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Pluie d’étoiles sur Manchester
Ce dimanche après-midi, toute l’Angleterre, voire l’Europe, du football aura les yeux rivés sur Old Trafford, pour le derby de Manchester le plus attendu de l’histoire. Et une fois n’est pas coutume, ce sont les bleus ciels qui aborderont ce choc en position de leader. Une donnée qui pourrait avoir pas mal de conséquence sur le déroulement du match.
Il y a un nouveau shérif en ville. Manchester City s’apprête en effet à se rendre sur la pelouse de son voisin United dans une position assez inhabituelle pour lui. Avec deux points d’avance sur leur rival au classement, et, surtout, une place de leader de Premier League, les Sky Blue peuvent rouler des mécaniques : ils sont pour l’instant les auteurs d’un début de saison qui frôle la perfection tant du point de vue comptable que de celui du niveau de jeu affiché. Deux mois de compétition ont suffi à mettre toute le monde d’accord : ce Manchester City n’a plus grand chose à voir avec l’assemblage d’individualités qui donnaient parfois l’impression de ne pas se connaître la saison dernière. Roberto Mancini est en train de réussir son pari, certes après deux ans de travail. Son Manchester City joue enfin comme une équipe. Voire comme une machine de guerre. Sereins, joueurs, réalistes, les Citizen ont pris l’habitude de dérouiller leurs adversaires lors de rencontres pliées rapidos. Surtout, ils ont allié à leur impact athlétique déjà présent depuis deux ans un potentiel offensif de grande valeur, que la mise à l’écart de Tevez n’a même pas entamé. Avec 27 buts inscrits en huit rencontres, les coéquipiers de Yaya Touré font figure d’épouvantail. Au point de s’ériger en favori pour le derby de ce dimanche et pour la victoire finale en championnat ? Pas si vite. Déjà, quel que soit le résultat du match, il faut rappeler que rien ne sera joué. D’autant que les ouailles du Mancio vont rentrer dans une phase de calendrier bien plus délicate, eux qui, excepté Tottenham, n’ont joué que des seconds couteaux, alors qu’une fois le coup de sifflet final retenti, Rooney et les siens auront affronté tous les supposés gros du championnat au moins une fois. Chelsea et Arsenal l’ont prouvé l’an dernier, nul n’est à l’abri d’un passage à vide de plusieurs semaines malgré un départ canon. La Premier League est un marathon, qui se joue principalement pendant et après noël. Et puis la hype City a beau se répandre comme une traînée de poudre, il serait de bon ton de ne pas oublier que l’adversaire qui attend les leaders du championnat n’est autre que le champion sortant, qui a obtenu en mai dernier son quatrième titre en cinq saisons et qui lutte pour le trône tous les ans depuis deux décennies. Enfin, la rencontre a lieu à Old Trafford, où les Red Devils ont des statistiques extraordinaires depuis un an. La dernière fois que United a lâché deux points sur sa pelouse, c’était le 16 octobre 2010, face à West Brom. Depuis, tous les adversaires à avoir fait le voyage jusqu’au théâtre des rêves sont repartis bredouilles. Certains, et non des moindres, en sont même repartis K-O debout, comme Arsenal récemment, qui, s’il n’était pas en super forme, ne s’imaginait certainement pas prendre une telle valise. Si la forme du moment et la maîtrise affichée sont plutôt du côté de City – United vient d’enchaîner deux matchs moyens à Liverpool et Galati en Champions League -, l’habitude de ce type de rendez-vous et l’expérience penchent clairement en faveur des hommes de Ferguson. Mais la pression également. Fort de son classement actuel, Manchester City peut se permettre de perdre, tout en ayant à l’esprit qu’un succès chez le voisin, en plus de marquer les esprits, lui octroierait cinq points d’avance sur son principal rival après moins de dix journées. Sir Alex peut bien rassurer son monde en clamant qu’une défaite ne condamnerait pas les siens, parler d’un possible revers, c’est déjà l’envisager.
Marc Hervez