneur, il serait heureux d’avoir un tel joueur à sa disposition. On l’a pris comme milieu offensif droit, mais le fait qu’il puisse jouer dans diverses positions le rend encore plus intéressant.

On souhaite que le public français se tienne au courant de notre actualité, qu’il connaisse mieux notre équipe, notre championnat.

Peut-on s’attendre à l’arrivée d’autres joueurs français aux Tigres ? Pour les prochains tournois, ce sera toujours une possibilité d’essayer de réaliser ce type de transfert. En tout cas, on souhaite que le public français se tienne au courant de notre actualité, qu’il connaisse mieux notre équipe, notre championnat. On a des joueurs comme Florian, mais aussi Guido Pizarro, Nahuel Guzmán (ex-internationaux argentins), ou Javier Aquino. On veut être vus davantage en dehors du Mexique.

Pour conclure, aurez-vous le cœur qui balance lors de France-Mexique ? Un peu. Je soutiens évidemment le Mexique, mais j’espère aussi que tout se passera bien pour Florian et André-Pierre.

Propos recueillis par Thomas Goubin

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