Paul Le Guen commence à s’échauffer

Bien sûr, les données du problème ont l’air bien différentes ce soir. D’ailleurs, Paul Le Guen évite soigneusement tout rappel à l’histoire. « C’était un autre contexte, ça n’a rien à voir » . Et pourtant, la situation de Le Guen pourrait être plus agréable. Dixième journée, et toujours aucune victoire à domicile. De quoi agacer le public le mieux disposé. Celui du Parc est encore love de Paulo. Pour longtemps ? La saison dernière, l’équipe de Le Guen ramenait 1,6 point par match, contre 1 pour Guy Lacombe. Cette saison, avec 11 points en 9 matchs, le Breton se rapproche dangereusement de son prédécesseur.

Après PSG-OM, Paul Le Guen défendait ses joueurs, maintenant, il leur demande de se sortir les doigts. Evidemment, il ne le dit pas comme ça. Paul Le Guen a du flegme et de la classe, en tout cas plus que So Foot. Mais le message passe bien comme ça aussi : « Je demande simplement aux joueurs de se sentir irréprochables dans leur façon de travailler. On a joué Bordeaux. On va recevoir Rennes, puis Lyon. On l’a en tête. Ce sont des matches difficiles, mais ce n’est pas une raison pour diminuer notre investissement. Il faut s’accrocher, car cette période est décisive » .

Retour sur PSG-OM, justement. En interview d’après-match, le contraste était flagrant entre un Albert Emon pas vraiment serein sur son avenir à l’OM, alors que son équipe aurait pu gagner, et un Paul Le Guen qui avait eu chaud dans le match, mais qui expliquait qu’il allait aider ses joueurs, qu’il était là pour construire sur la durée. Depuis, le discours s’est singulièrement durci. Après avoir protégé, Le Guen responsabilise. Fini le coaching papa poule, gros poutous quand ça va, et petite soufflante en cas d’absence, comme Digard contre Lille. Maintenant, Paulo veut des hommes, des vrais. Des Chapuis ou presque.

Évidemment, Paul Le Guen n’est pas encore sur un siège éjectable. L’heure est plus à la salutation de la mémoire de Francis Borelli qu’au petit jeu du coach-trashing. En plus, dans l’effectif, il n’y a pas de Cyril Chapuis, perdu dans la nature après une dernière expérience pas vraiment concluante à Grenoble. Paulo n’a même pas de Luyindula, Mendy ou Gallardo, tous blessés. En 2000, Rennes avait finalement terminé la saison européen, le PSG, 9e, comme d’hab’. 9e, la place que le club de la capitale pourrait occuper après avoir gagné à domicile. Enfin.

Par Charles Lawson