- Euro 2012
- Groupe C
- Italie/Croatie (1-1)
Pirlo le beau, Strinić le rageux
L'Italie se résume quasi-essentiellement aux éclairs de génie d'Andrea Pirlo. La Croatie, en revanche, n'a rien lâché, avec notamment cet ailier gauche, Ivan Strinić, qui a été excellent. Même si à chaque fois que son nom est prononcé, on entend « streaming ».http://www.sofoot.com/admin/gest.php?t=sofoot_articles&id=158116
ITALIE
Buffon (non noté) : Difficile de mettre une note à un gardien qui n’a pas touché le ballon de la rencontre, sauf pour aller le chercher au fond des filets. Sinon, il a toujours autant la classe. Ça, c’est acquis. Mais ça ne suffit pas toujours.
Bonucci (6) : Pas mal. On l’a vu plus offensif que contre l’Espagne. Il a même tenté une frappe et offert une jolie passe à Cassano. Après le doute de l’affaire Calcioscommesse, il monte en puissance. Il sera encore meilleur au troisième match. On parie ?
De Rossi (6) : 7 pour la dégaine avec la manche longue et la manche courte. 5 pour la prestation, beaucoup moins sereine que contre l’Espagne. Tout le monde le sait, qu’il serait mieux au milieu… Possible au dernier match avec le retour de Barzagli ?
Chiellini (5,5) : Il aurait pris son 7, car sa prestation a été solide. Mais un défenseur de sa trempe ne peut pas se permettre de laisser un mètre de manœuvre à un attaquant et d’être à la ramasse sur un centre pas franchement irrésistible. Tête de Grec.
Giaccherini (5,5) : Il court. Il est tout petit. Il tente. Il est tout petit. Il rate. Il est tout petit. Sincèrement, dans une nation comme l’Italie, il n’y a vraiment pas mieux que lui sur le flanc gauche ?
Pirlo (7,5) : Oui, Pirlo fait des choses incroyables avec ses pieds. Il voit même des choses, comme le gamin dans Sixième Sens. Son coup franc est superbe, ses ouvertures aussi. Mais, parfois, l’Italie se résume trop à ses illuminations. Un peu comme la Juve, en fait.
Thiago Motta (5) : Pas un très gros match. On l’a peu vu, sauf en début de seconde période, lorsqu’il s’est acharné, dans la surface, sur les attaquants croates, avant de se faire démonter. Et de sortir. Ce serait con de prendre un rouge.
Marchisio (6) : Il a commencé le match avec une frappe qui aurait presque pu devenir le but de l’Euro. Après, il a presque marqué un but et, en seconde période, il s’est presque contenté de limiter les offensives croates. Un joueur presque, en fait.
Maggio (2,5) : Tout. Il a tout raté. Il avait été nul contre l’Espagne, il a réussi l’exploit d’être nullissime aujourd’hui. Pas bon défensivement, il n’apporte rien sur le plan offensif. Même pas un centre. C’est d’autant plus rageant lorsque l’on sait de quoi il est capable avec Naples.
Cassano (5,5) : À de nombreuses reprises, il a eu l’occasion de tirer. Il a préféré passer. Oui, Antonio est vraiment devenu un autre homme. Maintenant, il donne à son prochain. Bon, va quand même falloir penser à marquer des buts, un jour.
Balotelli (5,5) : C’est mieux que contre l’Espagne. Au moins, il a pris des décisions, il a tiré au but, il a tenté. On sent qu’il peut se passer n’importe quoi lorsque le ballon est dans ses pieds. En bien ou en mal. C’est bien ça, le problème.
REMPLAÇANTS : Montolivo est entré pour montrer ses beaux yeux et tenter une frappe, Di Natale a touché deux ballons et Giovinco a montré qu’il méritait mieux que 5 minutes de jeu.
CROATIE
Pletikosa (6,5) : Jusqu’au but de Pirlo, il avait été irréprochable, avec notamment deux grosses parades sur Marchisio. Sur le but, il part un peu en retard, mais on peut difficilement le lui reprocher. Il n’est pas le plus serein des gardiens, mais il fait le job.
Srna (6,5) : Le vieux Dario serait prêt à offrir mère, femme et enfants pour son équipe. Il donne tout. Il énerve. Il se bat. Pas franchement un diamant brut, mais une fougue à toute épreuve. À part ça, sympa les retrouvailles avec De Rossi ?
Ćorluka (4,5) : Lent. Très lent. Lourd même. Si les attaquants italiens avaient été plus réalistes, la Croatie en aurait pris 3 ou 4. Et on aurait pu remettre toute la faute sur ses deux défenseurs centraux.
Schildenfeld (4,5) : Voir Ćorluka.
Strinić (7,5) : Le meilleur des siens. Il a été un danger permanent pour la défense italienne, avec des montées tranchantes. C’est de son centre que vient le but croate. En fait, il représente exactement ce qui a manqué à l’Italie aujourd’hui. Un mec qui percute, quoi.
Modrić (6,5) : Quelques gestes de classe, quelques bonnes tentatives, mais on en voudrait encore plus, venant de lui. Il a perdu le duel à distance avec Pirlo dans la catégorie des esthètes. Mais, comment dire… il s’en tape ?
Rakitić (5,5) : À la rue en première période, beaucoup mieux en deuxième lorsqu’il a reculé d’un cran. Le Sévillan avait certainement envie de filer un petit coup de main à l’Espagne, en maintenant l’Italie à distance. Oui, mais dans quatre jours, il va le filer à qui, le coup de pouce ?
Perišić (5) : Quelques accélérations sur le côté gauche… Bon… Il aurait mieux fait de se faire naturaliser pour jouer en Pologne avec ses potes de Dortmund…
Vukojević (5,5, probablement) : Il y a toujours un joueur, dans une équipe, dont on voit le nom à la fin de la rencontre en se disant : « Ah? Il a joué lui ? » Ce coup-ci, c’est lui.
Jelavić (5) : En feu en fin de saison avec Everton, on attendait de lui plus de percussions. Bien bloqué par la défense italienne, son match s’est résumé à des appels dans le vide. Et des jolis duels sur les corners.
Mandžukić (6,5) : Il nous a fait une Mario Gómez lors du match contre le Portugal : invisible pendant 72 minutes, puis un éclair. Un contrôle, une mine, un peu de chance. Et le voilà nouveau héros d’un pays. Et meilleur buteur de l’Euro, aussi. Comme Gómez, d’ailleurs.
REMPLAÇANTS : Pranjić est entré trois minutes avant le but. On appelle ça une amulette. Eduardo a fait deux percées conclues par du grand n’importe quoi et Kranjčar a joué 13 secondes. C’est mieux que zéro. Ou pas.
Eric Maggiori