- Serie A
- 30e journée
Pazzini relance le Calcio
Les Milanais ont fait les cons en Sicile, l'Inter, le Napoli et l'Udinese ne se sont pas faits prier pour en profiter. A deux semaines du derby, cela ne pouvait pas mieux tomber.
Au moment de pénétrer sur la pelouse de San Siro, les joueurs de l’Inter savent. Ils savent que le Milan AC est tombé en terre sicilienne. Ils savent qu’une victoire face à Lecce, qui se débat actuellement dans les profondeurs du classement, relancerait tout. La course au Scudetto. L’intérêt du championnat. Tout. Oui, mais du coup, Leonardo sait aussi que, face à tant d’enjeu, battre Lecce va paraître aussi insurmontable que vaincre le Barça ou Manchester United. Le coach interiste n’est donc pas surpris lorsqu’à la pause, son équipe, crispée, peut-être aussi un peu fatiguée de son exploit munichois, ne réussit pas à trouver la faille. Or, l’adage veut que pour atteindre les succès, il faut un grand gardien, et un grand attaquant. Bingo, l’Inter a les deux. A la 52ème minute, Giampaolo Pazzini, au repos cette semaine puisque non qualifié pour la Ligue des Champions, libère San Siro d’une demi-volée écrasée. Un peu crade, mais diablement capitale. Loin de l’équipe pimpante vue à plusieurs occasions depuis l’avènement de Leo, l’Inter sait qu’elle ne sortira pas de ce bourbier avec plus d’un but d’écart. Alors elle s’en remet à son gardien, Saint Julio César. A six minutes du terme, le portier brésilien sauve la baraque d’une parade réflexe incroyable sur un tir à bout portant de Bertolacci. Un arrêt qui vaut un but. Dans la douleur, et face à un adversaire qui lui est toujours coriace (déjà, il y a deux ans, l’Inter s’était imposée 1-0), les héros de Munich lancent l’assaut final aux cousins milanais. A Noël, l’Inter comptait 13 points de retard. Trois mois plus tard, l’écart n’est plus que de 2 petits points. Le derby, qui aura lieu après la trêve internationale, n’en devient que plus décisif.
Or, si l’Inter a pu réussir une telle remontée, c’est aussi grâce à la baisse de régime du Milan AC. Tenus en échec la semaine dernière par Bari, les rossoneri ont confirmé samedi soir que l’élimination en Ligue des Champions n’est pas digérée. Au contraire, le mal de bide est tenace. Palerme, qui restait sur cinq défaites consécutives, devait servir de Spasfon pour faire passer tout ça, et pour permettre d’aborder le derby de la meilleure des façons. Ah bon ? En évident manque de lucidité offensive, dû certainement à l’absence d’Ibrahimovic, Milan a perdu pied sur l’île du Sud de l’Italie. On s’attendait à un Milan revanchard, c’est finalement Palerme qui a remporté la palme de la rancune. Le Roumain Goian a inscrit le seul but de la rencontre, mais l’équipe de Serse Cosmi (dont la dernière victoire en Serie A remontait au 25 avril dernier avec Livourne) aurait pu en inscrire 3 ou 4 si ses attaquants, Hernandez en tête, n’avaient pas mangé la feuille. Peu importe. Un but suffit. Le double effet est servi : Milan s’incline et se fout dans un pétrin phénoménal, Palerme s’impose et relance ses ambitions européennes.
Cavani et Zarate rugissent de nouveau
La défaite milanaise ne fait pas que les affaires de l’Inter. Elle fait aussi celles du Napoli et de l’Udinese, qui rêvent en silence de jouer les trouble-fêtes jusqu’à la fin. Les Napolitains ont retrouvé leur buteur Cavani, à sec depuis le 12 février. L’Uruguayen claque un doublé, ses 21ème (pénalty) et 22ème (bijou de lob) buts de la saison, suffisant pour venir à bout d’une équipe de Cagliari qui, grâce à ses 39 points, n’a plus grand-chose à espérer de ce championnat. Et mine de rien, alors qu’on les disait largués, les joueurs de Mazzarri ne sont qu’à trois points des sommets, et risquent donc d’être les grands bénéficiaires de l’affrontement intra-milanais. Même discours pour l’Udinese, à deux différences prêtes. Eux sont, après leur victoire face à Catane (2-0), à six points du leader. Mais à côté de cela, ils restent sur une dynamique exceptionnelle : 13 matches sans défaite, et pas le moindre but encaissé dans les deux derniers mois. Sans parler de Toto Di Natale, auteur face à Catane de son 25ème but de la saison. 54 buts en deux ans. Boum.
Si les quatre premières positions semblent désormais réservées, au vu des dernières prestations, à ces quatre équipes, la lutte pour les autres places européennes fait rage. Toujours sous le choc de la défaite dans le derby, une toute petite Lazio s’est imposée face à Cesena (1-0), dans un match que qualifier « d’ennuyeux » serait presque un compliment. Seule bonne nouvelle pour les laziali : le but de Mauro Zarate, qui n’avait plus scoré depuis le 12 décembre dernier. La fin du tunnel? Les rivaux de la Lazio, en revanche, calent. Sur la pelouse d’une Fiorentina retrouvée, l’AS Roma s’en est remise encore une fois à son capitaine Totti, auteur d’un doublé (2-2). Il Capitano franchit la barre des 200 buts en Serie A (201, même), tous avec le même maillot. Dans l’histoire, seuls Silvio Piola (274), Gunnard Nordahl (225), Giuseppe Meazza (216), Jose Altafini (216) et Roberto Baggio (205) y étaient parvenus. Classe. La Roma laisse néanmoins échapper deux points, ce qui fait les affaires de la Juventus, victorieuse face à Brescia (2-1). Comme les Romains, les Turinois ont pu compter sur leur capitaine, Alessandro Del Piero, auteur d’un but vainqueur magique. Delpieresque. La Juve devra batailler sévère avec Palerme et la Fiorentina pour la septième place, qualificative pour l’Europa League.
Bari condamné
L’intérêt grandit également de plus en plus dans le bas de classement. Si certaines équipes ont déjà acquis leur maintien (comme Bologne et le Genoa, qui se sont neutralisés), d’autres vont devoir cravacher pour ne pas descendre à l’étage inférieur. La situation est notamment catastrophique pour la Sampdoria, enfoncée sur sa pelouse par Parme (0-1), autre candidat au maintien. Les Dorians n’ont que trois points d’avance sur Lecce, premier relégable. L’arrivée de Cavasin a fait du bien : 0 point en 3 matches. Propre. En revanche, c’est bel et bien fini pour Bari. Les coéquipiers de Jean-François Gillet ont été battus à domicile par le Chievo de l’éternel Pelissier (1-2). Avec 12 points de retard sur le premier non-relégable, et 8 matches à jouer, même un miracle de San Nicola ne suffirait plus à les sauver. Amen.
Eric Maggiori
Lazio-Cesena-1-0
Palermo-Milan-1-0
Fiorentina-Roma-2-2
Juventus-Brescia-2-1
Inter-Lecce-1-0
Udinese-Catania-2-0
Sampdoria-Parma-0-1
Bari-Chievo-1-2
Bologna-Genoa-1-1
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