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«On n’est pas là pour être petit bras»
Cette saison, Rudi Garcia et ses dogues réussissent plutôt bien. Cette semaine, ils ont l'occasion de faire mieux encore. Retour de Ligue Europa à Anfield, puis déplacement à Bordeaux. Entretien avec un coach impatient de jouer.
Rudi Garcia, une grosse semaine vous attend…
Exactement, une grosse semaine oui. Là, on est focalisés sur Liverpool. On a très très envie de passer. Liverpool, on le sait, est une équipe redoutable sur ses terres, mais nous, on n’a pas volé notre victoire. Comme à Fenerbahçe, il s’agira de faire abstraction de la ferveur du public. Après, je crois qu’on aura beaucoup plus de chances de passer si on joue pour marquer un but que si on reste acculés dans notre camp.
Et comment on met un but à Liverpool ?
L’idée est de jouer notre jeu. De se montrer dangereux, de jouer, de profiter aussi des coups de pied arrêtés. L’expérience des matchs à Valence, contre Gênes ou Fenerbahçe nous permet également de préparer notre voyage à Anfield. Au fond, on est surtout pressés d’y être. Et quand on joue un match pareil, on n’est pas là pour être petit bras.
C’est vrai que vous considérez Benitez comme un modèle ?
Oui, c’est un entraîneur que j’apprécie beaucoup, un passionné qui a beaucoup de bon sens. Et il est toujours à la recherche d’améliorations pour son équipe, sur les phases arrêtées, dans le positionnement du bloc. C’est aussi un passionné de tactique, il peut en parler des heures. Surtout, il est resté accessible, humble, c’est le propre des grands messieurs.
Benitez, quand on voit ses équipes, on se rend compte que le football est aussi un sport collectif.
Voilà, c’est tout à fait ça. Le symbole, c’est Kuyt. Je ne dis pas que Torres ou Gerrard ne sont pas d’immenses joueurs, des joueurs d’une classe incroyable d’ailleurs, mais celui qui symbolise le plus ce que veut Benitez, c’est Dirk Kuyt. Il est tellement généreux sur le terrain, il insuffle un tel esprit collectif. Au départ, c’est ce que souhaite transmettre Benitez, l’envie de tout donner pour l’équipe. Bon, moi j’entraîne pas Liverpool, mais je me reconnais là-dedans.
Vous avez parlé de bon sens ?
J’aime bien les choses logiques qui vont dans le sens de l’amélioration de l’équipe. La gestion intelligente des cas, des différentes situations, les interventions auprès d’un joueur, du groupe. Les réajustements. Quand à 3-0 à la mi-temps de finale de Champion’s, Benitez replace Gerrard arrière droit, ils prenaient l’eau de ce côté, et gagne la finale. Le truc, bien connaître ses joueurs et en tirer le maximum.
Quels sont vos principes de jeu ? Déjà, un schéma, le 433 ?
On joue certes ainsi la majorité du temps, parce que c’est ce qui colle le mieux à l’effectif que j’ai. Mais quand on n’avait pas tout le monde, on a déjà joué avec quatre offensifs. C’est ça aussi, on peut changer en cours de route, s’adapter à différents schémas. Après, le principe est toujours d’essayer d’imposer notre jeu et d’avoir la possession. D’être offensifs avec la majorité des éléments sur le terrain ; les latéraux montent, les milieux se projettent dans la surface…
Forcément offensif donc ?
Je fais partie des coachs qui se disent qu’il est plus valorisant de poser problème à l’adversaire que de vouloir annihiler ses forces. Et puis le discours « Attention à celui-là les gars, et lui aussi, il est très fort, attention les gars » minimise les qualités de vos joueurs et n’est pas bon pour la confiance.
Un modèle ? Barcelone, comme tout le monde ?
Non, non pas de modèle en particulier. Je prends inspiration dans des matchs que je vois, des lectures d’entretiens, autour de moi. Après, bon, j’aime le jeu de l’Equipe d’Espagne. Ce jeu court, avec peu de touches de balle, beaucoup de mouvement. Mais attention, c’est exigeant physiquement. Avoir le ballon, il ne faut pas croire, est aussi difficile que défendre.
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