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Pour la Croatie, mourir peut attendre

Par Tom Binet
5 minutes
Pour la Croatie, mourir peut attendre

Malmenée par un Brésil favori de cette Coupe du monde, la Croatie a parfaitement manœuvré pour bloquer la bande de Neymar. Même quand elle a semblé au bord du précipice après l'ouverture du score du numéro 10 auriverde, l'équipe de Zlatko Dalić a trouvé les ressources pour rester en vie et poursuivre son rêve.

Après 105 minutes de crispation, l’Education City Stadium vient de prendre feu. Voilà bientôt deux heures que la Seleção bute sur une formation croate admirable d’abnégation et extrêmement bien organisée dans chaque centimètre carré du pré. Mais cette fois, le génie de Neymar a enfin permis de percer le coffre fort, laissant entrevoir une qualification pour le Brésil. Pendant les quelques instants que dure la pause au cœur de la prolongation, les milliers de supporters auriverdes hurlent leur joie dans un boucan sans nom. C’était oublier un peu vite l’avertissement de Luka Modrić après le nul inaugural des siens face au Maroc : « Au fil du tournoi, la Croatie va s’améliorer. Nous ne sommes pas venus ici simplement pour participer. Nous avons de grandes ambitions. »

 Je pense que dans le foot, on dépend de ce que fait l’autre équipe et on a fait face à une équipe d’une grande qualité. On n’a pas l’habitude de subir des contre-attaques aussi bien organisées.

Tous des héros

Après avoir contrôlé les événements jusqu’ici, Zlatko Dalić n’a plus le choix : place à la mission départ à l’abordage de la cage d’Alisson. Ante Budimir est envoyé au charbon, Lovro Majer vient épauler un Luka Modrić en chaussons à la création, et le Brésil recule, fort d’une assise défensive impeccable depuis le début du tournoi. Et puis, avec réussite, Bruno Petković – lequel avait déjà offert une magnifique situation à Brozović avant l’ouverture du score – vient redonner espoir aux à peine quatre millions d’habitants de ce petit pays d’Europe du Sud, toujours aussi performant en sports collectifs. Comme face au Japon, Livaković se charge de prendre le relais lors de la séance de tirs au but pour mettre en échec Rodrygo et effrayer tous les tireurs brésiliens, jusqu’à pousser Marquinhos à la faute.

Avant ce dénouement merveilleux, l’équipe à damier avait livré l’une de ses meilleures partitions depuis bien longtemps, comme une nouvelle preuve de sa capacité à se transcender dans une compétition où elle ne fait plus vraiment office de surprise. Annoncée sur le déclin, vieillissante, incapable de reproduire des exploits appartenant désormais au passé, cette équipe de Croatie a repoussé l’heure du jugement dernier. « Je pense que dans le foot, on dépend de ce que fait l’autre équipe et on a fait face à une équipe d’une grande qualité. On n’a pas l’habitude de subir des contre-attaques aussi bien organisées », ne pouvait que déplorer Thiago Silva au coup de sifflet final sur beIN Sports. Le rayonnement du trio Brozović-Kovačić-Modrić dans l’entrejeu, les compensations incessantes de Perišić dans son couloir, la solidité d’un Lovren retrouvé pour épauler Gvardiol… Autant d’arguments déployés par les Vatreni pour faire chuter le favori numéro un de ce tournoi.

 Les Croates réussissent toujours. Ce n’est pas la fin, nous allons aller encore plus loin. C’est la victoire de la Croatie, merci à tous ceux qui n’ont pas joué une minute, mais qui ont vécu le match avec nous tous. C’est pour le peuple croate, pour chaque Croate n’importe où dans le monde. On a montré que l’on pouvait vaincre n’importe qui, soyez fiers.

Écris l’histoire

Demi-finaliste pour sa toute première apparition en Coupe du monde en 1998, la Croatie s’est donc frayé un chemin jusqu’au dernier carré pour la troisième fois de son histoire. Et qu’importe si ce collectif n’a mené que durant 46 minutes face au Canada en tout et pour tout dans ce tournoi. « La dernière fois en Russie, nous avons terminé deuxièmes, cette fois nous venons avec une nouvelle équipe et nous montrons que nous avons beaucoup de qualités, déroulait Borna Sosa après la partie. Nous avons de très bons résultats depuis de nombreuses années et nous sommes fiers de tout le pays parce que nous vivons pour ces moments. » Surtout, la formation de Zlatko Dalić s’est fait une spécialité : sept de ses huit dernières rencontres à élimination directe dans un tournoi majeur sont allées en prolongation, la seule exception étant la finale perdue face aux Bleus en Russie. Après le Danemark et la Russie voilà quatre ans, ce sont désormais le Japon et le Brésil qui ont rendu les armes lors de la séance de tirs au but.

Un dénouement complètement fou, mais bien insuffisant pour défriser Borna Sosa. « Personne ne croit en nous, et pour cette raison, c’est très émouvant de réussir de telles choses. Pour moi, le Brésil c’est le football, et de les battre, c’est le meilleur sentiment possible. (…) Maintenant tout est possible, nous sommes très dangereux », se projetait-il déjà après coup, vite imité par son sélectionneur sur la chaîne cryptée : « Les Croates réussissent toujours. Ce n’est pas la fin, nous allons aller encore plus loin. C’est la victoire de la Croatie, merci à tous ceux qui n’ont pas joué une minute, mais qui ont vécu le match avec nous tous. C’est pour le peuple croate, pour chaque Croate n’importe où dans le monde. On a montré que l’on pouvait vaincre n’importe qui, soyez fiers. » L’Argentine et les Pays-Bas, qui doivent encore en découdre pour gagner ce privilège, savent déjà qu’il leur faudra éviter de laisser la nuit s’éterniser pour s’éviter une mauvaise surprise. Mais en serait-ce encore vraiment une ?

Pour Luka Modrić, «  Vitinha est le meilleur milieu du monde »

Par Tom Binet

Propos de Borna Sosa recueillis par AC, à Doha.

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